Ripper - Experiment Of Existence
Chronique
Ripper Experiment Of Existence
S’il y a bien une chose que je n’aime pas faire, c’est recommencer une chronique depuis le début après en avoir pourtant rédigé un bon tiers. Il y a de cela plusieurs semaines, je me lançais pour la première fois dans la rédaction de cette chronique. Faisant preuve d’humour, de bon sens et d’un talent indiscutable, je dressais ainsi une introduction et un premier paragraphe dignes, en toute modestie, d’être lus par la Terre entière. Malheureusement, le sort en a décidé autrement puisque par l’opération du Saint Esprit, ce salopard, je supprimais involontairement ce fichier .word présent sur mon bureau… Après quelques semaines passées à ruminer ma défaite, me voici de retour pour répandre la bonne parole.
Formés en 2007 à Talagante (Chili), Ripper s’est montré jusqu’à aujourd’hui particulièrement prolifique, enchaînant les démos, les EP et les splits jusqu’à la sortie il y a deux ans d’un premier album intitulé Raising The Corpse. Album d’ailleurs rapidement réédité par le label allemand Iron Pegasus (Sadistic Intent) qui a dû flairer le potentiel de ces quatre garçons plein d’avenir. Deux ans plus tard, le groupe est de retour avec un deuxième album intitulé Experiment Of Existence, sorti cette fois-ci sur le label américain Unspeakable Axe Records. L’artwork, vous l’avez deviné, est signé des mains du talentueux (bien qu’ici peu inspiré) Paolo Girardi.
Si j’ai longtemps choisi de bouder le Chili et plus généralement les groupes sud-américains (à quelques exceptions près), j’ai malgré tout fini par ouvrir les yeux pour en venir finalement à la conclusion pleine d’ironie que l’Amérique du Sud constitue depuis déjà plusieurs années un vivier incroyable de groupes à la fois prometteurs, talentueux et passionnés qui portent en eux cette flamme - symbole d’authenticité et de dévotion - des débuts. Avec ce deuxième album, Ripper fait bien plus que de rétablir l’équilibre, il met également à l’amende quantité de groupes de Thrash trop occupés à se regarder le nombril pour proposer quoi que ce soit de pertinent et surtout de terriblement d’efficace.
Car les Chiliens, eux, ne font pas les choses à moitié conciliant la technique, le feeling et l’efficacité pour un résultat détonnant et finalement assez bluffant. Pour commencer, il n’y a pas une écoute qui passe sans que je sois soufflé par le niveau technique déployé ici par Ripper. Je ne suis pas musicien mais je sais reconnaître quelqu’un qui touche à son instrument comme on touche au divin. Et bien chez Ripper tout le monde à l’air de savoir s’y prendre à commencer par les deux guitaristes et le bassiste dont le travail est ici mis largement en avant grâce à une production soignée et très naturelle signée Pablo Clares, producteur attitré de la scène sud-américaine (Athanatos, Atomicide, Demonic Rage, Force Of Darkness, Invincible Force, Mortem, Slaughtbbath, Totten Korps, Wrathprayer...). Entre ces riffs qui fusent à toute vitesse, ces soli épiques à vous hérisser le poil de plaisir (l'instrumental "Anatomy Of The Galaxies ") et cette basse (cette basse !) frénétique et ultra généreuse qui s’offre même, l’espace d’un court instant, un titre rien qu’à elle ("Chromatic Fantasy"), les Chiliens impressionnent.
Une technique (on pense souvent aux Américains de Sadus) au service d’une efficacité redoutable mais pas forcément immédiate. Car si le groupe n’a de leçon à recevoir de personne, maniant son Thrash comme peu savent encore le faire, les riffs des Sud-Américains ne sont pas nécessairement de ceux qui s’inscrivent directement dans votre crâne. Pour être apprécié à sa juste valeur, Experiment Of Existence nécessite donc que l’on s’y plonge avec un minimum d’assiduité et de concentration afin d’en saisir les moindres subtilités et être petit à petit gagné par un enthousiasme grandissant et plutôt jubilatoire. Car n’ayez crainte, grâce au rythme particulièrement soutenu (tchouka-tchouka, semi-blast, riffs qui défilent à toute berzingue...), à l’énergie et finalement à la brutalité qui se dégage de chacune de ces compositions menées ici pied au plancher, le travail des Chiliens n’a rien d’hermétique et se laisse apprécier sans aucunes difficultés.
Ancré indiscutablement dans un autre temps, ce deuxième album de Ripper est la preuve que le Thrash bestial et furieux n’a pas encore dit son dernier mot. Aidés par un niveau technique impressionnant transmis de manière équilibrée, subtile et jamais démonstrative, les Chiliens enterrent aisément la concurrence et livrent avec Experiment Of Existence l’un des meilleurs albums de Thrash de l’année. Certes, ces onze morceaux n’ont rien de tubes à fredonner mais l’envie d’y revenir n’en est pourtant pas moins grande pour autant. S’il est vrai que le genre est devenu moins intéressant avec les années, supplanté par le Death Metal et le Black Metal, le Thrash reste malgré tout un style unique et sacrément jouissif quand il est servi de la sorte. Si le premier album des Bretons d’Hexecutor ne vous a pas suffi et que ces Chiliens vous sont encore inconnus, rendez-vous service et posez sans plus attendre une oreille à ce disque incontournable pour tout amateur de Thrash qui se respecte.
| AxGxB 13 Décembre 2016 - 1218 lectures |
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4 COMMENTAIRE(S)
citer | MoM 17/05/2017 22:31 | note: 7.5/10 | Le casse-dalle bien sympa, on en voudrait plus des comme ça
Un groupe second couteau que j'aimerais bien voir en live, ils ont un feeling "Pestilence" qui va bien ! |
citer | Première écoute semi-distraite au taff, ça a l'air sympathique tout plein. Ça me fait un peu penser à du Hexen en plus vénère. Les solos sont très cools et le travail sur la basse est remarquable ! |
citer | Mais c'est que c'est bien bon ce truc !! Excellente découverte !! |
citer | Keyser 13/12/2016 11:12 | note: 8.5/10 | Super album de thrash/death joué pied au plancher avec des putain de bons riffs. Tuerie! |
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4 COMMENTAIRE(S)
17/05/2017 22:31
Un groupe second couteau que j'aimerais bien voir en live, ils ont un feeling "Pestilence" qui va bien !
13/12/2016 20:27
13/12/2016 13:26
13/12/2016 11:12