C'est l'été bordel! Les animaux abandonnés batifolent joyeusement sur les aires d'autoroutes, l'arrosage automatique tourne à plein régime au mépris des restrictions d'usage, la Corse est en proie aux flammes ... Bref, voici venir à grands pas le temps des miettes sur les banquettes en skaï et des claques dans la tête des gosses qui braillent, des baleines allemandes venues s'échouer sur la plage (cherchez pas les bombas latinas, sont toutes à Ibiza) et du numéro spécial Juillet/Août de Closer, starring Cécile de Ménibus et sa méthode miracle pour garder une ligne parfaite. Jamais en phase avec l'actualité (ni avec le bon goût), Thrasho vous propose de tripler votre tour de taille en moins de temps qu'il n'en faut pour vider votre chopine (non Cyril, j'ai pas dit piner votre copine!) ...
Thrasho Plage Magazine proudly presents:
Le guide du gros lard.
1. Choisir son tube de l'été.
Première mesure d'importance, faire dans la contre programmation en exhumant un album inconnu du grand public, si possible sorti il y a cinq ans et plus. Dans cet ordre d'idée, le « B-Day » de TANKARD, sorti en 2002 pour les 20 ans d'existence des thrashers d'outre Rhin, est un excellent choix. Le groupe ayant confié les clés de la maison au producteur Andy Classen, munissez vous d'une mini chaîne qui envoie des watts, d'un caisson de basse maousse costaud et d'un groupe électrogène. Volez un caddie sur le parking de Leader Price et faîtes des allez retour sur la plage en faisant claquer « Notorious Scum » au nez et à la barbe des touristes malfaisants. Convaincu par une section rythmique de bûcherons et le mordant retrouvé des guitares, vous n'aurez de cesse de plaider en faveur d'un groupe qui, au régime sec dans les années 90, s'affirme de nouveau comme un poids lourd de la scène thrash de l'actuelle décennie. Pour la démonstration, prévoyez six bonnes heures parce que rouler dans le sable avec un chariot, c'est quand même quelque chose.
2. Faire péter la sous ventrière.
Pendant la saison estivale, c'est la dictature des formes et la course à la peau ambrée. Comme vous ne bronzez que les nuits de pleine lune, chargez la mule et optez pour une bière bas de gamme vendue par packs de 666. N'oubliez pas qu'ici c'est la quantité qui compte et si vous hésitez entre deux tord-boyaux, l'étude des lyrics de « New Liver Please » et « Need Money For Beer » vous sera d'un grand secours, en plus de prodiguer de précieux conseils pour détrousser votre prochain en cas de sécheresse budgétaire. L'occasion de vérifier que Gerre, assisté des fidèles Mike Kipness et Andreas Geremia, a toujours la main aussi lourde en la matière (« Expect no thanks, you can kiss my ass, I'll ball your girlfriend and cum with class »)! Abusez jusqu'à plus soif de ce concentré de punk thrash rigolard (« Rundown Quarter », qui bastonne à tout va) et laissez donc tomber les UV et autres plaquettes de chocolat, quoi qu'il arrive vous ne vous taperez aucune gonzesse jusqu'à la prochaine pandémie et la réquisition des dernières forces vives pour relancer la natalité. Courage, avec un peu de chance, c'est pour octobre.
3. Manger (a)varié, c'est la base de tout.
En l'absence de Burger King à proximité et pour maintenir une alimentation équilibrée, fusionnez un maxi best of triple cheese de ce cher Ronald (McDonald, pas Zubar) avec le menu quick n' toast XL de qui vous savez. Dans l'optique d'une cure de gras similaire à celle suivie par les allemands, qui n'ont jamais sonné aussi tranchant, les barbecues jetables et cancérigènes de Aldi sont également chaudement recommandés, à l'instar de « Underground (Atmosphere Hostile) », mid tempo ordinaire qui s'emballe à 2:10 pour réserver un des meilleurs moments de « B-Day » ; profitant d'une accélération soudaine à mi parcours, Andy Gutjahr fait taire ses détracteurs en tricotant une poignée de solis somptueux, révélant un guitariste enfin à son aise sur le plan mélodique. Une meilleure tenue lead d'ensemble qui se répercute sur l'ensemble des 11 titres ici présent, « B-Day » gagnant grandement en fluidité par rapport au décevant
« Kings Of Beer ». Refroidis par ce full length fadasse et indigne qui ne vaut que pour l'esthète ornant sa fameuse pochette ? Ne laissez pas le souvenir de compositions aussi molles que les frites au fond du cornet obscurcir votre jugement. Et pour les potatoes mal décongelées, pas de panique, vous trouverez bien un départ de feu en pinède pour rallonger la cuisson.
4. Ne faire aucune concession.
Comme TANKARD, qui a bien compris que les pseudos ballades (« Days Of The Gun », « Atomic Twilight ») et les incartades heavy de naguère ont failli causer sa perte, ne cédez pas un pouce de terrain et foncez froc baissé sur l'adversité, à l'image d'un skeud sous perf' de
toupac toupac endiablé (le drumming rapide, pas le rappeur mort), de riffs brise nuque en béton armé (la fête aux cervicales sur « Sunscars » et « Voodoo Box »!) et de soufflantes de poivrots en détresse (le hurlement au démarrage de « Need Money For Beer », une perle). Et si bobonne tente de vous emmener au zoo voir nos amies les bêtes pour distraire les gniards, souvenez vous que la seule girafe digne de ce nom se trouve chez Ginette, le bar portuaire qui retransmet toutes les rencontres de foot, même le derby Montpellier-Sète. Mais surtout ne jetez pas les cacahuettes pleines d'urine derrière le comptoir car malgré la jungle de poils qui s'étend sur ses épaules, le serveur n'est pas un singe.
5. Very imposant person.
Maintenant que vous avez dépassé le quintal et que vous occupez la plage à vous tout seul (le maître nageur vous remercie, c'est toujours moins de boulot), il est temps d'aller briller en société et de taper l'incruste dans une de ces soirées V.I.P. dont raffole la presse people. Ça tombe bien car TANKARD, non content de livrer un pur album de thrash incisif comme on ne l'attendait plus, propose aux die hard fans de se pencher sur les deux premières démos du groupe, « Heavy Metal Vanguard » et « Alcoholic Metal », respectivement sorties en 1984 et en cette bonne vieille année 1985. Entrée gratuite pour les gros, qui se sentiront privilégiés de subir les dits enregistrements (croyez moi sur parole, c'est une épreuve!) et mesureront le chemin parcouru par le groupe depuis l'année de sa formation en 1982, Andreas Geremia recrutant Axel Katzmann (guitare) et Frank Thorwarth (basse) dans sa propre classe. D'abord appelé VORTEX puis AVENGER, le trio opte ensuite pour TANKARD après avoir découvert le mot dans un dictionnaire. Un peu comme Scott Ian et ANTHRAX en fait. On ne dira jamais assez de bien du Larousse.
6. Lacher la vapeur.
Comme toute médaille à son revers, ce régime d'exception entraîne quelques conséquences désagréables. Outre une propension naturelle à la puanteur, vous passerez de nombreuses heures à inscrire votre nom à la pisse sur le sable et à traquer du cachalot pour assouvir vos bas instincts. Si elle est trop grosse, faîtes comme le dernier samaritain et roulez là dans la farine pour voir où elle mouille (copyright Shane Black 1991, all rights reserved). Car pour un riff piqué au SEPULTURA de « Beneath The Remains » sur « Alcoholic Nightmares », il faut quand même endurer « Zero Dude », vestige peu inspiré de l'ère Katzmann qui, heureusement, est la seule purge d'un album ô combien rassurant après 10 ans d'errance. De là à prévoir que TANKARD allait enfoncer la concurrence deux ans plus tard avec un
« Beast Of Bourbon » aussi brutal que mémorable, il y avait une marge aussi épaisse que la différence de gabarit entre Bam Bam Bigelow (paic a son âme) et Winona Ryder.
4 COMMENTAIRE(S)
03/02/2011 16:34
Morceau culte, les paroles valent de l'or! Merci à toi pour ton commentaire
03/02/2011 14:39
Sinon bonne (grosse) chro !! ^^
28/07/2009 15:31
28/07/2009 12:26