Les groupes encore sous contrat désireux de quitter prématurément leur maison de disques (et qui n'ont aucune envie de se fendre d'un album supplémentaire pour leur vilain label) ont trois possibilités : les plus fainéants optent en général pour un best of, mais la tradition se perd depuis que les grosses écuries ont pris l'habitude de sortir de vulgaires compilations dans le dos de leurs poulains. Arrive alors la tentation de l'album live, qui présente l'avantage de réunir les meilleurs titres du canasson récalcitrant en les présentant sous un jour nouveau, tout en conservant l'aspect pot pourri de la solution numéro 1. Et puis il y a toujours des bandes qui traînent dans les cartons et un live, même poussiéreux, ça vend toujours un peu. Ce qui nous amène naturellement au troisième choix (dans tous les sens du terme) : le vide grenier. Titres live, remasterisés, inédits et versions démo, ou un aperçu de ce à quoi ressemble le cheval de course métallique une fois privé des compléments alimentaires d'une bonne prod.
En ce qui concerne ANNIHILATOR, l'étalon de 1986 avait déjà fière allure, comme en témoignent ces versions démo de "Gallery", "Alison Hell" et "Phantasmagoria", très proches de celles présentes sur
"Alice in Hell" et
"Never, Neverland" ("Gallery" est un morceau inédit, présent sur cette même compilation). Tout l'intérêt de ce early material réside dans le type de chant employé par Jeff Waters, quasiment aux frontières du death metal (et sous l'influence thrash de DESTRUCTION). Amusant quand on sait la tangente plus mélodique que prendra le groupe par la suite. Trois enregistrements historiques issus de la démo "Phantasmagoria" qui ont valu au groupe d'être signé à l'époque mais qui, placés en fin de programme, font doublon avec une version remasterisée de
"Alice in Hell" tout à fait inutile (au regard des remasters de Roadrunner sortis par la suite), une démo de "Phantasmagoria" millésime 89 (moins raw que l'originale, et avec Coburn Pharr au micro) et un
"Never, Neverland" en gestation qui reprend de larges extraits de "Gallery", chantée ici par Randy Rampage.
Outre quatre extraits live chantés par Pharr (dont un excellent "W.T.Y.D." et une reprise de AC/DC, "Live Wire") dont l'intérêt est amoindri par l'existence de "Live in Command", deux inédits cavalent mord aux dents pour relancer l'intérêt de cette compilation un peu foutraque ; "Back to the Crypt" déroule un thrash technique de qualité comme l'affectionne le ANNIHILATOR des deux premiers albums, mais la grosse côte est sans conteste pour "Fantastic Things", ballade typiquement eighties (excellent solo signé Neil Goldberg) qui n'a pas passé le cut pour figurer sur
"Set the World on Fire". Outre son aspect ultra mélodique, limite FM, ce titre simple et direct est interprêté par le bassiste Wayne Darley, pas mauvais chanteur pour le coup. Issues des mêmes sessions, les démos de "Knight Jumps Queen", "Bats in the Belfry" et "Evil Appetite" (plus tard renommé "Don't Bother me) n'offrent d'autre intérêt que la présence de Coburn Pharr derrière le micro, en lieu et place de Aaron Randall. Sorti juste avant
"King of the Kill", "Bag of Tricks" prenait à l'époque des allures de consolante pour les déçus de la nouvelle orientation musicale du groupe canadien. Dans le désordre à l'arrivée, ce fourre tout heavy thrash au tracklisting hasardeux conserve difficilement, presque quinze ans plus tard, son statut d'aimable curiosité.
For die-hard fans only.
3 COMMENTAIRE(S)
01/02/2008 09:32
L'inédit "Fantastic Things" est une power ballade parfaitement exécutée et composée. J'aime bien le solo aussi !
Et avoir les versions démos en bonne qualité sur CD (plutôt que les cassettes enregistrées par dessus d'autres cassettes déjà copiées...) m'a bien botté aussi.
15/01/2008 08:13
Ah ça c'est sûr que c'est plus sympa que de s'enfiler un "Refresh the Demon" ou un "Criteria for a Black Widow".
14/01/2008 21:41