Compliqué de mettre la main sur des albums de pur thrash ayant les épaules suffisamment solides pour supporter l'étiquette de classique lors de la décennie écoulée. Car si l'on exclut du débat les combos hybrides type HATESPHERE ou DEW-SCENTED dont les « Impact » et autres « The Sickness Within » ont parfaitement rempli leur office en matière de thrash-death, peu d'albums du genre ont durablement marqué les esprits durant cette période. Quelques notables retours de flammes mis à part -
« All For You » des canadiens ANNIHILATOR, « Beast Of Bourbon » de TANKARD et la résurrection de MEGADETH depuis « The System Has Failed » - le thrash metal semblait coincé entre la course au gros son engagée par des vieux de la vieille désireux de rattraper des années d'errance en la matière (ah les « bonnes » années Alex Perialas ou Harris Johns !) et une nouvelle génération s'accrochant à sa came old school avec une déférence coupable.
Alors 2000-2009, morne plaine à Waterloo comme dirait Francis Gillot après un consternant Sochaux-Nancy ? C'était compter sans l'instinct naturellement guerrier de nos va-t-en-guerre favoris, le trio Bernemann/Schottkowski/Angelripper d'un SODOM revenu vainqueur (mais pas tout à fait triomphant) d'un M-16 sorti cinq ans plus tôt. Oubliez tout de suite les réserves émises au sujet de cet album somme toute très solide, l'éponyme sanglant qui lui succède vaporise la résistance avec la grâce d'un tir de Sniper Rifle Barett M82 dans un crâne birman. Alors pourquoi diable suis-je passé à côté de ce skeud taille patron des bouchers de Gelsenkirchen ? A cause d'une chronique tiédasse dans Hard N' Heavy pleurant l'orientation mid tempo prise sur ce 11ème full length ? A moins que ce ne soit la faute de dame censure et sa triste version alternative en NB ? Toujours est-il que cet album tape sévère, et pas qu'un peu, quand bien même les troupes de l'Unkle Tom délaissent un tant soit peu le speed d'antan au profit de rythmiques de redneck élevé au thrash n' roll, comme en témoigne l'hymne à l'ancienne « Bibles And Guns » et ses backing vocals plus vieille école tu rétrogrades en cours élémentaire.
Mais n'allez pas croire que SODOM fasse l'impasse sur le canardage en règle qui a fait sa gloire, point du tout ! J'en veux pour preuve l'un des meilleurs fast track de leur longue carrière, un « Wanted Dead » qui va piano façon « Zombie Attack » (des collègues biéreux TANKARD) avant de coller aux basques ennemies façon baxter en dégainant l'arsenal slayerien de rigueur ; emmené par un Bernemann inarrêtable, des solis affutés avec les dents de prisonniers achevés d'un coup de machette plus sec tu traverses la vallée de la mort (Bobby Schottkowski en grande forme derrière le kit) et un Angelripper dont les gueulantes sèment l'effroi dans le camp adverse, le SODOM mark 2006 est équipé pour délivrer une mort rapide, du bombardement final de « Lay Down The Law » à la foudroyante « Lords Of Depravity », en passant par la plus dispensable « Nothing To Regret ». Au rayon mort lente et douloureuse, les allemands piétinent allègrement les plates bandes guerrières d'un certain AMON AMARTH sur les jouissives « City Of God » et « Lay Down The Law » (et son clin d'œil sympa à « Dead Skin Mask »), le reste de l'opus donnant dans un mid tempo graisseux de rang qui prouve qu'on peut prendre l'auditeur à la gorge sans forcément battre des records de BPM. Louée soit la production exceptionnelle signée du revenant Andy Brings (le guitariste viandard de
« Tapping The Vein », c'est lui !), un modèle d'équilibre entre lourdeur cradingue avec ce qu'il faut de grain à moudre et une séparation des pouvoirs rarement atteinte entre chaque instruments (la basse claque comme rarement ici). Peu de temps faibles à signaler ici, sinon en bout de course avec une « The Enemy Inside » qui ne relève pas la sauce un peu tiède de « Nothing To Regret » (déjà épinglée plus haut) et « No Captures », un bon cran en dessous des redoutables « Blood On Your Lips » et « Buried In The Justice Ground » au cachet
classic hard rock bien appréciable. Dommage que SODOM n'ait pas réédité l'exploit sur le récent
« In War And Pieces », cette pièce maîtresse restant leur meilleure production depuis l'âge d'or du groupe et le trio
« Agent Orange »/
« Better Off Dead »/
« Tapping The Vein » !
8 COMMENTAIRE(S)
20/11/2019 11:03
16/09/2016 14:47
06/05/2011 13:19
06/05/2011 13:06
On a au moins un album référence en commun, cool! Merci à toi Geist.
06/05/2011 08:27
06/05/2011 00:58
05/05/2011 21:39
Franchement j'ai été plus que surpris, je m'attendais pas à aussi bon.
05/05/2011 21:33