Hatred - Madhouse Symphonies
Chronique
Hatred Madhouse Symphonies
HATRED, à ne pas confondre avec le groupe de death-thrash batave du même nom, ça ne vous dit sûrement pas grand chose. Il faut dire qu'en dix ans de carrière (formation en 1998), les allemands n'ont sorti qu'un MCD (« Fractured », 2002) et un full length, « Soulless », en 2004. Pour avoir tapé l'incruste en première partie de combos comme TESTAMENT, ANNIHILATOR, SODOM ou encore TANKARD, on se doute bien que HATRED ne donne pas dans le funeral doom mais bel et bien dans le thrash à l'ancienne, s'abreuvant à la source bay area des premiers faits d'armes de METALLICA et EXODUS. Un de plus vous me direz. La différence avec les fils plus ou moins légitimes qui tentent de surfer sur la vague neo/retro thrash de ces derniers mois ? Sinon de la magie, au moins quelque chose qui s'apparente au fameux supplément d'âme dont assez peu de groupes du même genre, finalement, peuvent se prévaloir.
Alors certes, « Madhouse Symphonies » reste très classique dans l'exécution des 13 morceaux qui le composent et rien ne surprendra véritablement l'amateur de grosses rythmiques bien carrées, même si HATRED, c'est à souligner, ne tire son inspiration d'aucun groupe en particulier, si ce n'est peut être EXODUS (ce ne serait pas le riff de « War Is My Shepherd » que j'entends là, sur « Madhouse Symphonies »?). C'est donc à la scène thrash américaine des 80's dans son ensemble que HATRED se réfère et si l'album n'est pas exempt de défauts (un léger manque de patate rythmique par moments, des lignes de chant parfois un peu naïves), son statut d'autoproduction incite à la plus grande mansuétude. Et puis franchement, réussir à capter l'attention 55 minutes durant avec un fond de jeu aussi old school, ça relève de l'exploit, d'autant que les allemands ne jouent pas la carte de la rapidité à tout crin. Le tempo reste assez enlevé mais dès l'opening track « Follow The Leader », HATRED place un break mélodique comme on en trouve à foison chez le père Waters (ANNIHILATOR). L'occasion pour le tandem Martin Köth/Frank Schmauser de faire ses preuves au rayon lead guitars, les solis étant sur « Madhouse Symphonies » de qualité franchement supérieure. Les duels de gratte sont nombreux mais, à l'image de ceux de « Resurrection », ne déséquilibrent jamais le songwriting par quelques excès démonstratif que ce soit. A ce titre, impossible de ne pas mentionner ce passage somptueux sur « Explosions », qui évoque autant « Creeping Death » des Four Horsemen que n'importe quel pont mélodique racé du frontman d'ANNIHILATOR. Evidemment, le rendu final est moindre mais réussir à tutoyer pareils sommets métalliques constitue déjà une sacré victoire!
Autre point fort du disque, Matthias Mauer, son chanteur. L'immense majorité des combos thrash récents étant dépourvus de gueulards charismatiques du niveau de Steve Souza ou Bobby « Blitz » Ellsworth, on saluera d'autant plus volontiers l'excellente prestation du dit Matthias, aussi à l'aise dans les gueulantes crossover façon MUNICIPAL WASTE que dans le chant clair forcé (belles digressions vocales sur le title track). Et si les lignes de chant plus traditionnelles restent à parfaire, à l'image du démarrage difficile de l'excellente power ballad « Gates Of Hell », le bougre lâche régulièrement quelques screams bien sentis (on pense souvent à Schmier de DESTRUCTION) qui renforcent l'aspect heavy de l'ensemble. Des vocaux bien variés qui permettent à HATRED de couvrir un spectre assez large de la scène US, de SLAYER (sur « Schizophrenia ») à OVERKILL en passant par MEGADETH, le riff principal de « Walk Through The Fire » étant une réminiscence évidente de « Holy Wars ». Peu avare en citations classieuses, les cinq thrashers ont le bon goût de ne pas en faire la clé de voûte de leurs morceaux, au contraire des vandales norvégiens de BLOOD TSUNAMI. Allemagne oblige, HATRED n'oublie pas de faire un détour vers la case festive avec la terriblement jouissive « (We Are The) Mosh Crew », concentré de fun dans la grande tradition d'un « Friebier » de leurs compatriotes TANKARD. Du tout bon donc, à ranger au rayon bonnes surprises 2008 (ou 2009 si, comme moi, vous êtes à la bourre).
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4 COMMENTAIRE(S)
citer | riven a écrit : Sinon, la pochette me rapelle très bizarrement celle d'un album d'Iron Maiden (dont je ne me rapelle pas le nom)
Effectivement, ça ne m'a pas non plus échappé. J'ai demandé au guitariste s'il y avait référence directe à "Piece Of Mind" mais il m'a assuré que non.
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citer | riven a écrit : Du bon thrash en effet
Sinon, la pochette me rapelle très bizarrement celle d'un album d'Iron Maiden (dont je ne me rapelle pas le nom)
Anyway
7.5/10
Pice of Mind peut-être. Juste pour la chambre forte. |
citer | riven 13/05/2009 22:19 | note: 7.5/10 | Du bon thrash en effet
Sinon, la pochette me rapelle très bizarrement celle d'un album d'Iron Maiden (dont je ne me rapelle pas le nom)
Anyway
7.5/10 |
citer | Pas mal du tout ça en effet! |
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4 COMMENTAIRE(S)
14/05/2009 17:59
Effectivement, ça ne m'a pas non plus échappé. J'ai demandé au guitariste s'il y avait référence directe à "Piece Of Mind" mais il m'a assuré que non.
13/05/2009 23:50
Sinon, la pochette me rapelle très bizarrement celle d'un album d'Iron Maiden (dont je ne me rapelle pas le nom)
Anyway
7.5/10
Pice of Mind peut-être. Juste pour la chambre forte.
13/05/2009 22:19
Sinon, la pochette me rapelle très bizarrement celle d'un album d'Iron Maiden (dont je ne me rapelle pas le nom)
Anyway
7.5/10
03/03/2009 10:03