Critical Defiance - No Life Forms
Chronique
Critical Defiance No Life Forms
On ne cesse de le dire et le répéter mais le Chili a incontestablement ces dernières années ce petit truc qui fait toute la différence en matière de Death comme de Thrash, tant le pays nous a offert dans ces deux styles nombre de formations de haut-niveau et particulièrement motivées. Parmi les nombreux exemples CRITICAL DEFIANCE est un des meilleurs rejetons qui ait émergé là-bas, tant son premier opus
« Misconception » avait marqué les esprits en 2019 avec sa virulence et son impact constant menés tambour battant et sans fautes de goûts. Depuis il s’est passé presque quatre ans et durant cette période le combo a évolué avec l’arrivée de deux nouveaux guitaristes et un passage désormais à cinq membres (dont trois à la guitare), qui ont enfin donné une suite à cet excellent jet initial qui reprend les choses où elles en étaient restées mais en proposant néanmoins quelques différences. La principale étant que les gars ont épuré leurs morceaux au maximum vu que ceux-ci à une seule exception tournent aux alentours de deux-trois minutes, pour une durée globale juste en dessous de la demi-heure qui va certes faire parfaitement le boulot et passer comme une lettre à la poste, mais aussi à contrario donner une sensation d’urgence plus présente.
Car on va avoir souvent la sensation que les mecs ont tout écrit à l’arrache une fois arrivés en studio avant d’enregistrer tout cela dans la foulée, un choix qui va parfois se heurter à quelques limites sans que cela ne nuise à l’accroche générale… là où précédemment des longueurs trop apparentes se faisaient entendre. En effet pas de chichis ici et surtout lors du démarrage intitulé « A Word Crumbling Apart », qui en moins de cent-vingt secondes montre en main va montrer sa facette thrashy la plus primitive et radicale axée sur les années 80, et qui ne débande pas un seul instant. Si ça sonne un peu bordélique cela fait aussi le charme de ce titre qui défouraille totalement et donne le ton de ce qui va suivre, même si l’ensemble sans perdre en brutalité va se densifier afin de ne pas être trop vite répétitif. Car une fois cette ouverture terminée place aux excellents « The Last Crusaders… Bringers Of Death » et « Altering The Senses » qui tout en gardant cette base simplissime va dévoiler des accents Heavy Metal imparables - notamment sur les solos aux accents mélodiques et tout en fluidité, qui ajoutent ainsi de la densité supplémentaire et un côté plus professionnel. D’ailleurs le quintet n’oublie pas d’alourdir régulièrement son propos par des plans mid-tempo absolument délicieux, qui sentent toujours l’influence Californienne (EXODUS, METALLICA et SLAYER en particulier) et sont présents de manière plus importante sur les équilibrés et impeccables « Dying Breath » et « Kill Them With Kindness », où headbanging et pogo intensif ne cessent de se mélanger l’un après l’autre. Et puis outre ces influences marquées on va aussi avoir droit à quelques ambiances typiquement Hardcore - aussi bien dans le riffing que dans les chœurs énergiques, comme on peut l’entendre sur l’équilibré « Edge Of Consciousness » qui ne ralentit jamais l’allure et joue sur tous les tableaux, avec comme d’habitude cette écriture incisive qui ne s’embarrasse pas de technique outrancière.
Offrant là-encore un grand moment de musique on regrettera simplement que les plages se terminent régulièrement un peu trop brutalement et sans qu’on s’y attende, ce qui du coup gâche un petit peu le bon ressenti entendu jusque-là… même s’il n’y a rien à reprocher au particulièrement énervé « Warhead - Emotional Fallout » qui sort le mode déchaînement de violence intensif (avec même l’apparition de quelques blasts) pour finir d’annihiler toute forme de résistance. Pourtant après tous ces évènements riches en virulence et qui prouvent que les sud-américains ont l’art et la manière de savoir faire sonner juste leur musique (même en l’épurant au maximum), ceux-ci n’en ont pas pour autant renié leur passé proche comme ils le prouvent sur l’impeccable « No Life Forms ». Car ici outre être particulièrement remuant en entraînant ça nous gratifie de quelques épopées mélodiques fortes agréables et bien calées entre deux rasades d’explosivité, qui n’hésitent pas à étirer son propos avec toujours la même facilité. Bien que tout cela passe beaucoup trop rapidement pour en garder un souvenir impérissable (quelques compositions plus marquantes et mémorables auraient été bienvenues), et que ça sonne parfois trop passe-partout il ne faut cependant pas sous-estimer le résultat final largement à la hauteur des attentes, et placé très haut dans la hiérarchie publiée durant cette riche année pour le genre toujours aussi increvable et intemporel… surtout du côté de Valparaiso comme de Santiago.
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2 COMMENTAIRE(S)
citer | Un album très sympa… Mais sorti l’été dernier, et pas en 2023 |
citer | Keyser 07/03/2023 05:48 | note: 6.5/10 | Un album correct mais très en-dessous du précédent plus inspiré et intéressant. |
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2 COMMENTAIRE(S)
07/03/2023 14:07
07/03/2023 05:48