Passé inaperçu aux yeux du plus grand nombre, j’ai toujours eu un faible pour les Chiliens de Perversor. Déjà parce qu’ils sont originaires du Chili, un pays qui nous a habitué ces dernières années à des sorties de qualité (Totten Korps, Suppression, Ripper, Cenotafio, Magnanimvs, Oraculum, Wrathprayer...). Ensuite parce que leur Black/Thrash, aussi primitif et sommaire soit-il, a toujours su satisfaire avec une efficacité exemplaire à mes besoins les plus primaires en la matière. Pourtant cela ne m’a pas empêché de passer jusque-là sous silence les qualités de ce nouvel album dont la sortie remonte déjà à plus d’un an.
C’est en effet en novembre 2018 qu’est paru
Umbravorous, un troisième album disponible dans un premier temps sous forme dématérialisée avant que Headsplit et Pulverised Records ne s’en mêlent tous les deux. Le premier pour une édition cassette sortie fin 2018, le second pour les versions LP et CD proposées respectivement depuis février et mars 2019. Illustré par Rodrigo Pereira Salvatierra remarqué cette année pour son travail (très similaire) avec Lurker Of Chalice et Unaussprechlichen Kulten,
Umbravorous reprend les choses là où Perversor les avait laissé trois ans auparavant avec le très bon
Anticosmocrator. Et c’est justement tout ce qu’on lui demande, ni plus, ni moins.
A la différence de son prédécesseur composé pour moitié (ou presque) de titres issus de précédentes réalisations réenregistrés pour l’occasion,
Umbravorous ne fait nullement dans la redite (enfin si ce n’est en terme de formule employée). Si vous pensiez ainsi retrouver les titres de ce split en compagnie d'Istengoat sorti il y a trois ans dans l’indifférence la plus totale et bien vous vous fourrez le doigt dans l’œil puisque les dix titres proposés ici pour une durée toujours aussi contenue de trente-et-une minutes font tous figures d’inédits.
Comme toujours avec les Chiliens, ce nouvel album ne montre aucun signe de faiblesse tout au long de cette petite demi-heure particulièrement intense. Le groupe continue ainsi de mener ses assauts têtes baissées, sans jamais sourciller ni même se retourner une seule seconde. Pas le temps d’niaiser du côté de Perversor qui prend donc toujours autant de plaisir à enchaîner les brulots Black/Thrash sans aucune forme de répit (si ce n’est ces quelques secondes de blanc entre chaque titre). Les quelques samples - peu nombreux - dispensés durant ce troisième album ne servent pas ici d’introduction ou de conclusion permettant d’aérer l’ensemble mais plutôt d’arrangements permettant d’habiller certaines séquences pour en faire ressortir l’atmosphère absolument diabolique et infernale qui en émane (notamment sur la fin de "Somnambulus" avec ces voix de femmes dans la tourmente, entre jouissance et douleur).
A l’instar des précédents albums, le Black/Thrash de Perversor se caractérise par un riffing nerveux aussi sommaire que redoutable (il n’y a qu’à voir cette entrée en matière particulièrement explosive sur "Deadly Poison And Black Fire" avec ses faux-airs d'Angelcorpse pour comprendre qu’il n’y a aucun doute sur les intentions belliqueuses des Chiliens), un jeu de batterie haletant fait essentiellement de blasts et de cavalcades Punk entraînantes mais aussi de breaks et autres ralentissements toujours très bien sentis, permettant notamment d’apporter un peu de relief et de variation à une musique bien peu subtile et surtout assez linéaire. Et comme je n’ai pas envie de me lancer dans un énoncé détaillé et exhaustif de tous ces riffs à trois notes qui ici pullulent et mériteraient votre attention (chose que je fais pourtant régulièrement historie d’illustrer mon propos), je vais simplement m’arrêter là et passer à la conclusion…
Torché en trente-et-une minutes,
Umbravorous fait une fois de plus honneur aux origines chiliennes de Perversor qui à l’inverse de quelques grands pontes australiens (Deströyer 666 et Nocturnal Graves pour ne pas les citer) n’entend vraisemblablement pas lever le pied. Servi par une production bien équilibrée ni trop cradingue (juste ce qu’il faut pour apporter caractère et authenticité à l’ensemble), ce troisième album ne devrait pas manquer d’interpeller et de séduire tous ceux ayant émis quelques réserves à la sortie du dernier et, disons-le, décevant Nocturnal Graves.
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