Garagedays - Dark And Cold
Chronique
Garagedays Dark And Cold
Que d'émotions! Le premier groupe autrichien que je chronique. Pas que j'éprouvais un manque mais après pas loin de 450 chroniques, les premières se font de plus en plus rares! Garagedays, puisque c'est son nom, nous vient donc d'Österreich avec déjà dans sa poche deux démos dont Wild And Dangerous sortie en 2007 et d'une durée égale à un full-length (48 minutes!). Le quatuor passe à la vitesse supérieure en 2010 en enregistrant pas moins de deux albums, Sight Of The Blind, qui n'a pas encore vu le jour, et Dark And Cold, tout juste livré par le label allemand Massacre Records.
Présenté comme un combo de heavy metal, Garagedays n'en est pas vraiment un, comme peut le laisser supposer la pochette glauque ou le logo dégoulinant fait à l'arrache. Ou plutôt il combine cette influence avec d'autres styles pour un rendu qui se veut un clin d'œil aux années 1980, sans sonner suranné, preuve en est cette production moderne et puissante (mixée et masterisée par Andy LaRocque) qui garde toutefois, et heureusement, un grain d'agressivité. On classera ainsi plutôt les Autrichiens dans la catégorie power (US)/thrash/heavy, la musique du groupe se faisant trop virulente et thrashy et pas assez mélodique pour être du simple heavy. Majoritairement mid-tempo, les compos se veulent simples, directes et efficaces. Peu de riffs différents par morceau, ils se font parfois même un peu trop classiques voire banals mais ils ont ce petit quelque chose qui fait qu'on les retient et qu'on tape volontiers du pied en rythme (vous pouvez bouger la tête aussi). "Last Breath", "Lord Of Darkness", "I'm Your Hate", "Piece Of Shit" (à 0'43) ou encore "Dark And Cold" (à 2'48) incarnent bien cet état de fait. À la limite du basiques mais foutrement efficaces ces riffs! Je n'aurais cependant pas été contre un peu plus de vitesse, Garagedays n'accélérant jamais beaucoup. Bien dommage quand on entend des riffs comme celui au début de "Blow Away" qui ferait presque penser à du Slayer. On attend du chuka-chuka mais non, le tempo reste modéré. N'allez toutefois pas croire que ce manque de vélocité fait de Garagedays un groupe pépère. L'agressivité est bien là, vous n'avez qu'à écouter un "Piece Of Shit" à la rage urbaine pour vous en convaincre. Sans problème le morceau le plus énervé de l'opus, que ce soit au niveau des riffs ou du chant. Parce que non, les paroles ne sont pas chantées en falsetto. C'est même plus crié que chanté, à ranger dans le power/thrash. Les vocaux éraillés de Marco Kern collent ainsi bien aux morceaux et leur apportent une dose de vigueur supplémentaire. Le bonhomme pourrait avoir plus de coffre mais sa prestation reste tout à fait correcte. Il devient par contre moins convaincant quand son timbre se fait plus doux sur les ballades en échouant à faire passer ses émotions.
J'ai dit ballades? En effet, les Autrichiens nous offrent deux-trois power ballades et quelques autres passages plus calmes. Si le chant sur ces parties aurait pu être plus juste, les beaux arpèges noirs, entre autre, de "Father" et de "Conscience" (avec une lead plaintive qui se superpose pour les deux, magnifique!), de "Four" (qui fait penser dans la construction à "One" de Metallica), ainsi que sur l'intro de "Dark And Cold", font de ces titres des réussites qui diversifient le registre de Garagedays, même si encore une fois ça reste très classique. Ils mettent également en exergue le côté dark de la formation qu'on pouvait déjà deviner avec le titre de l'album et son artwork de morgue. Pas de joie et d'allégresse dans ces parties plus calmes! À noter aussi l'excellent interlude "Black Bridges", une des rares occasions d'entendre la basse, sinistre à faire frissonner et dont la voix rauque rappelle un peu Gravedigger.
Mais vous savez ce qui fait le plus d'effet sur ce Dark And Cold? Les solos! Un voire deux par morceau seulement mais alors quel feeling ("Lord Of Darkness", "Father", "Four", "Conscience", "Dark And Cold", etc.)! Typé 80s, les solos de Rene Auer sont foutrement jouissifs, bien qu'un peu trop scolaires parfois. En tout cas ça shredde à mort et le jeu de l'Autrichien n'est pas sans rappeler celui du Kirk Hammett de la grande époque. L'influence de Metallica se fait d'ailleurs entendre régulièrement tout au long de l'opus.
Dark And Cold est donc un premier album réussi, une bonne surprise de la part d'un groupe sorti de nulle part. Le power/thrash/heavy de Garagedays se fait efficace en diable grâce à une simplicité dans les structures et les riffs, ainsi qu'à des rythmiques super catchies, qui permettent de tout de suite accrocher et assimiler. Et les solos endiablés, c'est le must! Il manque encore un petit quelque chose pour faire rentrer les Autrichiens dans la cour des grands car le groupe pêche, notamment, par un trop grand classicisme, un manque de vitesse et un chant pas toujours au top, mais il faudra surveiller le quatuor qui a tout le temps de progresser et d'amener à maturité son potentiel prometteur. Un potentiel qui devrait lui éviter, contrairement au malheureux de sa pochette, de repartir les deux pieds devant.
| Keyser 26 Mai 2011 - 1788 lectures |
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | Wild Child 10/07/2011 10:01 | | Great ALBUM !!! I really love this band!!!! |
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1 COMMENTAIRE(S)
10/07/2011 10:01