Terminal Violence - Moshocalypse
Chronique
Terminal Violence Moshocalypse
Grand dieu ! Quelle horrible pochette pour illustrer « Moshocalypse », premier LP des Espagnols de TERMINAL VIOLENCE. Inutile de s’appesantir dessus, elle est suffisamment criarde et explicite pour se passer de critiques supplémentaires. Nous entrerons donc au plus vite dans le vif du sujet, à savoir une rapide présentation du quintette barcelonais qui, après s’être fait connaître en 2023 via l’EP « Warhole » (lui aussi doté d’une représentation guère séduisante cependant moins éculée), revient à peine un an plus tard avec un album sous le bras composé de huit nouveautés et de deux réenregistrements : « Slaves of Greed » ; « Zombie Mosher ». En lisant ce dernier intitulé, j’ai moins honte d’avoir songé un instant à appeler mon groupe de jeunesse « Zombie Warrior »… Cela étant, même si l’on nage en pleine caricature, il reste que nous sommes face à des musiciens aguerris qui trainent depuis de longues années dans différentes formations catalanes, certes peu connues mais devant garantir le savoir-faire de ces musiciens.
À mon grand étonnement, je ne suis aucunement étonné par le contenu : trente-quatre minutes de thrash metal rétro et feel good où l’on emmerde le système, fout le souk dans la rue, dégomme du mort-vivant… Il y a probablement un peu d’alcool dans l’histoire, peut-être de jolies pépées (absentes du dessin d’ailleurs) qui livrent des pizzas les soirs de classico, ça ne casse pas des briques donc. Et pourtant… Les compositions défilent, la magie opère (un peu), notamment grâce à un riffing particulièrement sec, pas si basique que cela, d’excellents solos ainsi qu’un tempo majoritairement élevé qui pose son sac dès « Sound the Alarm ». Il n’y a finalement que le chant qui finit par me casser un peu le pompon, trop haut perché comme le veut la tradition speed metal. Est-ce encore audible ? Tout à fait, il suffit de s’acclimater mais aussi d’avoir le cœur ouvert au neo thrash old school.
Alors que je savoure ce plaisir fugace qu’est « Moshocalypse », un doigt dans le pif et une main dans le calbut, je m’interroge néanmoins sur le sens profond de tout cela. Que restera-t-il de mes écoutes à la fin de la journée ? Aurais-je envie d’y revenir ? Conseillerais-je cet album à mes camarades dont l’intolérance est légendaire ? Rien, non, non. C’est le micro-drame de TERMINAL VIOLENCE qui, en dépit de sa fougue, de sa rage, des sourires qu’il provoque, ne parviendra pas à me conserver comme amant fidèle. Je te vois, masque de mort, tendre vers moi ta main crochue pour m’inciter à entrer dans la ronde que forment ces petits personnages chevelus. Ils ont l’air heureux autour de cette voiture de police en flamme, insouciants barbus débraillés aux blousons en peau de bête, bottés et boîtant près d’un brasero de fortune en attendant les obus, mais je te tourne le dos, crâne, du moins jusqu’à ton prochain retour parmi nous.
Le disque est cool. On appréciera sa nervosité, on pourra en craindre les morsures mais aussi bien exécuté qu’il soit je demeure passablement hermétique à cette vague nostalgique trop éloignée de mes sentiments profonds.
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