Quel come back ! Je pense que vous avez suivi comme moi la très brutale descente aux enfers de THE HAUNTED, qui après un début de discographie pétaradant (de l’éponyme jusqu’à
« One Kill Wonder »), a migré de façon très fine mais certaine vers des terreaux un peu plus fertiles en « softness » au fil des années, en grande partie grâce (à cause ?) à Peter Dolving, ex-chanteur redevenu ex-chanteur il y a peu. Si
« rEVOLVEr » était génial et
« The Dead Eye » plutôt bon, on sentait avec certains titres de
« Versus » que la marée commençait à monter, et le naufrage eu définitivement lieu avec
« Unseen », qui a en tout et pour tout deux titres potables dans sa tracklist (rendez vous dans les commentaires pour un combat de boxe verbal sur ce sujet). Conséquence immédiate, les 3/5 des musiciens sont partis nager vers dans d’autres eaux, et 3 années n’auront pas été de trop pour que le groupe resurgisse des eaux avec un line up incluant du neuf (Ola Englund) et de l’ancien combattant (Daniel Erlandsson de chez Cradle, At The Gates…. Et Marco Aro, chanteur de substitution lors du premier départ de Dolving).
Bref, « back with full force » comme ils disent, et autant se dire franchement les choses, THE HAUNTED a fait une grosse ellipse sur l’évolution stylistique d’une partie de sa discographie, pour revenir avec « Exit Wounds » à l’album qui aurait du succéder à
« One Kill Wonder » aux alentours de 2004 / 2005. C’est bien simple, les deux albums sont bâtis de la même façon : une instrumentale en guise d’intro (préférence à celle de « One Kill… » pour le coup »), puis un titre coup de poing (ici, « Cutting Teeth » aura l’avantage d’être plus consistante en termes de composition que le passage éclair qu’était « God Puppet ») ; puis l’album démarre réellement. Cela tombe bien, j’avais a-do-ré
« One Kill Wonder », qui reste l’un de mes albums de chevets, et autant vous le dire tout de suite, « Exit Wounds » a lui aussi de sacrés bons arguments.
Mettons de côté l’aspect « retournement de veste » un instant et parlons simplement musique : l’inquiétude était grande que THE HAUNTED nous revienne en petite forme, ayant perdu l’un des frères Bjorler lors de la migration post-
« Unseen », il n’en est à mon sens finalement rien. La team Jensen / Bjorler bis (le bassiste) a su revenir avec des compos qui me rappellent les meilleurs moments de « Made Me Do It » ou de l’éponyme : de l’uppercut thrash à fond les ballons (« This War », une sorte de « Zombie » bis, qui sent le Jensen à plein nez ; « My Enemy », plus inconsistante, une sorte de sous – « Revelation », on oublie), du mid –tempo aux riffs accrocheurs (je ne vais citer tous les titres, mais « Eye of the Storm » et « Time (Will Not Heal) » ont beaucoup de charme)…et du up-tempo…aux riffs accrocheurs (bis) (gros coup de cœur de ma part pour « Psychonaut » dont j’adore absolument toutes les secondes, « Kil the Light » et la très melodeath sur le refrain « Infiltrator » ont aussi de sacrés atouts, sans oublier la plus nuancée « Ghost in the Machine »). Il m’est impossible de ne pas faire non plus un focus sur « Trend Killer », axé sur le groove, l’efficacité et le headbang frénétique, et qui assure la part belle au duel vocal entre le maitre Chuck Billy (TESTAMENT) et l’ami Marco, pour un désormais incontournable des setlists du groupe, du moins je l’espère.
Tout n’est pas rose pour autant, certains titres sonnant un brin plus faibles (pas fan de « All I Have » et de « Temptation ») ; mais pour un retour en forme avec 14 titres au compteur je trouve très peu de choses à jeter. Alors, pour être transparent vis-à-vis de vous, mes premières écoutes n’étaient pas aussi enthousiastes, mais j’ai pris goût à l’album au fil des écoutes et c’est bien simple, plus je l’écoute plus je l’aime. Le temps nous dira si l’impression demeure, mais j’en suis en tout cas convaincu. Je me dois de souligner aussi le plaisir de retrouver Marco Aro au chant, son beuglement hardcore collant parfaitement aux compos à mon sens, même s’il est bien plus générique et moins charismatique que pouvait être Dolving dans ses meilleurs moments (« All Against All » était ultime). Mention bien également pour les solis, Ola Englund ayant de sacrées bonnes idées même si je resterai fan de la simplicité mélodique fascinante des solis d’Anders Bjorler, que j’espère retrouver sur le prochain AT THE GATES en pleine forme pour se faire pardonner.
A l’heure de dresser le bilan et l’intérêt d’un tel album, je n’ai aucune envie de discuter de la crédibilité du groupe à revenir à leurs premiers amours aussi brutalement : nous avons une interview en attente de réponse auprès du groupe et j’espère y trouver leurs vraies bonnes raisons de l’avoir fait. En tant que simple mélomane, je suis ravi de la situation, et retrouve THE HAUNTED à un niveau d’excellence presque inattendu après autant d’années d’attente. Ce n’est pas l’album de thrash de l’année, mais un vrai cadeau aux fans de la première trilogie de leur discographie, ça tombe bien c’est bientôt Noel il parait. J’adhère complètement, et si même si vous mettez de côté mon filtre de fan et mon enthousiasme certainement communicatif, difficile de ne pas reconnaître qu’« Exit Wounds » comporte de sacrés bons moments. On se fait le second round du combat de boxe verbal dans les commentaires là tout de suite maintenant, je vous y attendrai l’esprit serein d’avoir retrouvé pour ma part l’un de mes groupes favoris en grande forme.
2 COMMENTAIRE(S)
06/10/2014 11:53
15/09/2014 18:11
y'a pas encore la labellisation "déception de l'année" dessus..