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Praetor - The Spiral Of Addiction
Chronique
Praetor The Spiral Of Addiction
Bien que le Luxembourg soit un de nos voisins frontaliers sa scène Metal reste assez méconnue par chez nous, et ce malgré quelques noms sympathiques qui nous ont permis de mieux la découvrir comme les regrettés EXINFERIS ou encore les prolifiques FUSION BOMB, qui sont sans doute à l’heure actuelle parmi ce qui se fait de mieux au sein du Grand-duché. Il faut croire en tout cas que le Thrash pratiqué par le combo d’Esch-sur-Alzette a fait des émules au niveau local car c’est dans ce style qu’évolue PRAETOR depuis ses débuts en 2019, et qui livre ici un deuxième opus sans surprises mais parfaitement exécuté. Nous venant de la capitale le quatuor nous gratifie ici de quarante minutes de gros son impeccablement mené dont les dix morceaux ici présents ont la bonne idée de ne jamais trop s’éterniser sur la durée, faisant ainsi de ce disque quelque chose d’homogène de bout en bout où l’on ne s’ennuie jamais et qui ne va nullement jouer la surenchère technique.
En effet le groupe a eu la bonne idée de privilégier l’efficacité en toutes circonstances, et cela explose d’entrée avec l’équilibré « The Spiral Of Addiction » où après une douce introduction pour faire monter la pression celle-ci finit par arriver sous forme d’une alternance entre rapidité endiablée et mid-tempo remuant, tout ça en y ajoutant de nombreuses cassures et quelques ralentissements bienvenus. C’est classique, sobre et efficace et ça sent bon la scène américaine des années 90... tant on y retrouve des plans inspirés par EXODUS et DEATH ANGEL, et portés par une voix dont l’intonation n’est pas sans rappeler celle de James Hetfield à l’époque de l’album éponyme. Et sans être véritablement hyper agressif ce long-format va quand même embarquer tout le monde dans un univers tortueux et épique, à l’instar de l’impeccable « Carefully Selected » où la vitesse est majoritaire tout en voyant l’ajout de plans intermédiaires idéals pour secouer la tête comme un forcené, un constat partagé sur le tout aussi réussi « People Pleaser » simple et rentre-dedans qui lâche les chevaux tout en montant légèrement en technicité. Après ce premier tiers sans fautes de goût le suivant va être du même niveau même si ici la priorité va être donnée à des passages plus lourds et d’obédience Heavy, comme « Full Moon Rising » va le proposer via un groove implacable sur du médium qui rentre bien dans la tête, et dont les riffs ne sont pas sans rappeler ceux de la paire Gary Holt/Rick Hunolt. Et après cet excellent moment place à « Wicked Tongue » où ça va ralentir fermement provoquant ainsi une sensation de suffocation intense et permanente, et ce même si ça pousse un peu sur le champignon sans pour autant lâcher les chevaux pour assombrir un peu plus une musique qui l’était déjà pas mal. Tout cela avant que ne déboule le court « Traitors In Disguise » où la virulence fait son retour sur fond d’équilibre des forces où le headbanging retrouve des couleurs, clôturant ainsi une seconde partie de cet enregistrement tout aussi attractive que la précédente.
Du coup afin de finir correctement on va avoir droit pour les ultimes compositions à un retour de l’agressivité comme de la rapidité exacerbée, ce que « Left In Agony » va proposer en ressortant de derrière les fagots une bonne dose d’explosivité et de notes acérés où ça ne ralentit presque jamais. Chose confirmée sur le redoutable « Ashes » qui ne baisse jamais l’allure en dessous d’un certain seuil rapide, avec en prime l’adjonction de mélodie bien foutue via un solo bien troussé qui permet d’aérer l’ensemble d’excellente façon. D’ailleurs ce lead apaisant va revenir sur la conclusion intitulée « The Lion » (qui fait suite à l’équilibré et efficace « Walking A Tightrope ») aux accents Heaviesques, où une certaine nostalgie transpirait lors de son doux démarrage comme du pont en soliste permettant à cette plage d’être une des plus profondes de cette spirale d’addiction qui file à vive allure sans qu’on ne s’ennuie un seul instant.
Et même si tout cela pourra parfois donner l’impression d’être interchangeable ou de manquer de moments mémorables on ne va rien avoir à reprocher à l’ensemble particulièrement couillu et affûté, qui sans tomber dans la virulence continue et bas de plafond (qui aurait fini par saouler à la longue) offre suffisamment de choses pour s’enflammer et crier sa rage au monde entier. Bonne découverte qui mérite le détour les Luxembourgeois signent donc quelque chose de sérieux et très professionnel, qui s’il ne révolutionnera absolument rien fait ce qu’il faut pour embarquer l’auditoire dans l’univers de ses auteurs, et ils y parviennent aisément de par leur sérieux et la sobriété générale de l’écriture. A l’heure où la scène extrême s’internationalise on est toujours ravi de voir que même des petits pays ont de quoi rivaliser avec les gros, preuve donc s’il en est d’un nivellement constant vers le haut et que parmi toute la jeune nouvelle garde européenne dans le style ces jeunes loups font clairement partie des noms à suivre vu qu’ils ont de quoi occuper facilement les esprits en festival ou en première partie. Un excellent point car on sait que cela n’est pas donné à tout le monde, c’est donc très prometteur pour le futur et comme on a donc l’habitude de dire dans ces circonstances... affaire à suivre !
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