Tankard - The Beauty And The Beer
Chronique
Tankard The Beauty And The Beer
Deux ans après la cuvée spéciale binge drinking de
« Beast Of Bourbon » qui voyait les vermines de Frankfurt renouer avec un thrash brutal et excessivement rapide, la pression retombe d'un cran avec “The Beauty And The Beer”, album plus traditionnel dont le seul défaut d'étanchéité est de ne comporter aucun classique instantané. Dans la lignée d'un
« B-Day » en plus homogène, ce douzième full length n'est pas pour autant à remiser au placard, ne serait-ce parce qu'il enfonce la dernière sortie en date de la bande à Gerre (le très éventé
« Thirst », malgré une thématique Mad Max/Falloutienne potentiellement affriolante), en attendant un « Volume 14 » au lancement planifié juste avant les purges romaines de fin d'année.
Le vomitorium n'est donc pas de mise avant les pistes 5 et 6, deux shots thrash véloces un peu moins inspirés que la moyenne d'un skeud tapant régulièrement au-delà de 7,5 degrés. Des refrains moins enivrants que de coutume et une trop grande linéarité dans la compo, quand on est habitué à voir le bateau ivre d'un certain Arthur descendre des fleuves bien plus impassibles :
Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour !
C'était la minute du Rimbaud warrior, à coup sûr grande source d'inspiration pour TANKARD, au même titre que YNGWIE J. MALMSTEEN, autre grand de ce monde auquel Andy Gutjahr rend hommage sur l'intro de « Metaltometal », dont les exquises tirades hanteront à jamais les salons littéraires de tous bords :
Metal to metal and guts to guts !
No country, no reggae, it's driving me nuts
Metal to metal, guts to guts!
No techno, no hip-hop, it's driving me nuts!
Blood for some blood, you may kiss my butt
La profondeur du sous texte tankardien n'ayant pas échappé au très érudit lectorat de Thrashocore, insistons sur la bonne tenue d'ensemble de « Frankurt We Need More Beer », LE titre fun de la galette avec sa rythmique punkisante irrésistible et ses backing vocals d'ours brun gavé à la Brauburger, ainsi que le velouté très satisfaisant de « We Still Drink The Old Ways » et « Ice Olation », deux morceaux mid/speed qui troquent le delirium tremens de « Under Friendly Fire » ou « Dead Men Drinking » pour un état d'ébriété avancé plus propice aux variations de tempo. Qu'on ne s'y trompe pas, le toupa toupa grassouillet du combo allemand reste très souvent de mise et les riffs de bûcheron pété à l'hydromel de synthèse de l'ami Gutjahr sont également de sortie sur une « Forsaken Word » hargneuse comme un mendiant en manque de villageoise. Ajoutez une pincée de leads savamment distillées pour le côté heavy thrash de la chose, servez frais et dégustez un breuvage aux vertus purificatrices bien connues : originalité non garantie, mais addiction assurée !
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | Disco enfin bouclée |
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1 COMMENTAIRE(S)
09/11/2010 15:15