J’essaie autant que possible de ne pas faire partie de l’école « c’était mieux avant ». Parce que les groupes ont le droit d’évoluer, de changer, et que tant que « la musique est bonne, bonne, bonne… »…. Et quand tu chroniques en 2017 du The Haunted, un groupe qui a sorti
« Unseen » puis
« Exit Wounds » à 3 ans d’intervalle, forcément tu as déjà un peu l’habitude du grand écart. J’étais qui plus est rempli d’enthousiasme à l’idée de découvrir ce « Strength in Numbers », emballé par les retours positifs des premières reviews (je n’ai mis la main sur l’album qu’en l’achetant en CD), qui décrivaient un groupe en état de grâce…
Malheureusement, et je sais que vous êtes des petits malins qui avez regardé la note avant de lire le moindre mot, je ne suis très fan de cet opus. Composé en majeure partie par Ola Englund, excellent soliste pour The Haunted mais compositeur un peu moins adéquat, ce 9e album exprime pourtant une réelle envie d’être aligné aux côtés de ses petits frères. Le côté « in your face » met au départ de bonne humeur, avec un « Brute Force » classique mais efficace (je regrette déjà « Cutting Teeth » par contre..) ; on retrouvera un peu plus loin et dans la même lignée « Tighten the Noose », beaucoup plus inspiré (Jensen aux commandes, what else ?). Mais pour le reste des 7 titres (si j’enlève l’insipide « Fill the Darkness with Black », qui n’arrive pas à la hauteur des « 317 », « Dark Intentions » et autres « Privation of Faith Inc. »), je m’ennuie un peu… Englund a tenté de sonner « Björler – like », et les tentatives de mélodies mélancoliques comme celles du duo magique sont parfois réussies (« Spark », « Preachers of Death »), mais la seconde moitié de l’album tombe à plat et je ne retiens rien passé « Tighten the Noose ». Le problème vient à mon sens d’une réduction significative du rythme, la plupart des morceaux étant mid-tempos à l’exception des deux morceaux précités et de quelques rapides fulgurances ; du coup on s’appesantit davantage sur les riffs, qui sont délicats et fins, avec une basse bien située dans le mix et un Marco Aro fait le job, mais la sauce ne prend pas. Le riff d’intro un peu lourdingue de « This is the End » n’a aucune saveur, « Monuments » finit sans mérite l’album, et même les deux titres de l’édition bonus sont fades (un « Illusions » qui mérite sa place de morceau secondaire, et un « Sinister » en quasi spoken words un peu famélique en riffs). Mention bien pour être correct à « Means to an End », que je pourrais sur un malentendu sauver du naufrage grâce à son mix headbang sauvage de couplet / refrain montée en puissance, et tout de même une autre mention « plus que bien », pour les solos d’Englund, qui sont adéquats sans être trop verbeux, il a bien saisi le style épuré qui réussit le mieux aux thrasheurs Scandinaves.
Alors oui, The Haunted c’était mieux…sur l’album d’avant (je réécoute encore régulièrement
« Exit Wounds »), mais je n’ai pas vraiment d’inquiétude sur la suite, et je suis certain qu’Englund saura être plus percutant sur une prochaine livraison. Le musicien montre un réel engagement à sonner « comme… », et je mise beaucoup sur une collaboration plus approfondie entre lui, Jonas Björler et Jensen dans le futur, même si Anders va manquer je le sens. Je suis pour finir sur cela encore surpris des commentaires dithyrambiques que je lis ici et là sur cet album et les titres de sa seconde moitié qui semblent convenir à tout un chacun, j’ai peut-être de la merde dans les oreilles mais je m’ennuie gravement de mon côté. « Strength in Numbers » n’est pas une purge, mais juste un album moyen dans une discographie qui a monté beaucoup plus d’éclat par le passé.
2 COMMENTAIRE(S)
20/09/2017 10:28
20/09/2017 09:05