Plus que l'immonde pochette qui « orne » ce nouvel album du Deth (depuis le temps, on commence à être habitués!), c'est son titre à forte connotation de fin de parcours, « Endgame », qui m'a réellement fait frémir : près de vingt cinq ans après la sortie de « Killing Is My Business », l'un des plus beaux spécimens heavy thrash de la création tirerait donc sa révérence? Difficile à croire, ou à admettre plutôt, dans un environnement métallique faisant la nique au temps qui passe ; après tout, les dinosaures du hard rock AC/DC remplissent encore les stades, la vierge de fer masque les quelques rides de ses dernières compos par des prestations scéniques sans faille et ni SLAYER ni METALLICA n'ont encore jeté l'éponge. Mais si Dave Mustaine et ses ouailles entrevoient le bout de la piste (Dave Mustaine a confirmé que cet album serait l'avant dernier, son dos le faisant de plus en plus souffrir), pas question pour autant de franchir en catastrophe la ligne d'arrivée, au volant d'une épave incapable d'atteindre le niveau de performance des glorieux
« Rust In Peace » et
« Countdown To Extinction ». Thématiquement parlant, « Endgame » est donc plus une manière pour Dave de solder les sombres années de l'administration Bush, l'impétueux rouquin ayant depuis
« The System Has Failed » la gouvernance des Etats Unis comme principale source d'inspiration.
La période de stabilité au poste de deuxième guitariste étant révolue depuis le départ de Marty Friedman, MEGADETH accueille comme d'habitude une nouvelle recrue en la personne de l'ex-JAG PANZER et NEVERMORE (en tant que musicien de session live) Chris Broderick. Après l'ex-SAVATAGE Al Pitrelli, le revenant Chris Poland et l'excellent Glen Drover, bonne pioche? Certains lui reprocheront un léger manque de feeling et des interventions frôlant la démonstration mais vu le niveau technique du bonhomme et l'énergie déployée lors des innombrables passes d'armes dont l'album est caviardé, vous pouvez d'ores et déjà ranger la rengaine
à tout le monde, à tous mes amis, je vous aime je dois partir pour plus tard et ressortir les cartouchières! Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si « Endgame » ouvre les hostilités avec un instrumental en forme de clin d'oeil à
« So Far, So Good ... So What? ». Moins sombre que « Into The Lungs Of Hell » mais tout aussi virtuose, « Dialectic Chaos », dont la rythmique lead n'est pas sans rappeler celle de l'éphémère « I Know Jack », compte pas moins de sept solis à couper le souffle, dont les deux premiers font office de baptème du feu pour un Chris Broderick intenable. Une première déferlante en forme de note d'intention, MEGADETH ayant cette fois ci replacé surenchère technique et rapidité d'exécution au coeur du débat. J'en veux pour preuve une « This Day We Fight! » monumentale, monstre d'intensité ramenant « Kick The Chair » au rang de B-side sans saveur et rivalisant sans problème avec un classique comme « Take No Prisoners ». Dans le même registre, la plus immédiate et assimilable « Head Crusher », co-écrite par Shawn Drover, semble n'avoir été composée que pour provoquer un headbanging sauvage dans un pit qui saluera le retour à des titres purement bourrins comme « 1.320 », réjouissante réminiscence speed aux relents punk qui aurait parfaitement trouvé sa place sur « Peace Sells ... But Who's Buying? ». Riffs hystériques rustiens, leads incessantes et ultra léchées, cavalcades rythmiques typiques du genre (sur « The Hardest Part Of Letting Go » et « Endgame »), le MEGADETH nouveau a tout pour ramener au bercail les brebies égarées reprochant aux productions précédentes de ne pas assez enfoncer le clou du retour au sources thrash.
Conséquence directe, le chant de Dave est ici un peu sous l'éteignoir et s'efface derrière le déluge de guitares hurlantes, celles ci s'octroyant par la force les lignes mélodiques les plus évidentes. Et si l'absence de refrain véritablement fédérateur (« Head Crusher » excepté, mais il s'agit d'une gueulante) constitue un léger bémol, celles ci sont fort heureusement imparables, un mid tempo comme « 44 Minutes » donnant à ce niveau des frissons de plaisir dès les premières mesures. Les gimmicks propres à IRON MAIDEN sont également de sortie, sous la forme de breaks plus ou moins appuyés (à 3:07 sur « Bite The Hand », à 3:45 sur « Endgame ») quand Mustaine ne fait pas dans l'autocitation : la très directe et efficace « The Right To Go Insane » est très proche de « Burnt Ice » et Megadave va jusqu'à réutiliser le riff de « Disconnect » sur « Bodies », le résultat final étant bien sûr largement supérieur.
« The World Needs A Hero » auquel on pense pas mal sur le titre le plus émotionnel du lot, « The Hardest Part Of Letting Go ... Sealed With A Kiss », le seul où Chris Broderick soit crédité en tant que compositeur. Et si tout n'est pas parfait de bout en bout (le refrain de « How The Story Ends » n'est pas terrible), chaque titre comporte son lot de morceaux de bravoure ou un passage mémorable comme cet interlude flamenco sur ... « How The Story Ends ». Bâti sur un démarrage fulgurant (les cinq premières salves sont d'anthologie) et parsemé de diverses réjouissances (le title track évoque la période
« Countdown To Extinction »), « Endgame » est donc une sacrée réussite qui, à l'heure ou Lars Ulrich s'évertue à réunir le big four 80's du thrash US pour une tournée commune, fait de MEGADETH un
leader of the pack tout trouvé.
6 COMMENTAIRE(S)
16/01/2011 23:56
04/10/2009 21:37
J'avais pas acheté un Megadeth depuis "Youthanasia" moi.
03/10/2009 11:20
03/10/2009 00:20
Commentaire et note de fanboy, et alors ?!!
02/10/2009 21:49
Et d'ac avec Keyser sur les soli comme je l'avais déjà dit. Trop démonstratifs.
Ceci dit évidemment il est bien meilleurs que les euh... 5 précédents.
02/10/2009 18:06