Une carrière commencée en 1985 avec la démo «
The Shining Pentagram », treize albums studios, trois compilations, les Italiens de
NECRODEATH font plus que jamais partie du paysage
thrash metal et je ne les avais pourtant jamais écoutés. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir vu passer des chroniques un peu partout, notamment celle de «
Mater of all Evil » en 2000 qui marquait le grand retour de la formation après un break remontant à 1989. Sans compter que du côté des CV, nous avons quand même un ancien
SADIST aux baguettes ainsi qu’un ex-
OPERA IX /
CADAVERIA au chant. Cela est plus que suffisant pour poser les fondements et se dire que l’écoute de «
Singin’ in the Pain » ne sera sans doute pas vaine.
La pochette « réelle » semblant faire l’objet d’une censure, il va falloir se contenter de cet artwork noir avec le beau logo du groupe ainsi que d’une police de caractères très « 70’s » pour illustrer le titre de l’album. Une référence à
Gene Kelly ? Que nenni ! Ces silhouettes de droogies ne vous rappellent rien ? Le Korova Milkbar non plus ? Et si je dis « Baboochka », « Baddiwad », « Moloko plus Vellocet » ou encore « milichien » ? «
A Clockwork Orange » évidemment ! L’album est un concept inspiré du film de
Kubrick, le littéraire que je suis aurait préféré une remontée à la source
Anthony Burgess mais, restons honnêtes, le principe même de l’ultra violence colle parfaitement à l’esthétique du
metal extrême. Pour les férus de précision, le quatuor est désormais abrité par
Time to Kill Records après de longues années chez
Scarlet Records, il y a peu de chances que ce changement ait eu un impact la musique mais, au moins, l’information est passée. Tout cela est bien joli mais qu’en est-il de la musique alors ?
Eh bien ces neuf titres incarnent parfaitement l’idée que je m’étais faite de
NECRODEATH : un
thrash agressif, technique sans pourtant mériter l’appellation « progressif » (nous sommes plus proches de l’esprit
techno-thrash à l’ancienne), empruntant son style autant à l’école allemande qu’à la scène américaine. Il y a parfois des relents de
« Seasons in the Abyss » dans les arpèges et les ambiances les plus posées, plus une touche de la bonne époque de
KREATOR pour ce qui est du rapport vitesse / agressivité (cela saute aux oreilles dès « Gang Fight »). En ce qui me concerne, pour un premier rendez-vous, ce n’est pas un acte manqué car j’adore absolument tout ce que j’écoute, regrettant alors amèrement d’avoir attendu aussi longtemps avant de m’intéresser à ce groupe dont le qualificatif « légendaire » ne semble pas usurpé. Bien sûr, je suis dans l’impossibilité de situer ce disque au sein de la globalité d’une carrière mais pour avoir très rapidement parcouru les débuts que sont «
Into the Macabre » (1987) et «
Fragments of Insanity » (1989) ou des choses plus récentes («
Defragments of Insanity » ; 2019), je constate juste que la ligne directrice des musiciens n’a pas bougé d’un iota : toujours la même volonté de faire mal en proposant un
thrash bien plus intelligent que la grande majorité des formations issues du revival actuel, avec en plus l’avantage indéniable d’avoir été là dès le début (ou presque) et donc de ne pas être dans l’imitation (pour ne pas dire la singerie ou le pastiche). Ce «
Singin’ in the Pain », outre une production impeccable, distille tout ce qu’un fan de
metal est en mesure d’apprécier : un chant rauque, incisif et jamais trop criard, des riffs ciselés, quelques solos finis aux enluminures dorées, une batterie qui couple la puissance à la technique (j’ai dit que le batteur était un ancien
SADIST ? Oui ? Je le rappelle donc à toute fin utile), avec en prime un bassiste qui, une fois n’est pas coutume, n’est pas là pour faire de la simple figuration et suivre bêtement la rythmique.
Mettre en avant une composition plutôt qu’une autre me semble ici accessoire. A la limite, les petits chauvins que nous sommes apprécieront la voix française en introduction d’« Antihero » mais, pour le reste, je ne vois pas défiler les trente-sept minutes que nous offrent les Italiens. Evidemment, je ne crie pas au chef d’œuvre, loin de là. Ce treizième effort n’est sans doute ni au-dessus ni en-dessous des autres productions de
NECRODEATH dont la constance semble être l’une des plus grandes vertus mais, me concernant et ayant délaissé depuis pas mal de temps ce genre musical, je retrouve ici tout le plaisir que je pouvais éprouver en écoutant des trucs comme
« Extreme Aggression » ou
« Mental Vortex », avec un son et une approche cependant plus moderne.
Bref, je ne pense pas exagérer en disant que la formation vient de s’acquérir un nouveau fan dont le premier geste sera de se procurer les deux premiers LP. Enorme découverte donc et un plaisir immense à écouter cet album.
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