Niktareum l'a malheureusement annoncé il y a quelques temps, le nouvel album
Endzeit Metropolis des Allemands de Ketzer est une déception. Une petite, parce que l'opus est loin d'être mauvais, mais une déception quand même. Et vous savez pourquoi? Parce qu'avant, il y a eu ce
Satan's Boundaries Unchained, premier full-length des Hérétiques sorti en 2009 sur le label teuton Kneel Before The Master's Throne Records. Un putain de bon disque difficile à surpasser. Et effectivement, Ketzer a échoué, comme je m'en étais douté lors de leur concert à Strasbourg en mars dernier, excellent au demeurant. Pour ne pas rester sur cette mauvaise impression, la chronique de
Satan's Boundaries Unchained me semblait dès lors obligatoire. Allez, on se retrousse les manches et on fait chauffer le clavier.
Ketzer s'est formé en 2003 à Bergisch Gladbach en Rhénanie du Nord-Westphalie et ne sortira que trois démos ultra limitées jusqu'en 2009, année de sortie de son premier essai longue durée qui nous intéresse ici. Essai transformé haut la mains puisque
Satan's Boundaries Unchained est une boucherie. Avec une pochette aussi clichée et grotesque, ça ne pouvait que me plaire de toute façon! Avec de telles influences aussi. On va faire simple: Ketzer, c'est du Deströyer 666 en moins épique. Soit du black/thrash efficace et entraînant qui ensorcelle par des mélodies simples aussi prenantes que mémorables. Ketzer penchant un peu plus vers le thrash, on note aussi quelques plans à la Slayer comme sur "Warlust" (1'27 et 2'55), "I Am Your Unholy God" (1'18) ou "Crushing The Holy" (2'12). Le tout est porté par le chant arraché mais pas trop de Infernal Destroyer et une production exemplaire signé Mersus de Deströyer 666 (tiens donc!), Gospel Of The Horns, Zarathustra et Homicide qui pose également quelques backing vocals aux côtés de Qual (Paria, Homicide, ex-Zarathustra) et du second guitariste Sinner.
Exemplaire, comme à peu près tout l'album qui enchaîne tuerie après tuerie. Entre tchouka-tchouka thrashy addictif, blastouille sauvage et mid-tempo brise-nuque, Ketzer gère à merveille tous les secteurs de jeu et ne lasse jamais. Il faut dire que les Allemands ont fait fort niveau riffing pour un premier opus. Enfin surtout Executor, unique compositeur. Dès l'intro "Witchcraft", on se rend compte que l'on n'a pas affaire à n'importe qui. Celle-ci ne dure que deux minutes mais le riff mid-tempo et la lead qui suit ont clairement été composés par un groupe inspiré et au sens du riff et de la mélodie implacable. Rien d'impressionnant techniquement, ni même de vraiment original, mais ça n'a aucune importance puisqu'il y a ce feeling rare qu'on ressent et qui nous fait dire que l'on va bien s'amuser pendant 40 minutes. Sourire niais, bave aux lèvres, des signes qui ne trompent pas! Arrive alors "Satan's Boundaries Unchained", pure concentré d'efficacité avec ses rythmiques endiablées, ses riffs killer et ses mélodies envoûtantes. Et cette combinaison gagnante ne va pas évoluer jusqu'à la fin, nous offrant des hymnes black/thrash jouissifs comme "The Fire To Conquer The World", LA tuerie ultime du disque qui enchaîne riffs énormes entre thrash et black et tremolos dantesques (merci D666!). "Warlust", I Am Your Unholy God et "To Each Saint His Candle" forment aussi un trio gagnant.
Après ces six premiers morceaux quasi parfaits, Ketzer connaît cependant un petit coup de mou avec "Inverted Cross" et "Crushing The Holy", deux titres toujours efficaces et dynamiques mais qui manquent de mélodies de riff réellement géniales comme nous en proposaient les autres. Une baisse de régime un peu dommage d'autant qu'il s'agit du seul vrai défaut de
Satan's Boundaries Unchained qui nous offrait jusque là un parcours sans faute. Heureusement, le combo se reprend sur "My Triumph", hit bien énervé (ça bourre!) aux mélodies imprenables (miam cette lead à 1'45 qui hante l'esprit!), pour clore l'œuvre de la même façon qu'elle s'était ouverte: avec rage et élégance.
Malgré ce léger moment de faiblesse,
Satan's Boundaries Unchained n'est rien moins que ce que je connais de mieux en Deströyer 666 worship. Sens du riff inné, tremolos mélodiques qui ne vous quitteront plus, solos et leads en tout genre délicieux, rythmiques ultra entraînantes, chant arraché jouissif et dynamique, production et mix nickels qui n'oublie pas la basse, Ketzer fait pratiquement jeu égal avec les Australiens et se place dès son premier album parmi les formations les plus réputées du style (Deströyer 666, Gospel Of The Horns, Desaster, Absu...). Pas étonnant finalement vu la provenance du groupe, l'Allemagne ayant toujours été un sacré bon filon en matière de black/thrash, thrash/black ou blackened thrash entre les cultes Desaster et des combos plus jeunes comme Hellish Crossfire, Witching Hour, Nocturnal ou Cruel Force (RIP). Oubliez
Endzeit Metropolis,
Satan's Boundaries Unchained, lui, est bien incontournable.
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