Killing - Face The Madness
Chronique
Killing Face The Madness
Tout vient à point à qui sait attendre, tel pourrait être le crédo du quatuor qui aura vraiment pris son temps pour sortir son premier opus, huit ans après sa création à Djursland au Danemark. Ayant depuis signé chez ses compatriotes de Mighty Music il confirme clairement le renouveau du style au sein du pays qui en avait franchement besoin, vu qu’hormis ARTILLERY (et dans une moindre mesure HATESPHERE) il était un peu aux abonnés absents voire même carrément sur le déclin. Si on avait remarqué l’an dernier la qualité des petits nouveaux de DEMOLIZER (étant sur le catalogue du même label) KILLING est clairement dans cette même optique, à savoir celle d’un Thrash très conventionnel et classique au charme délicieusement rétro (qui renvoie ici aussi bien vers les débuts de SLAYER que du côté du SODOM et KREATOR période 80’s), mais qui fait clairement le boulot avec une grande facilité. Il ne faut en effet pas s’attendre à une révolution majeure, vu que ce disque est calibré à outrance et sans surprises notables mais réussissant parfaitement à captiver l’auditeur sur la durée sans le perdre en chemin, écueil facilement évité ici tant son homogénéité va se montrer sans failles tout en étant aidé par une production puissante et équilibrée au grain naturel qui fait plaisir à entendre.
Cependant histoire de montrer qu’il n’est pas seulement un groupe sachant jouer vite et fort le groupe va balancer d’entrée sa compo la plus courte et radicale (« Kill Everyone ») histoire de rapidement passer à autre chose, et prouver qu’il sait densifier sa musique ce qui à l’écoute de ce premier titre n’était pourtant pas évident tant ici c’est épuré à l’extrême et joué à deux-cent à l’heure en continu. Mais effectivement dès qu’arrive à la suite « Before Violence Strikes » on s’aperçoit que les nordiques savent miser sur l’alternance rythmique sans qu’ils y perdent en accroche comme en qualité, car même si ça reste majoritairement rapide ils n’hésitent pas à y ajouter des passages mid-tempo propices au headbanging et même quelques chœurs typiquement Hardcore, afin que la densité ambiante soit encore supérieure. D’ailleurs ce ressenti et mélange des genres va être encore frappant sur le tout aussi réussi « Don’t Get Mad, Get Evil » à l’équilibre parfait et aux légers accents Heavy affirmés, via des riffs imparables et efficaces qui confirment tout le bon travail effectué par les gars, constat qui se prolonge également sur la seconde moitié de l’opus. En effet on va se rendre compte que même en ralentissant un peu la cadence ça reste cohérent à l’instar de « See You In Hell » parfait pour headbanguer, à l’instar du remuant et presque Punk « Legion Of Hate » qui donne carrément envie de se dandiner, tant il se montre entraînant et toujours porté par une rythmique simple mais accrocheuse.
Néanmoins avec un genre si frontal et dépouillé on n’est pas à l’abri d’une certaine répétition ou d’une baisse de régime, et c’est un peu ce qui se passe avec « Straight Out Of Kattegat » qui se montre trop prévisible et linéaire (malgré une introduction particulièrement sombre et intéressante), tout comme « One Last Victim » qui souffre des mêmes défauts bien que cela s’écoute sans difficultés majeures. Heureusement ce coup de mou ne va être que passager car avec « 1942 » les choses repartent dans le bon sens aidées en cela par un dynamisme à toute épreuve et des passages en médium propices au remuage de tête en règle… avant que cette galette ne se termine par le surprenant et abouti « Killed In Action ». Car outre être la composition la plus longue celle-ci montre surtout une facette plus glaciale et obscure particulièrement rampante et oppressante, où la rapidité va être totalement absente pour laisser place à la lenteur et la lourdeur aux accents tribaux et aux riffs là-encore très Heavy. Ajoutant en prime des arpèges doux et du solo travaillé cette conclusion est certes totalement à part mais confirme toujours les bonnes dispositions des mecs quand ils densifient leur jeu et leur écriture qui n’y perd pas en violence, vu qu’elle conserve son attrait global même de façon différente et plus travaillée.
Autant dire qu’avec tout ça on ne peut qu’être satisfait du rendu de la bande qui offre un premier jet fort agréable et qui défile rapidement et sans coup férir, contrairement à nombre de réalisations de Thrash old-school ennuyeuses. Osant à la fois étirer ses plages comme les raccourcir au maximum l’entité fera passer un bon moment expédié tambour battant, et qui mettra le cerveau en veille jusqu’à l’ultime seconde d’un long-format abrasif et énervé qui déborde d’énergie. S’il est évident que tout cela sonne beaucoup comme de la redite il n’en reste pas moins qu’avec sa force contagieuse, sa technique précise (mais jamais outrancière), et son jeu de montagnes russes ce « Face The Madness » se place comme une des meilleures réalisations danoises du genre de ces dernières années, prouvant là-encore que celui-ci est en train de renaître de ses cendres porté par la furieuse envie d’en découdre de la part de jeunes loups affamés et aux dents longues, comme de vieux briscards s’y mettant sur le tard.
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