Seven Steps Of Denial - From Ashes
Chronique
Seven Steps Of Denial From Ashes
Avez-vous remarqué comme certains groupes ont le chic pour composer une musique démodée ?
Comme s'ils étaient restés bloqués sur le Sunset Strip. Je sais bien que le vintage c'est à la mode et que le chic ultime consiste à enregistrer sur du matos ancien : telle pédale d'effet qu'on ne fabrique plus depuis 1979, tel magneto analogique avec des grosses bandes marron, la guitare de Duane Almann ou le mediator de Tony Iommi. Pour le musicien, ça doit être une question de feeling, il ressent les bonnes vibrations des temps révolus qu'on ne rattrape plus. Et puis il y a un public, je pourrais vous citer un wagon de ces gangs qui ont fait du vintage / oldschool leur fonds de commerce et ne comptent presque que sur la nostalgie de leur public pour remplir des arenas.
Lorsque ce vieux fonds de soupe est commis par des combos qui ont arrêté de se renouveler à la fin des années 80, c'est triste, quand c'est le fait de de jeunes pousses qui marchent dans les ornières de l'histoire et n'arrivent pas à en sortir les roues de leur tracteur, c'est désolant. Cela l'est d'autant plus quand de jeunes groupes publient leurs compos avant même d'avoir pris le temps de lisser leurs influences et de construire quelque chose d'un peu personnel. Nous voila donc noyés de créations ni maîtrisées, ni originales, rappelant vaguement les qualités des formations historique, mais en moins bien.
C'est tout le mal que je pense de From Ashes, le premier album du gang néerlandais SEVEN STEPS OF DENIALS. Si j’avais reçu ce disque par courrier j’aurais pu penser qu’il s’était perdu dans les méandres du tri postal pendant une ou deux décennies. Mais la magie d’internet ayant résolu ces aléas de distribution, il faut se rendre à l’évidence : s'il paraît daté, c’est juste parce que le gang a quelques métros de retard. Comme s'il était né du mauvais côté de la Manche et de l’an 2000. 7SOD est fondé en 2008 à Harleem. Après quelques années d’instabilité, le line-up se stabilise sur une formation à cinq : bassiste, batterie, deux guitares, un chanteur. Leur debut EP sort fin 2011. Il est remarqué par un label italien qui propose de financer l'enregistrement d'un album. iFrom Ashes voit le jour en mai 2014. Le label a fait suffisamment confiance à SEVEN STEP OF DENIAL pour leur laisser sortir un debut album de 65 minutes. C’est long. Surtout quand la musique enfile les clichés comme des perles.
L'un des artwork les plus tarte de l'année habille un disque à l'avenant. Oh, il y a un peu de level dans le groupe, surtout du côté des guitaristes, mais cet atout se transforme bien vite en tare quand chaque morceau est prétexte à un interminable solo. Au niveau des inspirations, la NWOBHM n’est jamais très loin. Les progressions mélodiques des chansons rappellent un petit peu celles de IRON MAIDEN. Mais hélas, les bataves sont loin d’avoir le talent des anglais pour développer des ambiances épiques et les soli arrivent souvent comme des cheveux sur la soupe. Quant au chant, il emprunte aux années 80 des intonations et trémolos poussiéreux pour minauder dans un anglais très scolaire des lyrics faiblards, comme savent si mal les écrire les groupes dont l’anglais n’est pas la langue maternelle. Pour couronner le tout (enfin, façon de parler), le son est plutôt dégueulasse : très synthétique, comme une prod américaine poussée à son paroxysme : tous les instruments sur une seule ligne, une batterie en plastoc et un reverb exagéré pour donner une profondeur là où il n'y en a pas.
En synthèse, ce projet poussif a bénéficié d’un coup de projecteur grâce au financement de l’album par ce mystérieux label qui n’est pas le distributeur final Ce n’est pas de la mauvaise musique, il y a quelques bonnes idées ici et là, les gars touchent leur bille avec leurs instruments, mais tout cela manque de tripes et de folie. Ce n’est pas parce que vous avez tous les ingrédients dans la cuisine que vous réussirez une gibelotte de homard et son tournicoti de légumes. De la même manière, From Ashes est un projet qui réunit de bons ingrédients mais SEVEN STEPS OF DENIALS peine à en faire sortir quelque chose qui excite les esgourdes.
| rivax 4 Mai 2017 - 512 lectures |
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2 COMMENTAIRE(S)
citer | "Le label a fait suffisamment confiance à SEVEN STEP OF DENIAL pour leur laisser sortir un debut album de 65 minutes"
Un premier* album plutôt |
citer | Y'a vraiment des pochettes qui trompent pas sur le contenu.. |
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2 COMMENTAIRE(S)
05/05/2017 12:59
Un premier* album plutôt
04/05/2017 23:45