Intoxicated - Watch You Burn
Chronique
Intoxicated Watch You Burn
Décidemment toute cette folie épidémique et sanitaire aura eu au moins comme effet positif de remettre sur les rails d’anciennes formations que l’on croyait éteintes définitivement, ou qui se font une seconde jeunesse en renaissant de leurs cendres sans qu’on s’y attende. C’est dans cette deuxième option que l’on peut mettre le groupe d’Altamonte Springs qui après vingt-trois ans de silence s’est remis en marche autour de son leader Erik Payne, qui pour l’occasion s’est entouré d’une toute nouvelle équipe et où l’on trouve certains noms qu’il a côtoyé au sein de PAIN PRINCIPLE. Fêtant ses trente ans en ce moment INTOXICATED a disparu aussi vite qu’il était apparu (sortant au passage un unique album en 1997) sans pour autant être à l’arrêt de façon définitive, et c’est dans le courant de l’été 2020 que l’on a pu enfin entendre du nouveau son via un court Ep très sympathique, suivi d’un single inédit quelques temps plus tard qui confirmaient que l’entité était bien repartie, et qu’elle misait sur des morceaux courts et sans concessions. Fini en effet les durées à rallonge présentes sur « Metal Neck » et place à des titres très courts (aucun ne va au-delà des quatre minutes) afin de ne pas lasser l’auditeur et ainsi conserver un Thrash typiquement 80/90 (à la production organique et crue totalement raccord), bien burné et ultra-efficace qui va s’écouter rapidement et faire le plus grand bien.
Car si tout cela va sonner outrageusement classique le combo sait parfaitement comment arriver à faire sonner cela comme il faut, et en premier lieu en ne se contentant pas de jouer vite et fort de manière constante, afin de ne pas sonner trop linéaire dans un genre calibré et où tout ou presque a été dit. Si le démarrage de ce long-format va être mené sur les chapeaux de roues avec l’énergique « Assholian Mode » (où quelques blasts s’invitent à la fête) c’est surtout le radical et primitif « Grovel » qui va servir de parfait défouloir tant ça tabasse en continu et se voit porté par une énergie débordante où tous les membres se jettent à corps perdus dans la violence et la vitesse. Si c’est primitif au possible ça n’en est pas cependant redondant vu que ça ne s’éternise pas et évite ainsi cet écueil… point qui d’ailleurs ne va jamais apparaître, et ce même quand les gars lèvent le pied et densifient leur musique en y ajoutant des instants propices au headbanging et quasiment épiques dans l’esprit. Cela arrive sur les très bons « Watch You Burn » et « Legacy’s Demise » où le mid-tempo est bien présent tout en voyant l’apparition de passages tribaux comme groovy qui permettent de secouer la tête et donner l’envie d’aller guerroyer, sur fond de mélodie légèrement présente sur les solos.
Si la première partie de ce disque va se terminer avec le fatiguant et peu inspiré « Majestic Eyes », la suite va être heureusement tout aussi réussie que ce à quoi on a eu droit jusqu’à présent et d’abord avec l’oppressant et écrasant « Force Fed » à la montée en pression progressive (sans pour autant exploser totalement), et surtout les excellents « Dumpster Dive » et « Revelation Denied ». Si le premier des deux nous sort toute la palette technique des Américains il voit surtout l’apparition de relents Hardcore bien foutus, chose absente du second qui va lui garder son rythme de sénateur énervé avec là-encore un côté cocotte-minute prêt à exploser, mais à la sauvagerie contenue mais pas absente. Cette dernière revenant dans la lumière sur le furibard « Analyze » qui retrouve de l’explosivité sans se poser de questions, vu qu’une fois de plus tout cela défoule et va faire un carnage sur scène à n’en pas douter (tout le contraire de la conclusion prévisible et ennuyeuse intitulée « Inevitable End » qui fait office de remplissage).
Sans être un futur classique ni un indispensable en devenir il ne faut cependant pas jeter cette réalisation très agréable de deuxième division, qui fait passer un excellent moment de par sa variété régulière même s’il faut bien avouer que tout cela sera oublié dès qu’on en aura fini de l’écouter. Si la régularité est bien-là ça manque quand même de plages vraiment marquantes se détachant du lot et qui auraient du coup pu lui faire espérer de monter plus haut dans la hiérarchie, donnant de fait parfois le sentiment d’être interchangeables. Mais bon on ne va pas faire la fine bouche sur ces petites faiblesses tant on apprécie de revoir cette vieille gloire locale avec un enregistrement largement réussi qui montre qu’il ne faut jamais lâcher l’affaire, et qu’on peut toujours rebondir même après un silence assourdissant et une activité longtemps en berne.
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