Ural - Psychoverse
Chronique
Ural Psychoverse
Si régulièrement sur Thrashocore on vante la vitalité de la scène Death et Black venue d’Italie en revanche il faut bien avouer qu’en matière de Thrash nos voisins transalpins ont l’air d’être un peu à la traîne, tant les noms connus dans le style se font rares là-bas... même si cela est en train de changer avec les sympathiques et inspirés URAL. Peu connu par chez nous le quintet n’est pourtant pas un nouveau venu vu qu’il opère quand même depuis 2010, et revient régulièrement aux affaires avec de la nouveauté sous tous les formats... comme ici avec son troisième opus qui fait suite à un agréable Ep publié l’an dernier. Et comme pour les précédentes réalisations celle-ci ne va pas dépareiller par rapport aux autres vu que ça reste sur un schéma très classique et balisé largement inspiré par la Bay Area, et qui même si elles n’arrivent pas à la cheville de ses glorieux aînés offrent d’agréables moments bien énergiques et entraînants. Nulle surprise n’est donc à attendre des Turinois qui vont néanmoins parfaitement réciter leurs partitions respectives, où la technique jamais excessive permet à l’ensemble d’être facilement assimilable et se montre homogène et fluide de bout en bout, malgré un ressenti assez répétitif au fur et à mesure de l’écoute car on évolue clairement dans la deuxième division du genre.
Néanmoins on va facilement adhérer à tout ça dès les premiers instants via l’impeccable et enlevé « Drag Me To The Wolves » qui mise tout sur la vitesse et l’entrain sans ralentir trop fortement, tout en proposant un solo mélodique impeccable et une envie d’en découdre communicative. Si effectivement tout y est sans surprises les gars ont la bonne idée de ne pas faire trop traîner les choses bien que les compositions soient relativement longues, le tout sans excès techniques ni sonores même si le rendu moderne et la production plastique de la batterie peuvent finir par agacer... sans parler du chant qui se démarque de la norme mais finit par taper un peu sur les nerfs. Mais cependant on va oublier cela vu que l’attractivité de cette galette est constante et que le côté Crossover va ressortir sur le virulent « Heritage », où le Punk et le Hardcore se calent parfaitement et offrent un moment d’une grande énergie particulièrement énervée à l’instar de « Uncanny Valley » relativement semblable et qui ne débande pas une seconde, tout en donnant envie d’en découdre. Jouant majoritairement sur la rapidité et la radicalité le combo va aussi régulièrement miser sur la traditionnelle alternance et grand-écart pour mieux densifier son rendu, et même miser sur des passages plus lourds propices au headbanging qui passent également très bien le cap des écoutes. C’est le cas de « Blood Red Sand » rampant et écrasant où la noirceur se fait plus importante sans pour autant faire tache avec le reste, surtout que ça n’oublie pas d’accélérer quand il le faut sur la fin pour débloquer tout ça et montrer que les gars savent faire cohabiter lourdeur et explosivité avec grande facilité (dont le summum va être atteint sur « Fall Of The One World » qui pousse l’idée de lenteur encore plus loin). Car dévoilant une facette encore plus inquiétante et obscure presque propice au recueillement et au deuil le groupe signe un morceau à part sur le disque (vu qu’on ne retrouvera pas un tel côté massif que ce soit avant ou après), et même si ça s’éternise un peu c’est absolument bien troussé et offre un parfait moment de calme relatif avant que cela ne reparte tambour battant.
Si l’on oubliera rapidement les décevants « Nightmare » et « Carousel Of Hell » qui tournent en roue-libre sans arriver à captiver davantage le résultat final passe facilement et reviendra de temps en temps dans les oreilles, même si évidemment cela n’atteindra jamais le statut de classique incontournable. Efficace et rondement mené cet album trouvera sans peine son public et passera sans écueils l’épreuve de la scène où il prendra toute son ampleur, même s’il faudra en faire plus à l’avenir de la part de ses géniteurs pour qu’ils puissent espérer mieux dans la hiérarchie car pour l’instant ça reste trop juste et clinique. Mais bon visiblement cela est le cadet de leurs soucis vu qu’ils ont pour seule ambition de jouer une musique simple et efficace pour le plus grand nombre et leur faire passer un bon moment, ce qui est totalement le cas et c’est déjà pas mal vu que ça leur correspond parfaitement surtout que tout ça va faire du dégât dans la fosse comme auprès des cervicales, et ce malgré les petites imperfections qui ne demandent qu’à être corrigées sur la prochaine livraison.
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