En mai 2006, l'équipe de l'Eintracht Francfort atteignait la finale de la coupe d'allemagne. En bons hooligans, les quatre TANKARD boys y sont allés de leur gueulante dans un Olympiastadion plein comme une omelette bavaroise. Si ça n'a pas franchement aidé leur équipe (défaite 1-0 contre le Bayern Munich), ça prouve au moins que du foot au métal, il n'y a qu'un tacle. A l'occasion de leur quart de siècle d'existence, les biéreux ont donc réenregistré quinze de leurs plus grands hymnes de stade pour la plus grande joie de leurs supporters. 15 titres comme autant de matches contre les anciennes versions, ça ferait une bonne grille de lotofoot !
1 : Il n'y a qu'un seul éthylique.
En général, quand un groupe cède à la tentation du remake, ce sont les plus vieux titres qui profitent à plein du ravalement de façade. Fort logiquement, les nouvelles versions de
"Zombie Attack" et "Maniac Forces" carburent au super. Plus punchy (Andy Classen assure une prod puissante mais sans en faire trop),
"Zombie Attack" est boostée par un excellent solo d'Andy Gutjahr, qui redonne au morceau une forme éclatante. "Maniac Forces" se voit quant à elle gratifiée d'une intro acoustique à la TESTAMENT du plus bel effet. Dans les deux cas, le tandem rythmique Zissel/Gutjahr assure des rythmiques tronçonneuses qui renforcent l'efficacité du premier duo d'attaque de ce "Best Case Scenario".
Si
"Chemical Invasion" n'a jamais été mon morceau préféré, la version ici présente est sans doute la meilleure de toutes, live compris. Moins fun que les "Tantrum" ou "Total Addiction" d'époque (hormis l'intro, bien rock n' roll), "Chemical" s'accorde fort bien des nouvelles découpes du bûcheron Gutjahr. Fight for your right to listen pure thrash ! dans le même ordre d'idées, "666 Packs" devient un véritable blockbuster. Fini les petites productions indies des 80's et l'absence de basses. Les frappes sont lourdes, la double pesante et les solos inspirés. "666 Packs", à la base un morceau sympa mais mineur, se retrouve transfiguré presque 20 ans plus tard. La meilleure reprise du lot !
Dernier album à reprendre des couleurs,
"Two-Faced", dont les deux extraits (Nation over Nation, Two-Faced) apparaissent sous un bien meilleur jour. L'album de 1993 manquait cruellement de patate, l'erreur est ici réparée et on se surprend à lever son verre sur deux titres jadis soporifiques. Les bons vieux screams de Gerre sont de retour (sur "Nation over Nation") et le feeling d'enclume du batteur Olaf fait toute la différence. Bon, le refrain de
"Two-Faced" reste à chier mais ça irrite déjà beaucoup moins le palais !
N : partage des pintes.
"Empty Tankard" a déjà subi un lifting à l'époque du EP
"Alien", sorti en 1989. Si on s'arrête sur la version présente sur
"Zombie Attack" (ce qui semble logique, vu le déroulement chronologique des morceaux), le contrat est rempli, Frank Thorwarth assurant un joli solo de basse en lieu et place des leads habituelles. A l'inverse, "Empty Tankard" millésime 2007 ne tient pas la comparaison avec le cru 89, monument ultra jouissif d'hystérie collective. Les backing vocals ne sont pas assez appuyées, et le solo final d'Andy Bulgaropoulos (une tuerie!) reste inégalable.
Pas de changement ou presque pour les
"Alien", "Space Beer" et autres "Beermuda", toutes conformes aux originales. On peut préférer les anciennes versions mais question efficacité, le profane n'y verra que du feu. Le fameux "Medley", redoutable cocktail combinant les titres "Alcohol", "Puke", "Mon Chéri" et "Wonderful Life", n'était jusqu'alors présent que sur l'album
"Fat, Ugly and Live". En voici la version studio, quasi identique, si ce n'est cette rythmique un peu bizarre sur "Mon Chéri", loin de la sauvagerie initiale. Seule rescapée de l'album
"Stone Cold Sober", "Freibier" perpétue la tradition des appels à la beuverie comme le groupe les affectionne, sans changer une goutte au breuvage d'origine. Friebier für alle !!
2 : mouille le médiator ou casse toi !
TANKARD a connu son âge d'or entre 1988 et 1990, le temps de trois albums incontournables (Chemical Invasion, The Morning After, The Meaning of Life). 20 ans ont passé, et l'écluseur en chef Gerre éprouve quelques difficultés à retrouver sa verve d'antan, lui qui gueulait comme un putois qu'on égorge sur "Don't Panic" ou
"The Morning After". A la guitare, Andy Gutjahr abat du petit bois mais les duettistes d'époque Katzmann/Bulgaropoulos conservent une bonne longueur d'avance, l'absence de variations se faisant souvent ressentir. Moins techniques, expurgés d'une bonne dose de solos, ces deux rejetons n'arrivent pas à la cheville des oldies. Même sanction pour "Minds on the Moon", un des rares bon titres de
"The Tankard" (1995), qui perd ici en groove et en subtilité.
Le thrash est un sport qui se joue à 4 contre 4 ...
... et à la fin, c'est bien connu, c'est SLAYER qui gagne. Mais avec 6 victoires, 6 nuls pour seulement 3 défaites, le team TANKARD 2007 reste performant. Evidemment, les allemands n'ont pas puisé dans le vivier le plus technique de leur (riche) répertoire (le back catalogue reste d'actualité) mais on retrouve la plupart des classiques qui composent leur setlist en concert. Parfait best of pour les néophytes, "Best Case Scenario", sans égaler "First Strike Still Deadly" (TESTAMENT) ou "Greater of Two Evils" (ANTHRAX), contentera tout le monde, du pilier de comptoir qui a grossi avec TANKARD dans sa jeunesse à la petite vermine en devenir venue prendre sa première cuite.
Un mot pour finir sur le second CD, "A Tribute to Tankard", qui renferme pas moins de 18 reprises. Vu le pedigree des intervenants, plutôt que d'entendre ça, mieux vaut se suicider en plongeant tête la première dans un fût de Valstar. Il n'y a guère que ODIUM (avec des membres de MORGOTH !!! non, je blague) qui sort la tête du baril avec son interprétation réussie de "Sunscars" (et encore, je cherche vraiment du positif). La palme de la mise en bière va à PARADOX et son massacre en règle de
"Zombie Attack" (logique, vous me direz). Un son de batterie en carton, un chanteur qui n'a pas évolué depuis DIAMOND HEAD et un guitariste en mode garage days qui n'en finit plus de faire honte aux Four Horsemen. N'en jetez plus ! ou plutôt si : une fois rendu au stade, lancez le CD sur l'arbitre ou Fabrice Fiorèse, ça sauvera peut être la saison de L1.
5 COMMENTAIRE(S)
15/10/2007 13:35
Merci Keyser !
15/10/2007 11:03
14/10/2007 14:41
Ouai je sais je suis le plus rapide
Trés bonne chro
(non mais)
Merci Ant'oïn !
14/10/2007 03:25
Ouai je sais je suis le plus rapide
Trés bonne chro
(non mais)
13/10/2007 12:01