Necronomicon - The Final Chapter
Chronique
Necronomicon The Final Chapter
Eternel second couteau de la scène Thrash venue d’Allemagne la formation de l’inamovible Volker Fredrich continue de maintenir en vie une certaine vision du genre, et à conserver une productivité régulière malgré un manque de reconnaissance et un line-up toujours aussi instable. Car ce dixième opus (le sixième depuis 2004) voit l’arrivée d’un nouveau frappeur (qui a notamment fait ses armes chez EXCITER) et d’un soliste tout aussi expérimenté, pour un résultat à l’instar des précédentes livraisons de son leader… à savoir sympathiques mais vite oubliées. Que ce soit à ses débuts comme depuis sa seconde jeunesse au début du millénaire, la discographie du groupe souffre en effet de ces mêmes maux récurrents tout en possédant un manque de compositions marquantes et incontournables. Et malheureusement ce nouvel (et dernier ? – si l’on se fie à son titre) album ne va pas déroger à cette habitude et va maintenir les Teutons dans la deuxième division de leur pays, ni plus ni moins – et cela leur convient finalement peut-être bien. Continuant sa carrière sans pression majeure et avec comme unique objectif de faire perdurer l’âme d’un style qui donne parfois la sensation d’avoir du mal à se renouveler, le frontman livre encore une fois une musique très classique dans son exécution, portée par une production puissante et moderne mais qui est heureusement loin des excès synthétiques que l’on peut retrouver de l’autre côté de l’Atlantique.
Car dès le départ on ne peut pas dire qu’on soit surpris en écoutant « I Am The Violence » et « The Final Chapter » qui sont jouées pied au plancher avec une vitesse prédominante et une double pédale pratiquement installée en continu, qui montrent que sans être d’un niveau impressionnant l’ensemble tient largement la route, de par son côté dépouillé (où vient se greffer quelques courts ralentissements et cassures bienvenus). Si le quatuor a décidé de faire un long-format plus court que ses dernières livraisons (presque quarante-six minutes quand même !) cela ne va néanmoins pas être exempt de reproches ni de longueurs récurrentes, quand ça ne sont pas des plans répétés inutilement et de façon trop flagrante. Tout cela apparaît dès la fin de cette doublette avec le décevant « Wall Of Pain » qui s’essouffle rapidement et se montre moins intéressant dans son interprétation, à l’instar de « Purgatory » qui essaie de varier plus son propos de par des cassures rythmiques plus présentes, mais qui finissent par casser la dynamique générale. Pourtant celle-ci va retrouver des couleurs sur le très bon « Burning The Fury » aux accents mélodiques plus prononcés et aux relents Heavy affirmés, d’ailleurs le riff de départ n’est pas sans rappeler celui de « Flash Of The Blade » d’IRON MAIDEN (« Powerslave » - 1984). Ce côté plus lourd et mélodieux va ensuite se retrouver dès la plage suivante (« Spilling Blood ») sous la forme d’arpèges posés et cotonneux et de nombreux ralentissements, permettant ainsi de souffler et de prouver que les mecs savent aussi être efficaces quand ils lèvent le pied. Aidés en cela par l’excellent boulot réalisé ici par le soliste (qui a cependant tendance lui-aussi à se répéter sur les parties plus agressives), ces deux compos permettent d’enchaîner de la meilleure façon sur la seconde partie qui va démarrer de manière sobre et convenable.
Que ce soit via le classique et remuant « Selling Nightmares » (aux accents mid-tempo plus prononcés), ou encore « World On Fire » tout en rapidité, tout ceci montre un classicisme sans concessions qui est bourré de hargne même si c’est relativement redondant, au contraire de l’épique et entraînant « The Devil’s Tears » qui bien que s’étirant là-encore un peu trop montre une facette combattante et guerrière des plus agréables. Proposant un ensemble plus lourd et massif cette plage s’avère être une des plus réussies de cette livraison, et la dernière qui vaille la peine d’être écoutée, car le dernier-quart sans être raté ne va être qu’une resucée de ce qui a été déjà proposé auparavant, tout en étant plus faible. Car entre le fatiguant et linéaire « The Unnamed » (où la voix trop forcée donne vite mal à la tête), et le trop long « The Stormreaper » (qui mélange toutes les influences avec fluidité mais dont on aurait aimé qu’il soit épuré), cette fin sans être ratée s’écoute d’une oreille trop distraite pour véritablement rentrer dans le cerveau de l’auditeur.
S’il aurait gagné en force et en accroche en étant amputé de 2-3 compositions superflues ce cru 2021 propose suffisamment de variété rythmique pour ne pas être totalement perdu en cours de route, et ce même si on a souvent la sensation justifiée d’écouter grosso-modo les mêmes riffs et patterns. Prouvant encore une fois que c’est en étant le plus radical et expéditif qu’il est le plus efficace le quartet remplira sans peine sa mission sur scène, quand ça sera possible d’y revenir – en faisant passer un bon moment en première partie des ténors du genre, ou lors de festivals d’été. Pour le reste cette galette sera réservée aux fanas purs et durs de l’entité du Baden-Württemberg et restera dans la moyenne de ce qu’elle a produit depuis ses débuts il y’a désormais presque quarante ans (une éternité dans ce monde actuel où tout passe de mode trop rapidement). Néanmoins malgré les coups durs, les changements incessants de line-up, de labels, et un intérêt limité du public il faut saluer le fait qu’elle soit encore active aujourd’hui, tout en n’ayant jamais renoncé à produire de façon régulière et en conservant une intégrité artistique et musicale qui se fait de plus en plus rare aujourd’hui.
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