On ne chôme pas en Enfer! Depuis sa création en 2010, Hellish sort tous les ans quelque chose, hormis en 2011. On s'était intéressé il y a quelques temps au premier full-length des Chiliens, le prometteur
Grimoire réédité en CD début 2017 chez Unspeakable Axe Records, division thrashie de Dark Descent. Le groupe a enchaîné la même année avec une démo,
Only Death, puis une compilation regroupant ses EPs et démos en 2018, avant de proposer toujours sur le label américain une suite au
Grimoire en cette triste fin août, synonyme de reprise et de retour à la routine.
Et la routine c'est chiant. Quand il s'agit de musique par contre, je suis beaucoup plus conciliant. Cela a quelque chose de rassurant de retrouver ce qu'on aime, sans mauvaise surprise. Pas que je n'aime pas les évolutions ou les expérimentations, mais, préférant le traditionnel bien fait à l'original inadapté, j'y trouve rarement mon compte. Aucun danger avec Hellish! Je pourrais ainsi reprendre mot pour mot ma chronique de
Grimoire, en changeant juste le titre des morceaux.
The Spectre Of Lonely Souls à la jolie pochette reprend en effet exactement la même recette que l'œuvre précédente. Alors oui, pas de surprise, plutôt du surplace. Mais honnêtement, je m'en contre-saint-ciboirise! Parce que le résultat reste le même: ça bute. N'est-ce pas là l'objectif principal de tout album, surtout de thrash?! Les Sud-Américains envoient du thrash old-school à la early/mid-eighties sur une production roots qui va bien. D'obédience plutôt allemande pimentée d'influences Slayer, la musique de Hellish se fait sombre, evil, jouée avec les tripes et pied au plancher. Il y a bien ce "Souls Of Desolation" plus développé (presque six minutes!) et plus ambiancé dans sa première partie, ainsi que quelques mi-tempos épars (début de "Only Death", sur "Sacrifice"), mais le tchouka-tchouka règne en maître ici, imposant son caractère cru (miam ce son de batterie naturel!), express et entraînant pour un maximum d'efficacité sur huit morceaux courts (plus l'intro "Rising" au piano et à l'ambiance de vieux film d'horreur) qui filent droit. La vitesse n'est jamais excessive, des tas de groupes thrash, notamment ce qui vient d'Amérique du Sud souvent très bestial, jouent bien plus vite et plus fort mais ce qui s'en dégage, le feeling du riffing inspiré à l'ancienne vaut tous les BPM. D'autant que les vocaux âpres et râpeux du chanteur/bassiste Claudio "Necromancer" Miranda obscurcissent encore un peu plus le tableau en insufflant du blackened dans le thrash des Chiliens décidément bien rugueux. Ce qui n'empêche toutefois pas la formation de livrer pas mal de solos plutôt mélodiques et pas mauvais même si la plupart s'avère trop vite expédiée.
Encore une fois, tout cela ne présente rien de neuf et encore moins d'originalité.
The Spectre Of Lonely Souls se révèle même répétitif car le quatuor de Peñaflor varie très peu ses rythmiques et son riffing. Sur un peu plus d'une demi-heure, cela n'a toutefois que peu d'importance. Les riffs sont inspirés, le feeling vieille école à mort, l'énergie communicative, la violence mesurée mais palpable, le tchouka-tchouka de rigueur, le chant acide, la production rétro impeccable, l'ambiance sombre et les solos plutôt cools. Tout ce qu'il faut pour que j'adhère corps et âme au blackened thrash old-school de Hellish que l'on pourra rapprocher de formations récentes comme Deathhammer ou Hexecutor.
The Spectre Of Lonely Souls confirme donc ce que
Grimoire proposait et tout le bien que je pensais de Hellish, groupe de thrash vieillot qui n'apporte rien de particulier mais talentueux en diable. Ce qui me ferait plaisir maintenant c'est une collaboration avec le groupe Moon (les Polonais ou les Australiens, je m'en fous). Parce que ça en jetterait un split avec Hellish et Moon!
3 COMMENTAIRE(S)
03/09/2018 18:30
03/09/2018 09:04
Le Invincible Force également chroniqué en ces pages
03/09/2018 00:59