Svart Crown - Ages Of Decay
Chronique
Svart Crown Ages Of Decay
Jeune navire niçois mis à l'eau en 2004, et après une première démo sortie en 2006 (« Bloody Crown ») Svart Crown compte bien avec ce premier opus se lancer à l'assaut de la scène extrême (au sens large) française. Alors coup de maître ou grosse vautre ? Ni l'un ni l'autre mon capitaine. Moussaillon Niktareum au rapport.
En jetant un premier regard sur la pochette on a très envie de se dire que Svart Crown doit pratiquer un black metal féroce tant on se croirait presque sur une cover de Dark Funeral (à la « Attera Totus Sanctus »). Eh bien en fait pas tant que ça. Certes on retrouve ça et là quelques éléments black mais ce ne sont pas et de loin les principaux apparats mis en avant par le groupe. En effet Svart Crown navigue entre deux eaux, ou plutôt trois, en nous offrant un death-thrash teinté de black aux sonorités plutôt modernes. Le vent dominant reste sans conteste un death-thrash assez carnassier et souvent bien accrocheur. Les riffs de guitare sont bien mis en avant (même si je n'apprécie que moyennement leur son, nous y reviendrons) et malgré qu'ils n'aient rien d'exceptionnellement novateur ils devraient réjouir les amateurs du genre (« Tribes of the forgotten ages », « Crystalize your idol », « Caligula »), certains d'entre eux lorgnent d'ailleurs avec plus d'insistance vers le thrash (« Caligula » à 5'36, « Deadly march »). La batterie reste quant à elle dans une prestation plutôt classique avec moult double pédale, rythmiques death-thrash typiques et quelques blasts de ci de là. A côté de cela viennent donc se greffer ces influences black que l'on retrouve dans certains riffs allant jouer sur le terrain des aigus (« Caligula », « Orgy and sodomy », « Apocalyptic triumph »), la voix vient également renforcer de temps à autres ce côté. Ce chant vogue entre gutturalité et voix plus criarde mais sans jamais aller dans les extrêmes et sans solution de continuité.
Point positif et où l'on peut également retrouver quelques éléments black, Svart Crown réussit sur ce « Ages of Decay » à créer des ambiances, plutôt malsaines évidemment (on n'est pas à Disneyland), par des breaks ou des intros intéressantes (« Open the graves of time », « Caligula », « Pestilential rising » et son solo très hammettien…) qui font que cet album baigne d'une ambiance assez marquée et qui sert de ciment à l'ensemble, car à naviguer aux quatre vents avec de telles digressions de style Svart Crown se perd un peu en cohérence. Pour donner quelques points de comparaison on pourrait dire en gros que Svart Crown serait un mélange entre du Yyrkoon en plus malsain et du Behemoth en moins blastant (évidemment le mieux étant d'aller vous même jeter une oreille).
Niveau production, pas grand chose à redire en terme de qualité mais toutefois deux points me titillent : premièrement, comme je le disais plus haut, je ne trouve pas que le son de guitare soit très adapté au style, je le trouve trop chaud, trop moderne, pas assez crade (appréciation toute personnelle).Deuxièmement le son de grosse caisse trop triggé et qui ressort bien trop lors des roulements par rapport au reste plus naturel et donne un rendu trop mécanique.
Avec ce « Ages Of Decay » Svart Crown évite le naufrage sans problème mais sans pour autant pouvoir se permettre l'abordage des noms pré-cités. Toutefois en corrigeant les quelques défauts mentionnés et en recentrant un peu leur sujet, nul doute que le vaisseau Svart Crown devrait encore naviguer longtemps sur les mers agitées de l'extrême, en espérant que tous ses matelots lui restent fidèles.
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