Black March - Gloria In Ruinam
Chronique
Black March Gloria In Ruinam (EP)
Après avoir déboulé en force il y’a déjà trois ans avec l’excellent
« Praeludium Exterminii » l’heure est à la confirmation pour le quintet toulousain dont la notoriété n’a fait que croître, et qui n’a cessé d’enchaîner les concerts depuis ce premier opus. Plutôt que de devoir faire poireauter ses fans encore plus longtemps avec un successeur loin d’être terminé, celui-ci est retourné en studio afin d’y enregistrer cet EP de cinq titres qui malgré sa courte durée comblera largement les attentes tant il poursuit dans cette même voie Black/Thrash des plus agréables. Car malgré les soubresauts en interne (départs du batteur Samuel Santiago - remplacé depuis par Guilhem d’ALLEGIANCE et IRON FLESH - ainsi que de Mary au chant) les partants ont néanmoins participé à ce court-format qui propose encore plus d’homogénéité que l’album, bien que la vitesse reste majoritaire.
On avait remarqué en effet que le combo aimait jouer rapidement et fort tout en proposant suffisamment de variété pour ne pas tomber dans la linéarité, et d’entrée on s’aperçoit qu’il a conservé ce point positif tout en densifiant encore plus sa musique, via l’excellentissime « Psalmody For The Lepers ». Si l’alternance rythmique basée sur la rapidité ne va pas cesser durant ce morceau d’ouverture, ce qui va surtout marquer les esprits c’est son côté épique et ses plans propices au headbanging, qui apparaissaient déjà sur le long-format mais qui sont ici encore plus nombreux et réussis. Entre blasts dévastateurs et passages entraînants d’obédience guerriers tout est fait pour donner envie à l’auditeur de taper du pied et de remuer la tête, via une batterie groovy qui ne cesse d’enchaîner breaks et roulements, complétés par des riffs d’une sobriété et agressivité implacable et mis en avant par la voix toujours aussi convaincante de la chanteuse. D’entrée les Hauts-Garonnais placent donc la barre très haut sans y perdre en fluidité et en conservant cette écriture relativement simple afin d’offrir un son direct où l’accroche prime sur la technique exacerbée, choix qui se montre une fois encore bénéfique, et ça n’est pas avec « Spreading Death As A Pale Horse » que l’on risque de changer d’avis. Totalement influencé par le Punk (via un riffing très simple et foutrement efficace) l’ensemble montre une facette plus directe et bas du front, portée par une vitesse quasi-continue (où le headbanging est de rigueur), avant qu’un court passage plus lent à la noirceur renforcée ne vienne permettre à l’auditoire de reprendre son souffle durant quelques instants. Cette écriture dépouillée se poursuit d’ailleurs dans la foulée sur le tout aussi réussi « Thy Fall Will Be Glorified » aux accents Norvégiens majeurs (on sent presque le souffle de TAAKE) et au mid-tempo plus présent que jamais, qui amène ainsi un soupçon de froideur supplémentaire. Etant probablement la compo la plus diversifiée de cette galette elle précède de fait la plus radicale et hargneuse (« Deus Nihil Metuo ») qui va être également la plus courte de ce disque, sans pour autant être bâclée ou expédiée. Car en moins de trois minutes chrono on se retrouve en présence d’une influence Black plus marquée encore, aidée en cela par une rythmique déchaînée qui ne ralentit quasiment pas, misant ainsi sur une violence plus intense mais tout aussi addictive, tant ça déborde de noirceur par tous les pores. Du coup après cette déferlante plus primitive le groupe a la bonne idée d’épaissir sa musique histoire de terminer dignement, du coup il n’est pas étonnant que « Dies Irae » soit à la fois la plage la plus longue mais aussi la plus dense rythmiquement parlant. Si lors de l’ouverture il nous montrait un vrai mélange des bpm ici la chose est poussée plus loin en proposant trois parties distinctes, vu que ça débute et se conclue par des accélérations à foison, alors qu’en son centre un long moment de lenteur glaciale et désespérée se fait entendre pour pénétrer plus profondément l’âme, tout en y faisant émerger quelques relents martiaux implacables et guerriers.
Il n’y a donc pas besoin d’être sorti de Saint-Cyr pour comprendre que la bande a aisément confirmé les espoirs placés en elle, avec une facilité déconcertante et une maîtrise qui fait plaisir à entendre tant le genre est peu représenté dans l’hexagone. Habile dans l’écriture qui se fait à la fois directe et agressive, l’ensemble montre suffisamment de diversité et de maturité pour ne pas tomber dans la redite et le plagiat de bas-étage, où le style à l’heure actuelle a tendance à se situer. Autant dire qu’avec cette réalisation sans fausses notes ni fautes de goût BLACK MARCH marque encore des points au niveau national, et l’on espère que le prochain hurleur fera aisément oublier sa prédécesseur qui par sa présence et son coffre amenait un vrai supplément d’âme. Bref l’avenir le dira mais pour l’instant il s’annonce radieux, et montre encore une fois la qualité de la scène extrême Française qui tient la dragée haute aux nordiques et autres excités d’outre-Atlantique.
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