Si Dave Mustaine a souvent présenté Marty Friedman comme principal responsable de l'orientation mainstream prise par MEGADETH à partir de
« Youthanasia », le surdoué de la six-cordes restera à jamais associé aux plus grandes réussites du groupe,
« Rust In Peace » et
« Countdown To Extinction » en tête. Et si
« Risk » constitue une sortie de scène bien fade eut égard au talent du bonhomme, on ne peut pas dire que l'album suivant sa désertion/éviction présente le Deth sous un jour meilleur, en dépit du recrutement de l'ex-SAVATAGE Al Pitrelli. Condamné à faire machine arrière après l'échec de
« Risk », l'irascible rouquin bat le rappel des troupes en ressortant du placard l'ancien logo et cette vieille crapule de Vic (une première depuis 1990), osant même faire une suite au mythique morceau « Hangar 18 ». Las, malgré toutes ces grosses ficelles, « The World Needs A Hero » a bien du mal à endosser le costume d'album
back to the roots tant espéré.
La faute à une direction artistique inexistante qui voit Mustaine, seul maître à bord hormis sur l'insupportable guimauve de service, « Promises » (co-écrite avec Al Pitrelli), jouer chaque titre avec le frein à main, comme en témoigne le démarrage très timide d'un « Disconnect », sur lequel il donne le sentiment de réapprendre le style MEGADETH sans jamais vraiment y parvenir. Il faut croire que la parenthèse heavy rock, malgré un
« Cryptic Writings » pétri de qualités, a fait suffisament de dégâts pour affaiblir à ce point le songwriting, à l'image d'un title track d'une insigne faiblesse. Jonglant en permanence entre les acquis récents du groupe (« Losing My Senses », « Promises » et « Moto Psycho » sont dans la droite lignée des skeuds précédents) et de timides réminiscences du passé sur « Recipe For Hate » et « Return To Hangar » (le titre le plus thrash du lot), « The World Needs A Hero » est sans conteste l'album le plus faible et le plus impersonnel de MEGADETH à ce jour. En roue libre, le Mustaine de 2001, qui a reconnu récemment prendre à nouveau du plaisir à enregistrer, pointe ici au studio comme à l'usine, incapable de produire un riff marquant, si ce n'est sur « Dread And The Fugitive Mind », déjà présente sous forme d'inédit sur le best of “Capitol Punishment – The Megadeth Years”, ou le riff introductif de « 1000 Times Goodbye », malheureusement sous exploité. Deux titres efficaces, dans la veine de « Countdown » pour "Dread" mais joué un peu trop mollement, comme tout le reste. Le manque généralisé d'inspiration se retrouve d'ailleurs dans la production, co-signée par Bill Kennedy (MORBID ANGEL), désespérément plate et sans saveur. Niveau compositions, les faux frères Mustaine et Ellefson ont beau accélérer le tempo à mi parcours sur « Burning Bridges », leurs riffs génériques ne rendent pas justice aux duels de guitares lead, un des rares motifs de satisfaction, encore que MEGADETH nous ait habitué à nettement mieux dans ce domaine. En bon technicien, le solide Al Pitrelli ne s'en tire pas trop mal, même s'il est bien sûr loin de faire de l'ombre à son devancier. On le retrouvera à son avantage et plus relâché sur le live « Rude Awakening », qui le verra interpréter plus façon plus nerveuse des solos de Marty Friedman. En perte de repères, Dave Mustaine, qui n'est jamais meilleur que lorsqu'il est énervé, sauve les meubles in extremis avec l'excellente « When », habile resucée d'un « The Call Of Ktulu » dont il partage la paternité avec les Mets. Ici jouée au ralenti (l'album est mou on vous dit!), avant de s'orienter vers une relecture du « Am I Evil ? » de DIAMOND HEAD popularisée par qui vous savez. Un titre sombre qui jutifierait presque l'achat de cet album, et sur lequel MegaDave laisse filtrer toute sa rancoeur à l'égard des traîtres, DU traître qui à ses yeux a flingué sa carrière. Si vous ne voyez pas de qui je veux parler, jetez donc un oeil sur son face à face avec un certain batteur danois sur le documentaire « Some Kind Of Monster », là au moins il se passe quelque chose.
I trusted you and I loved you
And you spit back in my face
How could you do this to me ?
When will you stop trying to hurt me ?
I've walked a minefield for you
A Career in hell with you
I have made it through the things
Others would surely die just watching
And the oath I take on this day
Is to know what you will be repaid
4 COMMENTAIRE(S)
13/01/2011 11:33
12/03/2009 07:38
11/03/2009 22:33
11/03/2009 21:43