Faisant suite à
« Youthanasia », qui révélait un Megadeth plus assagit, « Cryptic Writings » peut facilement être qualifié d’album « cul entre deux chaises ». En effet, d’un côté, ce disque suit (pour ne pas dire accentue) l’orientation plus grand public esquissée par le groupe depuis quelques temps. Ainsi, il fait une large place à des morceaux clairement pensés pour séduire les radios : globalement, le tempo a été ralenti, les morceaux sont plus courts et mélodiques que par le passé et les refrains sont taillés pour s’inscrire directement dans votre mémoire. Cette démarche s’avérera d’ailleurs fructueuse, étant donné que les singles « Trust », « Almost Honest », « Use the Man » et « Secret Place » entreront tous dans le top 10 des charts US. Oui mais voilà, Dave Mustaine n’est pas à un paradoxe prêt : affichant une véritable fierté quant au succès de ces morceaux dans les interviews de l’époque, il avouera par la suite que cette orientation mainstream lui avait été en quelque sorte imposée par Marty Friedman. Les divergences musicales, à l’origine de l’éviction du guitariste après
« Risk », le disque suivant, étaient-elle déjà latentes lors de la sortie de « Cryptic Writings »? Probablement. Car, bizarrement, « Cryptic Writings » va également marquer un brusque (et ponctuel) retour à des morceaux dans l’esprit Speed-Thrash des débuts de la formation américaine.
Ainsi, les morceaux « The Disintegrators », « She-Wolf », « Vortex » ou « FFF » figurent assurément parmi les plus rapides que le groupe ait composé depuis son disque le plus extrême,
« Rust in Peace ». D’ailleurs, le titre « FFF » n’est pas sans rappeler, de par sa construction, le « Motorbreath » de Metallica. Alors, certes, ces 4 morceaux sont moins originaux et moins fouillés musicalement que les singles qui ont cartonné dans les charts, mais ils sont pour moi LES seuls à retenir sur ce disque. En effet, ils bénéficient tout d’abord d’une énergie très communicative là où, après plusieurs écoutes, des titres comme « Trust » ou « I’ll Get Even » se révèlent à la longue bien molassons. De plus, « She-Wolf » et « Vortex » possèdent probablement deux des meilleurs refrains jamais écrits par Mustaine. En fait, ce qui fait je pense tout l’attrait des titres les plus Speed , c’est que Dave Mustaine a parfaitement su allier l’approche plus brut des riffs des débuts à l’aspect plus catchy des refrains du Megadeth nouvelle époque. Du coup, à côté d’eux, « Trust », « Almost Honest », « Use The Man » ou « A Secret Place » n’ont pas le même impact. Chaque morceau contient bien son petit lot de bonnes surprises comme l’intro aux violons qui monte en puissance sur « Trust », le riff à la manière d’une cithare sur « Secret Place » ou l’accélération brutale durant la dernière minute de « Use the Man ». Et puis, il faut reconnaître que ces singles sont plutôt bien construits et les refrains bien amenés. Cependant, alors que ces morceaux me plaisaient beaucoup lors des premières écoutes, je les trouve aujourd’hui, avec le recul, un peu lassants. Les refrains ne sont pas si transcendants que ça, on a connu Mustaine plus inspiré en matière de riff (celui de « Almost Honest » fait beaucoup penser à celui de « Angry Again ») et le tout manque un peu de pêche.
Mais ne vous méprenez pas. Globalement, et malgré la présence, comme souvent chez Megadeth, de titres insignifiant tels que « Sin » ou « Have Cool, Will Travel », « Cryptic Writings » reste un bon album. Bien meilleur, et de loin, que son successeur
« Risk », en tout cas. En fait, le gros défaut de cet album est probablement que Megadeth ne livre pas ici la musique que la plupart des fans attendent. Pour ceux qui ont su digérer l’évolution suivie sur
« Youthanasia », « Cryptic Writings » n’est pas trop dur à assimiler même si, selon moi, les morceaux de « Cryptic Writings » sont loin d’avoir la même saveur que la majorité de ceux de
« Youthanasia ». En revanche, pour les fans de la première heure, ce n’est pas les 4 seuls morceaux Speed-Thrash qui permettront de faire passer la pilule.
5 COMMENTAIRE(S)
17/10/2005 20:28
17/10/2005 20:03
je me souviens aussi que j'étais abasourdi par la puissance que dégageait "The Disintegrators"...jusqu'à ce que je découvre Slayer quelques mois plus tard
edit: ha oui accesoirement c le dernier Megadeth de la nouvelle époque que j'arrive à écouter... tt ce qui a suivi (de Risk à the System has Failed), je ne supporte pas... :/
17/10/2005 18:37
17/10/2005 18:36
j'espère bien wais!!!
17/10/2005 16:50