Wraith - Fueled By Fear
Chronique
Wraith Fueled By Fear
S’il a légèrement ralenti la cadence du côté de ses sorties le combo de l’Indiana reste néanmoins particulièrement productif, vu qu’il continue à nous abreuver régulièrement de bon son qui conserve en plus toute sa qualité et son attractivité. Car après l’excellent
« Undo The Chains » sorti il y a quasiment trois ans les Américains en avaient aussi profité pour enregistrer un Split en compagnie de leurs compatriotes de BLACK KNIFE et GRAVERIPPER, ainsi qu’avec les Russes d’UNHOLY NIGHT... avant de voir l’arrivée il y a à peine quelques mois d’un nouveau bassiste, et de repasser ainsi par le chemin des studios pour y mettre en boîte ce quatrième opus. Affûtant de mieux en mieux son écriture à chaque fois le groupe (désormais signé chez Prosthetic Records) était donc attendu au tournant, tant son Blackened Speed/Thrash bas du front et vindicatif montrait à chaque fois de biens belles choses tout en n’hésitant pas à y intégrer quelques influences Heavy du plus bel effet. Si rien ne change donc de prime abord il faut quand même souligner que les gars désormais sûrs de leur force ont décidé de pousser plus loin l’expérience musicale en allongeant fortement la durée globale de ce long-format par rapport aux précédents, un choix ambitieux mais qui ne va hélas pas se faire sans heurts tant il est facile de se répéter dans ce genre si rudimentaire.
Heureusement cela va intervenir relativement tard dans l’écoute et dans un premier temps on va franchement apprécier ce qu’on entend, comme avec l’instrumental « Asylum » qui ouvre les hostilités de très bonne manière en chauffant parfaitement l’ambiance via son rendu Thrash 80’s, où mid-tempo dévastateur et passages rapides vont se succéder brillamment. Du coup on n’est pas surpris que « Fueled By Fear » et « Horses And Hounds » nous offrent toute la palette technique de l’entité en jouant en continu sur l’alternance (où l’on retrouve toujours cette touche d’obédience Black Metal si sympathique), avec une vraie qualité d’accroche vu qu’on a en permanence l’envie de secouer la tête sur fond de rythmique majoritairement enlevée. Et même quand celle-ci se bride un peu pour se montrer plus lourde et rampante (comme sur l’excellent « Shame In Suffering ») les choses se montrent toujours réussies, tant ça sent totalement la lourdeur britannique comme allemande avec un sens du riff impeccable. D’ailleurs ce point n’hésite jamais à s’inspirer de METALLICA comme MEGADETH quand la vitesse est de retour (avec en point d’orgue l’agréable et efficace « Heaven’s Touch »), et va même lorgner du côté de la scène historique d’outre-Rhin quand ça se débride encore plus fortement, et voit le rendu général se faire plus rudimentaire. Car que ce soit avec « Ice Cold Bitch », « Merchant Of Death » ou « Vulture » l’accent Punk est totalement mis en avant, avec simplicité et efficacité tant ça tabasse comme il faut sans se poser de questions, vu que la machine est lancée à toute allure en étant difficile à arrêter et c’est tant mieux car c’est typiquement ce qu’on attend de l’entité. Celle-ci garde effectivement sa cohésion sans lasser, de par ces compositions ultra-courtes qui n’ont pas le temps ainsi de voir l’ennui s’installer (et qui vont parfaitement faire leur office sur scène où elles prendront toute leur ampleur).
En revanche cela ne sera pas le cas sur le dernier quart de ce disque où ça va s’essouffler progressivement, car outre le fait que l’écriture donne souvent l’impression d’être en pilotage automatique cela est aussi amplifié par le fait que celle-ci est moins inspirée... faisant ainsi ressortir les défauts plus facilement. Du coup que ce soit le linéaire et redondant « Truth Decay », comme le monolithique et pantouflard « The Breaking Wheel » on se rend compte que les mecs y auraient gagné en accroche en gardant cette demi-heure d’écoute qui leur sied parfaitement. Au lieu de cela ils nous offrent ici un enregistrement certes bien loin d’être raté mais clairement en dessous de ses prédécesseurs, et qui passera franchement moins bien l’épreuve du temps tant à la longue on a une sensation de linéarité et de redite beaucoup plus présente qu’auparavant. Du coup on ne peut que retenir un petit sentiment de déception voire même de frustration, car on sent vraiment que ses auteurs ne se sont clairement pas foulés sur ce coup-là et ont voulu vivre sur leurs acquis sans forcément chercher plus loin... tant la sensation de recyclage est permanente. Attention donc à se reprendre à l’avenir car si tout cela n’a rien de catastrophique (ça tient quand même largement la route) il ne faudra pas se louper lors du prochain passage en studio, au risque de voir les belles promesses définitivement s’envoler et être conjuguées à un sentiment de regret légitime qui pointe déjà le bout de son nez. En effet on peut à l’heure actuelle se demander si le quatuor a soit déjà tout dit musicalement (ce qui paraît quand même peu probable) ou s’il a attrapé un peu la grosse tête... en ne se foulant plus véritablement et en reprenant sans cesse une formule éculée... mais efficace, mais ça c’était avant.
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