Oui, le nom n’est pas bien fameux et le jour où je porterai un t-shirt à l’effigie de
RIFFOBIA n’est pas prêt d’arriver tant les pochettes font froid dans le dos du mauvais goût, à l’image de celle du dernier album éponyme en date. Je suis pourtant rarement regardant sur ce que je porte mais là il y a mon sens de l’esthétique qui vient de partir se rouler en boule au fond d’un placard, je l’entends pleurnicher tristement… Et cela est bien regrettable car diable que ces dix compositions me redonnent une bonne mine ! Car oui les Grecs nous offrent là une merveille de
thrash metal à l’ancienne, dans une veine très américaine, plus
EXODUS,
TESTAMENT que
SLAYER (quoi que, certains riffs de « Murder »…) et pas du tout
METALLICA, fort heureusement, avec une pointe de
crossover, pour un résultat absolument parfait dans le genre.
Parfait ? Le mot n’est-il pas un peu trop fort ? Bah c’est sûr que si le critère principal d’évaluation devait être l’originalité,
RIFFOBIA repartirait dare-dare se faire cuire le cul sur les bancs de l’école, à côté du fameux radiateur. Evidemment, qui croit encore qu’il est possible d’être innovant lorsque l’on pratique un style aussi codifié que le
thrash à la sauce années 80 ? Je vous le demande. En revanche, si l’on considère uniquement l’aspect « exécution », je vois mal quelles critiques pourraient être formulées à l’encontre de «
Riffobia » tant la démonstration semble limpide : rythmiques ciselées en allers-retours tout secs, solos enlevés, riffs millimétrés, chant parfaitement référentiel supporté par quelques gros chœurs qui renforcent l’intensité quand il le faut, batteur peu versatile mais maitrisant les patterns fondamentaux, franchement c’est mieux qu’un abécédaire et si la pochette n’était pas si immonde, ce serait la perfection. Ou alors fais-je fausse route : c’est justement cette pochette immonde qui met la cerise sur le gâteau de la perfection ! Putain, il n'y a pas à dire, ils savent y faire en Grèce…
En plus, sans parler non plus de
techno thrash, le quatuor a une sacrée maîtrise instrumentale. Les ambiances plus feutrées (l’introduction de « Soul Collector ») ne sont jamais cheaps, je pense même à du
CORONER sur ce titre et c’est putain de bien fait. De mon côté, mon avis est définitivement forgé :
RIFFOBIA se place clairement en tête des formations à suivre au sein de ce mouvement du revival, à la fois pour toutes ses qualités d’écriture et de réalisation mais également à cause de ses défauts esthétiques. Et puis les gars ont de bonnes gueules bien patibulaires qui ne les rendent qu’encore plus sympathiques ! Il ne me reste donc plus qu’à explorer «
Laws of Devastation » (2013) et «
Death from Above » (2016) pour finir de me repaître de cette machine à riffs qu’est
RIFFOBIA (j’avoue, cette conclusion est facile).
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26/06/2023 14:05
26/06/2023 09:47