Witching Hour - Rise Of The Desecrated
Chronique
Witching Hour Rise Of The Desecrated
Il n'y a pas grand chose qui m'a botté cette année en thrash. Il faut dire que Hexen avait placé la barre très haut en 2008 avec son State Of Insurgency. Mais c'est un jeune groupe allemand formé en 2006 qui va créer la surprise avec son premier full-length Rise Of The Desecrated sorti en juin dernier via Evil Spell Records. Ce groupe, c'est Witching Hour, nommé ainsi, on l'aura compris, en hommage au célèbre morceau de Venom que les Teutons reprennent sur la version vinyle de l'opus.
Mais Witching Hour n'est pas vraiment un clone de Venom même si son thrash metal sauvage légèrement teinté de black n'est pas non plus totalement différent. Orné d'une pochette très classique mais dont personnellement je suis fan, Rise Of The Desecrated va plutôt chercher ses influences chez une autre formation d'outre-Rhin, Destruction. Le Destruction des débuts, la bonne époque quoi. Riffs simples mais qui ont toujours un petit goût de reviens-y histoire de les mémoriser facilement, rythmiques essentiellement rapides avec du "chuka-chuka" à tire-larigot et chant très proche de celui de Schmier en plus grave, on ne peut pas se tromper. Avec une production bien crue mais audible et des compositions plus brutales, disons que Witching Hour est une version plus extrême des auteurs d'Infernal Overkill. On retrouvera également un petit riff en intro de "Burn the Witch" qui sent bon le Kill 'Em All. Il s'agit sans doute d'un des meilleurs titres d'ailleurs avec son refrain jouissif à chanter sous la douche en beuglant comme un con. "Un des", parce que la récompense suprême va à "Pedophiliac" et son riff plus mélodique complètement génial. Quoique "Vlad The Impaler" et son intro plus lente, plus ambiancée qui nous change un peu du pillonnage en règle qui domine l'oeuvre n'est pas mal non plus. Et puis cette transition entre le début down-tempo puis la batterie qui s'emballe dans un cafouillage jubilatoire (Tefal power!) avant d'enchaîner sur une rythmique thrashy super entraînante, c'est le panard total! Voyez, difficile de choisir tant les huit morceaux de ce Rise Of The Desecrated se révèlent particulièrement savoureux.
Qu'est-ce qu'on pourrait bien reprocher à Witching Hour alors? L'album passe à vitesse grand V tant les compositions s'avèrent efficaces, mémorables, entraînantes, tout ce que vous voulez. Du thrash bien sauvage et agressif comme on l'aime (c'est des Allemands après-tout!), intense et sans réel temps mort même si la formation nous sort quelques riffs mid-tempo casse-nuque ("Burn The Witch", "Underworld Alliance", "Blood In The Alleys", "Cold Grave") histoire de varier et de poser un peu le pied. Witching Hour se permet par ailleurs quelques petites incursions en territoire black metal en fin de parcours sur "Vlad The Impaler" et "Cold Grave". Bref mais fort appréciable! Rien à redire alors? Disons que comme toute cette scène retro thrash qui foisonne depuis 4-5 ans, Witching Hour n'est pas le groupe le plus original qui soit. Mais franchement je m'en tamponne le coquillard. Je préfère un groupe qui joue une musique peut-être pas du tout personnelle et passéiste qu'un combo qui va expérimenter, créer son propre son ou son propre univers mais qui va me faire chier comme pas possible. Et puis ces jeunes loups jouent avec leurs tripes, on sent la passion qui les anime et ils ne font pas que prendre le train en marche. Non, pas de défaut majeur ici. La seul vraie critique qu'on pourrait leur adresser à part une influence Destruction peut-être trop nette, ce sont les soli vraiment pas terribles, pas construits et sans ligne mélodique irectrice. Mais après tout, ils vont de paire avec les morceaux et je n'imagine pas ce Rise Of The Desecrated avec des soli tout beau tout propre à la Megadeth.
Excellente surprise donc que nous offre là Witching Hour. Rise Of The Desecrated est en effet, probablement, l'album thrash de l'année. Inspiré par le meilleur de Destruction, violent, sauvage, agressif, old-school et surtout efficace et mémorable avec tout plein de riffs et de rythmiques jouissives et un chant schmierien dantesque, Witching Hour semble avoir tout compris au thrash metal. A écouter sans modération! BURN THE WITCH, BURN THE WITCH, BURN THE WITCH NOW!
| Keyser 19 Décembre 2009 - 2077 lectures |
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