Ok, le disque est sorti en février, je le chronique en décembre mais ce n’est pas ma faute, la demande officielle vient à peine de tomber. Vous pensez vraiment que je connaissais
REFORE avant cette sollicitation ? Les Tchèques ont beau exister depuis 2018 et leur EP «
Social Failure », «
Illusion of Existence » a beau être leur deuxième LP après un «
Built to Nothing » paru en 2021, ce nom m’était encore totalement inconnu jusqu’à il y a encore quelques semaines. Je m’en remettrai, je m’en suis déjà remis, je pense même n’avoir jamais eu aucun besoin de convalescence. En voiture.
Il faut dire que bienséance et politesse semblent être les maîtres-mots de ce quatuor dont le
thrash metal hérissé de barbelés neufs (comprendre non encore rongés par le sang et la merde) s’avère somme toute très convenu en dépit d’une illustration de gros méchant qui flirte allègrement avec une imagerie
death assez conventionnelle. Bon c’est vrai que, dit comme cela, elles ne font pas terriblement envie ces neuf compositions, cependant mon introduction quelque peu négative ne fait finalement que camoufler un honnête disque de
thrash que l’on pourrait qualifier de « à l’ancienne » : un peu de
SLAYER, pas mal de
KREATOR ou, plus globalement, un mix plutôt plaisant des écoles européennes (allemandes surtout) et américaines, placé « sous le soleil » (oui, Lionel Florence et Pascal Obispo) de la Californie. Cela implique pour notre quatuor des tempos principalement élevés, une prolifération de solos hystériques, un chant criard, des rythmiques typiques en aller-retour, du mi-blast (l’équivalent musical de la mi-molle) et, bien que le tout soit très honnêtement exécuté avec rage et ferveur, eh bien les trente-trois minutes tournent tout de même un brin en rond. Il faut dire que je ne suis pas particulièrement amateur de ce genre, qui ne me parle que par exceptions. Si j’entends ici beaucoup d’énergie déployée ainsi que le désir profond de la jouer sec et rapide, nous restons tout de même dans une sphère suffisamment référentielle pour que la bonne volonté ne soit pas un argument suffisamment distinctif.
En définitive, je me demande si le problème majeur de cette nouvelle vague d’
old school, ce n’est pas de ne pas prendre en compte le fait que le ressac précédent faisait déjà de l’ancien. Donc plus on avance dans le temps, plus les formations prennent pour références des clones d’originaux, si bien que l’on ne sait plus bien où se situer. Ainsi, le chant du vocaliste en titre prend parfois des intonations de la doublette
TANKARD /
D.R.I., mais sans que je sache s’il connaît réellement ces groupes, si c’est sa voix naturelle ou si c’est une tessiture empruntée à un autre emprunteur de tessiture. Bon, sans couper les cheveux en quatre, oui « Emprisonned in Thoughts » est un morceau très efficace (très « Black Magic » aussi), la production est impeccable pour le contenu proposé et nous sommes indubitablement face à une honnête sortie de
thrash rétrograde dont la violence n’est pas à remettre en cause. C’est juste que je commence à avoir un problème de perception transgénérationnel car quand la dixième lame de fond ressemble à la première mais avec les
gimmicks de la huitième, on ne sait plus vraiment si les musiciens jouent à l’ancienne où s’ils miment des groupes actuels qu’ils apprécient et qui, eux, font de l’ancien, mais pas vraiment non plus… Putain je suis bourré ou bien ? Hey, c’est fort possible (vendredi soir, vingt heures), c’est peut-être pour cela que je patauge autant dans la semoule… Bon, vaut-il le détour ce «
Illusion of Existence » ? Je suis obligé de répondre par l’affirmative, même si en ce qui me concerne son existence mémorielle s’arrêtera à la publication de l’article.
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