Black March - Praeludium Exterminii
Chronique
Black March Praeludium Exterminii
Aussi surprenant que cela puisse paraître le Black/Thrash n’a jamais été vraiment représenté au sein de la foisonnante et intéressante scène hexagonale, pourtant ceci est en train de changer via ce quintet Toulousain qui est en train de se faire une petite réputation à la force du poignet et grâce à une motivation sans failles. Car depuis ses débuts en 2011 celui-ci n’a pourtant pas bénéficié de l’exposition qu’il aurait dû avoir, notamment après la sortie de l’EP « Oderint Dum Metuant » en 2014 qui montrait un potentiel plus que prometteur, et qui explose aujourd’hui à la face du monde tant ce premier méfait de longue durée (qui lorgne toujours du côté des ténors et fondateurs du Metal noir Scandinave) évite la pâle copie et confirme tout le bien qu’on pensait de lui. Désormais renforcé à la basse par Judas de FLESHDOLL, et surtout à la batterie par le talentueux mercenaire Samuel Santiago qui apporte toute sa palette technique (sans jamais trop en faire), le trio restant s’est surpassé et offre un résultat de très haute tenue qui risque de trouver sans problème sa place dans les révélations et surprises de l’année.
Car avec sa durée idéale, et des compos qui s’étirent sans jamais atteindre le point de non-retour, cet album révèle une subtilité plus importante qu’on pourrait le croire et dont l’ensemble s’écoute d’un seul bloc, car tout s’enchaîne comme lors d’un concert. D’ailleurs le côté scénique transparait sur la production très brute et qui sonne résolument live, et le voile proposé par les guitares est complété par une basse bien audible et un kit du frappeur qui ne bouffe pas trop l’espace restant. Après une intro inspirée par les vieux films d’horreur et où quelques notes de piano transparaissent, place à « Our Blessed, Empty Shelters » très sombre qui démarre à fond les ballons entre blasts et passages rapides en double qui alternent un petit moment, avant un break plus posé qui laisse place au mid-tempo et au solo, pour mieux repartir et terminer comme l’ensemble avait commencé tout en y ajoutant une fin très lourde. Avec son mélange de vitesse bien varié, et où le rythme et l’accroche sont tout le temps présents, cet excellent premier titre donne le ton de ce que sera la suite à venir, où l’on voit que les gars avec leurs instruments privilégient le feeling et l’efficacité en gardant une base simple afin que le tout soit plus mémorisable. Ce schéma conducteur est présent aussi avec les très bons et denses « Ô Messiah ! Judge Our Wrath », « Theriac » (aux relents martiaux), et « Oderint Dum Metuant » légèrement épique, où le chant puissant et convaincant de Marie fait mouche, et n’a rien à envier à celui de ses confrères masculins.
Afin de varier aux mieux le reste de cette galette, la bande bien que gardant la même base de travail a modifié légèrement la construction de l’autre moitié des morceaux, et là-encore il n’y a rien à dire tant on est pris dans l’univers de ceux-ci. Sur « Strongholds Of Chaos » on se retrouve avec deux parties distinctes, l’une glaciale, rapide et entraînante et l’autre plus lourde et écrasante, dont l’assemblage est d’une cohérence sans failles, à l’instar de « From The Flame Will Come Salvation ». Bien que frôlant les six minutes on ne voit pas le temps passer grâce au jeu des montagnes russes proposé par les Hauts-Garonnais, vu qu’ici on démarre pied au plancher avant de ralentir doucement mais sûrement pour mieux réaccélérer ensuite et trouver tous les éléments de vitesse, puis après un break salvateur aux notes gelées le tout va repartir progressivement, de la lourdeur jusqu’à l’explosion finale qui se conclut par des blasts de folie. Après cette tuerie parfaitement gérée le côté Thrashy va se faire plus présent sur « XIII » via un riffing en raccord avec le style et un tempo adapté, tout en se mélangeant habilement avec le metal noir pour offrir quelquechose de direct et sans compromis qui est géré avec brio, comme « As The Dark Fills The Hollow » très court, moins sombre mais aux relents Thrash et Punk affirmés.
Mené sur un train d’enfer cet opus s’écoute tout seul et on ne voit pas le temps passer, tant il ne s’essouffle jamais grâce au talent de chacun de ses créateurs qui n’en font jamais trop et privilégient l’intérêt collectif pour le plus grand plaisir de leur auditoire. Nul doute en tout cas que les Sudistes vont faire parler d’eux dans un futur proche, tant leur talent est présent et l’on sent qu’ils sont loin d’avoir tout dit et qu’ils en gardent sous la semelle pour plus tard. Mais dans l’immédiat en cette année énorme qualitativement pour la scène Française ils vont trouver facilement leur place au sein de celle-ci, ce qui est plus que prometteur pour la suite tant la concurrence et l’homogénéité sont actuellement redoutables.
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