Je vais finir par détester le mois de juin. S’il n’y avait le Hellfest en ligne de mire, les motifs de désespoir finiraient par l’emporter, à commencer par une finale de Roland Garros Ferrer/Nadal aussi emballante qu’une partie de pêche dominicale. Mais si le successeur de Noah ne peut-être qu’une version clonée du chanteur de « Saga Africa » à l’horizon 2038, alors offrons à Dave Mustaine le même traitement de faveur. Car au rythme où ça va, le 15ème album studio de MEGADETH sonnera, au mieux, comme la copie carbone d’un skeud de RATT.
…
Ah parce qu’en plus, vous voulez que je détaille ? A votre aise. Si certaines offrandes du Deth ont plus ou moins prêté à polémique, en revanche, on s’accordera tous sur le fait qu’en règle générale, l’impétueux rouquin tire ses meilleures cartouches en début de programme. Vu ce qui nous est proposé en ouverture de « Super Collider », il y a de quoi prendre peur car si « Kingmaker » sonne comme une version anémique du heavy thrash speedé popularisé par le groupe, il faudra pourtant s’en contenter. En effet, ce n’est pas le title-track, sorte de « Breadline Part Two » incolore et inodore, qui va relever le niveau. Un détour du côté de
« Risk », avouez, vous en rêviez ! Quant à la nullissime « Burn! », passé un clin d’œil sympathique au hard rock de papy VAN HALEN, elle nous renvoie directement aux pire de
« The World Needs A Hero », jusqu’alors affligé du statut de pire album du groupe. Vous l’aurez deviné, douze ans après une incroyable résurrection ponctuée par quatre réussites de rang, « Super Collider » et ses ignobles refrains (« Off The Edge » remporte haut la main la palme de l’infamie) décroche le pompon. La faute à qui ? Si les regards se tournent volontiers vers Dave Ellefson, rentré comme par hasard au bercail au moment où le tempo ralentit
(« Th1rt3en » marquait déjà un peu le pas par rapport aux déferlantes speed de
« Endgame »), le bassiste historique n’y est pas pour grand-chose, à l’image d’un Chris Broderick de plus en plus effacé. Mais le plus à plaindre dans cette sombre affaire, c’est encore le pauvre Shawn Drover. Malgré tous ses efforts pour dynamiser un tant soit peu les compos d’un Mustaine en roue libre, le frère de Glen (s’il pouvait revenir celui là !) a du s’ennuyer à mourir en studio, à moins qu’il n’ait enregistré ses parties en quatre heures chrono.
Que Dave ait cru bon de lever le pied pour proposer un album mid-tempo n’est pas condamnable en soit, vu les bons souvenir laissés par
« Youthanasia »,
« Cryptic Writings » et
« Countdown To Extinction ». Qu’il tente de nous refourguer des versions démo torchées en deux temps trois mouvement l’est nettement plus ! Peu inspiré, le frontman avait pourtant l’occasion rêvée de se remettre à chanter comme à la grande époque de « I Thought I Knew It All » ou « Elysian Fields ». Las, le seul moment où Dave fait preuve d’un minimum d’implication reste la très correcte reprise de THIN LIZZY, que les aficionados de SODOM se plairont à comparer avec la version de leurs protégés (sur le lointain « Better Off Dead »). Même les textes, d’ordinaire son point fort, donnent dans l’indigence la plus confondante (« Forget To Remember » et « Burn! » sont à se pendre à ce niveau). Piètre tentative de retour aux racines hard rock/heavy metal, « Super Collider » vire donc rapidement à la super coloscopie pour ceux qui espéraient, à minima, deux ou trois morceaux rapides. A sauver du naufrage, quelques passages sur « Built For War » et ses wo-ho-ho fédérateurs (et plane l’ombre fugace de
« United Abominations ») et l’embryon d’une révolte sur « Dance In The Rain », qui malheureusement s’achève au moment où commencent les choses sérieuses. Au final, le seul titre qui se rapproche un tant soit peu du MEGADETH que l’on aime reste l’agréable « Beginning Of Sorrow », sorte de relecture de « Angry Again » amputée d’un bon refrain. That’s it. Dois-je mentionner la médiocrité des guitares lead, passages obligés fleurant bon le pilotage automatique ? Broderick a eu beau refourguer dix fois le même le solo bâclé, Mustaine n’y a vu que du feu. Trop occupé sans doute à s’essayer à la country (« The Blackest Crow ») ou à battre de nouveaux records de laideur en termes d’artwork. L’ambulance, pleine à craquer, dévie déjà dangereusement vers le bas côté. Dans la mesure où j’ai déjà flingué deux pneus et emporté au pompe la porte arrière gauche, je vous laisse finir le travail.
13 COMMENTAIRE(S)
28/07/2014 13:45
20/07/2014 13:30
29/10/2013 21:53
Megadeth m'a vraiment déçu après avoir 2 excellents skeuds : Thirteen et Endgame
29/10/2013 14:53
04/07/2013 17:22
15/06/2013 09:27
14/06/2013 23:44
Pourtant après plusieurs écoutes cet album se laisse apprécier.
il possède des rifts intéressants même si c'est loin d'être parfait, on est d'accord, mais bizarrement j'y reviens...
comme quoi tout n'est pas mauvais, je me dis simplement que si cet album était sorti sous un autre nom que megadeth (et pourtant je suis fan de ce groupe) il mériterait qu'on s'y intéresse plus.
Mais il est certain que le talent de broderick est gaché sur cet album (voir absent ?) .
Mention spéciale pour drover qui tire son épingle du jeu avec une batterie bien mise en avant.
En même temps, en sortant un album tous les deux ans c'est déjà pas mal, ils prennent des risques, contrairement à metallica qui se contente d'un album tous les 7 ans ( et c'est pourtant mon groupe de prédilection).
À dans deux ans Dave. Avec plus d'inspiration j'espere.
09/06/2013 12:25
Leur moins bon album depuis l'affligeant "The World Need A Hero", dommage.
5/10 pour moi.
09/06/2013 11:24
09/06/2013 11:20
08/06/2013 17:30
08/06/2013 12:42
08/06/2013 11:45