Après trois ans d’absence, les Chiliens de Perversor signaient en octobre dernier leur retour grâce à la sortie d’un split en compagnie des déglingués de Nunslaughter. Un come-back timide et plutôt discret puisque pour tout vous dire, j’étais complètement passé à côté de ce dernier. Fort heureusement, le groupe rempile à nouveau en ce mois de juillet avec cette fois-ci la sortie sur Hells Headbangers Records de son deuxième album intitulé
Anticosmocrator.
Si comme moi vous avez ainsi loupé la sortie de ce split en fin d’année dernière, réjouissez-vous car les deux titres qui y figurent, à savoir "Old Temples Of Death" et "Venomous Madness" ont été réenregistrés pour l’occasion. D’ailleurs ce ne sont pas les seuls puisque l’on retrouve également deux nouvelles versions des titres "Awakening Of The Ancient Ones" et "Metal Massacre" (tous les deux issus du split en compagnie de Morbosidad) pour compléter le tracklisting de ce nouvel album. Ce qui nous fait donc seulement cinq nouveaux morceaux sur neuf au total... Probablement un peu léger et finalement assez symptomatique de cette scène sud-américaine passée maître dans l’art du recyclage (vous vous souvenez peut-être des Péruviens de Goat Semen récemment épinglés pour le même délit).
Mais ne boudons pas notre plaisir pour autant car il reste tout de même matière à se réjouir à l’écoute de ces vingt-huit minutes toujours aussi furieuses et intenses. Car évidemment rien n’a changé dans le camp des Chiliens, même après trois ans d’absence. On retrouve ainsi ce même Black/Thrash bestial et primitif qui caractérisait déjà ses précédentes réalisations, Perversor se contentant une fois de plus d’appliquer à la lettre cette même formule depuis la sortie en 2008 du très bon mais déjà très scolaire
Cult Of Destruction. Mais après tout, peu importe, puisque de toute façon les quelques auditeurs qui poseront leurs oreilles sur ce disque le feront en toute connaissance de cause, sachant en effet pertinemment à quoi s’attendre.
Tête dans le guidon, le couteau entre les dents, Perversor s’applique avec cette précision typiquement sud-américaine (dans un esprit donc plutôt foutraque et bancal) à faire de ce nouvel album une petite bombe aussi basique et rudimentaire qu’intense et efficace. Mené tambours battants, ce nouvel album n’offre que très peu de relief, enchaînant ainsi les séquences particulièrement soutenues sur la base de blasts aliénants ainsi que quelques passages un poil plus catchy marqués cette fois-ci par l’utilisation de tchouka-tchouka effrénés. Une dynamique éprouvante de par l’aspect frontal et monolithique qui s’en dégage même si on retrouve à de rares occasions quelques breaks salvateurs venus rompre avec ces assauts quasi-ininterrompus (comme sur "Inhale").
Au-delà du rythme endiablé que nous impose une fois encore Perversor, l’intérêt d’
Anticosmocrator réside également dans la qualité de ses riffs. Des riffs Black/Thrash extrêmement simples et immédiats, construits autour de quelques notes (trois ou quatre tout au plus) à l’impact évident. Même si personne n’ira se relever la nuit pour crier au génie en écoutant ce nouvel album, il n’empêche que nombreux sont les riffs à faire mouche dès les premières écoutes. Ça fuse ainsi à toute allure sans trop se poser de questions contribuant ainsi dans une atmosphère délicieusement evil et poussiéreuse à donner encore un peu plus d’intensité à des compositions qui pourtant n’en manquaient pas.
A cela vient s’ajouter une production old school naturellement ancrée dans les années 80. Les potards à fond, de la réverb’ à outrance, une voix arrachée en arrière-plan, des cymbales explosives aux premières loges, des guitares aux notes abrasives, de la saturation à tous les étages et ces fameux grésillements qui l’accompagne... Bref, une approche typiquement sud-américaine dans ce qu’elle a de plus organique, approximative et bordélique bien que pour le coup, celle-ci se veut voulue et totalement assumée à travers des moyens bien plus modernes qu’à l’époque de groupes comme Sarcofago, Sepultura, Vulcano, Sextrash et compagnie...
Bon, inutile de vous tenir la jambe plus longtemps puisque vous l’aurez déjà aisément compris. En effet, on ne peut pas dire qu’il y ait eu de grands chamboulements du côté des Chiliens depuis sa dernière sortie remontant à 2011. En même temps pouvait-il en être autrement de la part d’un groupe sud-américain adepte d’un Black/Thrash bestial et primitif? Non, bien évidement. En attendant
Anticosmocrator remplie parfaitement son rôle qui consiste à en foutre partout, tout le temps, dans l’urgence la plus totale. Rien de bien nouveau mais une belle leçon de Black/Thrash à l’ancienne dispensée par l’un des meilleurs représentants du genre.
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