« The Haunted » avait assis… The Haunted au panthéon des groupes de Thrash, avec un premier album unanimement salué par la critique et les fans comme le possible successeur de Slayer. Seulement voilà, après quelques dates de tournée par ci par là, le groupe doit subir son premier gros changement de line-up : Peter Dolving quitte le groupe pour se consacrer à sa vie de famille, et Adrian Erlandsson répond aux sirènes du dollar américain (ou plutôt de la livre anglaise) en devenant le peinturluré percussionniste de Cradle of Filth…
Gros coup dur pour nos Suédois, qui se retrouvent soudainement sans batteur et sans chanteur… fort heureusement ils trouveront rapidement des remplaçants dignes de ce nom : Per Moller Jensen, batteur pieuvre ayant officié auparavant chez Invocator et Konkhra, s’occupera avec grand talent des tambours et autres tams tams sur ce nouvel album, tandis que Marco Aro (ex-chanteur de Face Down) devient le nouveau hurleur de service.
Si le changement de batteur n’aura pas d’incidence particulière sur le son de The Haunted (si ce n’est que je trouve le jeu de Per légèrement plus technique et intéressant à écouter que celui d’Adrian), le chant de Marco est par contre le signe d’une nouvelle ère pour The Haunted : issue de la scène hardcore, son chant est bien évidemment indissociable du genre, et amène une couleur nouvelle aux compositions du groupe. Après un petit temps d’adaptation si l’on a été bercé par le premier album (personnellement c’est avec « Made Me Do It » que j’ai découvert le groupe, je n’ai donc pas eu de mal à m’y faire), monsieur Aro est au final congratulé d’un « Très Bien », car il remplace avec brio Dolving dans un genre très différent (et au passage sa prestation sur
« One Kill Wonder » est vraiment excellent, que de progrès entre les deux albums !). Bref changement de line-up mais on reste dans le domaine de la qualité tout le monde est content !
Concernant maintenant les compos proprement dites, « The Haunted Made Me Do It » est l’album qui respire le plus l’influence des frères Bjorler : on a vraiment l’impression d’entendre des inédits d’At The Gates par moments, entre « Trepass », « Under the Surface » ou « The World Burns » qui sont tous marqués par le style, la touche « Bjorlerienne » : le type de riff mélodique qui sonne immédiatement à l’oreille, signe d’une période révolue ou At The Gates était le seul tenant de ce genre de riff, bien avant de se faire piller son héritage avec plus ou moins de talent par 90% de la scène.. mais je m’égare. A coté de ces titres « At The Gatiens », on retrouve la patte thrashisante du premier album sur « Victim Iced », « Revelations » (1min35 de pure thrash surspeedé, miam) et « Silencer ». Le groupe a également compris que varier les tempos pour … varier les plaisir était souvent une bonne idée, c’est ainsi que « Leech » est un mid-tempo ravageur (agrémenté de grosses parties de double pédale quand même) et « Hollow Ground » un nouveau standard du groupe, avec un surprenant (et accrocheur) refrain mélodique (expérimentation qu’on retrouve aussi sur « Under the Surface »).
On est donc toujours dans le grand art avec ce nouvel album, qui établit le nouveau line-up comme très efficace et toujours destiné à donner une bonne leçon aux autres groupes du genre. Cependant, cette hétérogénéité dans les compos, toutes excellents mais coincés entre l’héritage mélodique des frères Bjorler, l’apport de mid-tempos plus mélodiques, et la constante thrash issue du premier album, donne au final un album excellent, mais qui souffre d’un petit quelque chose… comme un album incomplet. Je n’arrive pas à exprimer précisément ce que je ressens là, chaque titre est purement excellent, mais pris dans une écoute complète on passera un bon moment sans que cela vaille le premier album (ou
« One Kill Wonder », plus cohérent à mon sens). Et pourtant Dieu sait que c’est cet album que j’ai le plus écouté du groupe, je connais chaque chanson par cœur et l’apprentissage des riffs de « Under the Surface »ou de « Bury your Dead » est l’un des plus grands plaisirs que j’ai eu à la guitare. Un poil donc en deçà de son prédécesseur et successeur (au jour J ou j’écris cette chronique, mon opinion pouvant changer au fil du temps…), « The Haunted Made Me Do It » n’en reste pas moins une nouvelle œuvre excellente des Suédois, plus mélodique mais toujours aussi efficace (et apprenez moi ces riffs si vous êtes guitariste, c’est du pur génie).
5 COMMENTAIRE(S)
20/09/2017 13:19
11/08/2005 17:36
mais "Revelation", quoi...
11/08/2005 9:06
10/08/2005 14:25
Encore une perle du groupe.
10/08/2005 14:19