chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
139 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Tankard - Kings Of Beer

Chronique

Tankard Kings Of Beer
D'ordinaire, lorsqu'on fait ses achats au Virgin ou à la Fnac (figures reconnues du grand banditisme à caractère culturel), c'est comme au fast food du coin : visage impassible de la serveuse, regard vide et parodie de sourire digne du musée Grévin, votre ticket monsieur, en vous remerçiant et avec votre CATTLE DECAPITATION, ce sera ketchup ou mayo ? Soit un grand moment de partage entre deux êtres humains dans le temple de la consommation de mastres, l'une parce qu'elle va devoir subir encore cinquante ruminants venus acheter le dernier COLDPLAY, l'autre parce qu'il aura bataillé deux heures durant avant de dénicher un import de KMFDM à 37 euros et des poussières, boitier brisé en prime. Mais il arrive qu'en de rares occasions, l'humanité reprenne le dessus, comme en ce fameux jour de septembre 2000 ou je tendis « Kings Of Beer », neuvième rondelle des étancheurs de Frankfurt, à une hôtesse de caisse (paraît que c'est comme ça qu'on dit maintenant) qui, à la vue de l'esthète ornant fièrement la pochette, n'a pu s'empêcher de rire aux éclats. Comme quoi, suffit de pas grand chose pour dérider l'humanité : des fûts de bière, un double quintal et du thrash !

Au delà du clin d'oeil évident à MANOWAR, TANKARD ayant toujours eu de forts penchants parodiques, qu'ils soient musicaux ou cinématographiques, « Kings Of Beer » peut être considéré comme un album charnière dans la longue carrière des allemands, dans le sens ou le groupe réaffirme définitivement son appartenance au genre thrash metal. Fini les années d'errance à fricoter avec le heavy ou le punk, TANKARD repart plein gaz avec « Flirtin' With Desaster », éloge frémissante aux dérapages incontrôlés des fonds de culotte et des traces de pneus qui en découlent, avant de singer SODOM sur « Dark Exile », titre particulièrement rapide pour du TANKARD, surtout au regard des pépères « Disco Destroyer » ou « The Tankard ». Dans les deux cas, l'orientation vers un thrash plus direct et bucheronesque est sensible, l'apport du petit nouveau Andy Gutjahr (ex LIGHTMARE) se faisant sentir dès les premières notes. Plus carré que son prédécesseur Andy Bulgaropulos (qui signe un titre et un caméo lead sur « Hot Dog Inferno », mid tempo entraînant bien dans la veine « Disco Destroyer »), le sieur Gutjahr a donc la lourde de tâche de relancer un groupe en sévère perte de vitesse depuis la sortie de « Two-Faced » en 1993. Pari gagné ? On en est loin. Car si le bougre fait illusion au niveau des riffs, tous plus ou moins efficaces, les solis interchangeables manquent cruellement du feeling rock dont Bulgaropulos avait fait sa marque de fabrique. Or, la définition d'un bon album de TANKARD, ça a toujours été pour moi : des riffs de tueurs, des tempos rapides flirtant avec le déraisonnable, des refrains de poivrots gueulards (de ce point de vue, « Kings Of Beer » tient son rang) et surtout une avalanche de leads hystéro-grooviesques, pour donner dans le barbarisme glaumien. A cette déception initiale, ajoutez un album dont l'intérêt chute lourdement à mi parcours, « Talk Show Prostitute », « Land Of The Free », « Mirror, Mirror » et autres « Tattoo Coward » flirtant dangereusement avec le degré zéro de composition. Que reste-t-il alors ? Outre une production de Harris Johns noyant basse et guitares dans une seule et même couche de gras, on se consolera avec « Incredible Loudness », extrait de la démo « Heavy Metal Vanguard », une aimable pochtronade de punk thrash festif remise au goût du jour, ainsi qu'avec les wo-ho-ho-ho rigolards du title track, réjouissant à défaut d'être transcendant. Trop répétitif et limité musicalement parlant, « Kings Of Beer », s'il n'est pas un bide à proprement parler, reste donc l'album de TANKARD le plus faible à ce jour. Compte tenu du regain d'agressivité de l'ensemble, les amateurs de thrash basique filant droit devant, pas trop regardant sur la qualité de la marchandise, y trouveront sans doute leur compte. Pour les autres, il faudra attendre qu'Andy Gutjahr prenne un peu de bouteille (ce sera chose faite dès l'album suivant) et l'arrivée d'Andy Classen pour que TANKARD retrouve son tranchant des années 80.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

2 COMMENTAIRE(S)

Thomas Johansson citer
Thomas Johansson
23/06/2009 07:57
cglaume a écrit : Ah et sinon, j'ai complètement occulté la sortie de ce Tankard-ci ...

Et tu peux continuer, les trois suivants sont nettements plus recommandables.
cglaume citer
cglaume
23/06/2009 06:45
Citation : pour donner dans le barbarisme glaumien

Calomnie! C'est dans le néologisme cyrillien que je donne. Voire dans la barbaritude. Mais jamais dans le gargarisme blaumien !!!!!

Ah et sinon, j'ai complètement occulté la sortie de ce Tankard-ci ...

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Tankard
Thrash metal
2000 - Century Media Records
notes
Chroniqueur : 4.5/10
Lecteurs :   -
Webzines : (5)  7/10

plus d'infos sur
Tankard
Tankard
Thrash - 1983 - Allemagne
  

tracklist
01.  Flirtin' With Desaster
02.  Dark Exile
03.  Hot Dog Inferno
04.  Hell Bent For Jesus
05.  Kings Of Beer
06.  I'm So Sorry
07.  Talk Show Prostitute
08.  Incredible Loudness
09.  Land Of The Free
10.  Mirror, Mirror
11.  Tattoo Coward

Durée : 49:31

line up
voir aussi
Tankard
Tankard
R.I.B.

2014 - Nuclear Blast Records
  
Tankard
Tankard
Thirst

2008 - AFM Records
  
Tankard
Tankard
The Morning After

1988 - Noise Records
  
Tankard
Tankard
Disco Destroyer

1998 - Century Media Records
  
Tankard
Tankard
Zombie Attack

1986 - Noise Records
  

Essayez plutôt
Torn Fabriks
Torn Fabriks
Mind Consumption (EP)

2021 - Firecum Records
  
Lethal Mind
Lethal Mind
When Logic Fails (EP)

2008 - Autoproduction
  
Sodom
Sodom
Genesis XIX

2020 - Steamhammer Records (SPV)
  
Crisix
Crisix
Against The Odds

2018 - Listenable Records
  
Mortal Vision
Mortal Vision
Mind Manipulation

2021 - Redefining Darkness Records
  

Deserter
Coils of the Lesser Serpent
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique
Eradikated
Descendants
Lire la chronique
Bilan 2023
Lire le bilan
The Bleeding
Monokrator
Lire la chronique
Les Sakrif'or BLACK METAL 2023
Lire le podcast
Endless
Hand of God
Lire la chronique
Spit Your Hate
United (EP)
Lire la chronique