Chronique
Maltuka Black Rite (EP)
Méconnue par chez nous la scène Thrash venue de Norvège connait pourtant une certaine vitalité ces dernières années, et ce malgré le manque de noms qui se détachent franchement du lot et arrivent à sortir des frontières de son royaume pour y répandre la bonne parole. Pourtant il serait dommage de ne pas se pencher sur celle-ci qui a des arguments pour sortir de son relatif anonymat comme c’est le cas ici de MALTUKA, qui nous balance avec vigueur un premier Ep déjà particulièrement attractif et plein de promesses pour le futur. Formé à Bergen et comportant en son sein des membres de CONTORTED le quatuor nous offre ici un peu plus d’un quart-d’heure de bon son à la fois classique mais aussi personnel, porté par une production granuleuse et naturelle où l’énergie reste constante sur fond d’écriture simple où le feeling prédomine sur tout le reste. Lorgnant largement du côté de l’Allemagne pour l’inspiration cela va s’entendre immédiatement dès la fin de l’introduction, via l’équilibré et varié « Blood Sacrifice » qui après une montée en pression progressive va nous offrir un mélange réussi et agréable de plans typiques basés sur la vitesse avec de courts moments en médium comme au ralenti pour headbanguer, et offrir ainsi une vraie densité à une composition sans fausses notes et parfaitement exécutée.
Et si ici on trouvait quelques légères influences californiennes le court et virulent « Condemnation » va totalement se fixer à Gelsenkirchen tant l’ombre de SODOM va rôder dans les parages, vu qu’on a droit à quelque chose de joué en continu à cent à l’heure qui ne fait pas de quartier et défouraille comme il faut sur fond de gros groove communicatif. Particulièrement entraînante et agressive cette plage montre la facette la plus radicale de la formation qui ne tombe pas dans le piège de la redondance, tant elle sait suffisamment varier ses riffs et patterns quand il le faut histoire d’accrocher l’auditeur en permanence. Du coup après cette vision radicale que n’auraient pas renié DESTRUCTION et KREATOR à leurs débuts place au tout aussi rutilant « Xolotl », qui bien que gardant cette facette primitive va miser plus sur l’alternance en proposant de nombreuses cassures rythmiques et d’excellents passages en médium à l’envie d’en découdre communicative tant ça sent le Hardcore par tous les bouts, ajoutant donc un soupçon d’énergie supplémentaire... tout cela en filant encore à vive allure sans qu’on ne voit le temps passer. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul (et afin de finir dignement cet enregistrement) l’entité va proposer avec « Black Rite » une vision où deux facettes opposées s’accordent en bonne harmonie, vu qu’après une première moitié menée à fond la caisse la seconde va lever le pied comme monter en intensité technique. Car après un break où la basse bien mise en avant joue avec une batterie aux accents jazzy l’ensemble va s’alourdir et réchauffer l’ambiance tant on sent le soleil émerger des nuages après cette noirceur impénétrable proposée jusque-là, et le moins que l’on puisse dire c’est que ce mélange passe parfaitement notamment cette conclusion où de doux arpèges acoustiques retentissent tel le calme après la tempête et les déferlantes auquel on a eu droit auparavant.
Montrant en tout cas une vraie maîtrise de ses auteurs qui ne tombent jamais dans l’excès de trop en faire cet ultime morceau prouve une maturité artistique de leur part, et il est clair qu’ils n’ont encore pas tout dit que ce soit dans ce schéma plus alambiqué que frontal... les deux faisant preuve d’une vraie expérience et d’un travail de fond cohérent. Autant dire qu’après tout ça on a déjà hâte d’avoir la suite de leurs aventures, même si pour le moment on se contentera volontiers de ce premier jet impeccable qui s’écoutera tranquillement avec un goût de reviens-y fortement contagieux. Et même si évidemment cela ne révolutionnera rien du tout force est de constater qu’on se laisse happer immédiatement et jusqu’à l’ultime seconde, preuve s’il le fallait encore qu’on est en présence d’une livraison très sympathique qu’on appréciera réécouter de temps en temps avec le même plaisir, ce qui n’est pas rien dans un registre si concurrentiel et saturé de toutes parts.
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