Atomicide - Chaos Abomination
Chronique
Atomicide Chaos Abomination
En matière de Black/Death, la scène sud-américaine a toujours été particulièrement foisonnante. Si plus jeune elle m’a néanmoins souvent rebuté par son côté bancal et approximatif, force est de reconnaître que depuis maintenant quelques années, beaucoup de mes découvertes dignes d’intérêt en sont pourtant issues. Iron Bonehead ne s’y est pas trompé lui non plus et c’est donc au Chili (et oui, une fois de plus) que le label allemand est parti chercher l’une de ses dernières recrues.
Celle-ci se dénomme Atomicide et voit le jour en 2003 à Iquique, petite ville côtière située au nord du Chili. Malgré de nombreux changements de line-up (deux ex-chanteurs, deux ex-guitaristes, un ex-batteur), le groupe compte derrière lui une discographie déjà particulièrement bien fourni, regroupant ainsi quatre démos, un split, deux EP, une compilation ainsi que deux albums dont le dernier en date est sorti il y a tout juste quelques semaines.
Celui-ci s’intitule Chaos Abomination et est disponible en vinyle via Iron Bonehead. On y retrouve les deux titres d’un EP promotionnel paru l’année dernière. Une version CD existe également chez Death Division Rituals Records. Quant à l’artwork, il a été confié au prolifique Daniel Desecrator, chanteur/bassiste des excellents Slaughtbbath et illustrateur plutôt doué ayant déjà collaboré avec des groupes tels qu’Ascended, Athanatos, Blaspherian, Cruciamentum, Maveth et bien d’autres… Autant dire que l’on sait où l’on met les pieds avant même la première écoute.
Mais si Chaos Abomination ne réserve absolument aucune surprise, il a toutefois le mérite d’être particulièrement efficace dans son genre, d’autant qu’il ne dure que trente-quatre petites minutes. Les Chiliens mènent ainsi leur barque d’une main de fer, cheminant vers ce but ultime qui semble être de tout détruire sur leur passage. Ils vont ainsi livrer un Death old school thrashisant primitif et frontal offrant dans son ensemble très peu de variations. Un caractère jusqu’au-boutiste qui risque d’en fatiguer certains mais qui à l’inverse devrait ravir les amateurs du genre très certainement habitués à ces albums intenses et bas du front.
Cousu de fil blanc, Chaos Abomination n’en demeure pas moins un disque solide dont chaque composition révèle d’ailleurs un sacré sens de l’efficacité. Il faut dire qu’en matière de riff, Deathbringer sait comment s’y prendre pour insuffler le genre d’atmosphères à la fois conquérantes et implacables qui caractérisent souvent la scène sud-américaine (on regrettera peut-être l’absence de solos pour venir rendre le truc encore plus intense). Simple dans leurs exécutions, ces riffs composés de seulement quelques notes se chargent d’aller à l’essentiel sans jamais lever le pied, s’assurant au passage de rendre dingue l’auditeur grâce, comme je l’ai déjà évoqué un peu plus haut, à une certaine répétitivité extrêmement aliénante. Un parti pris également assumé par la batterie qui cogne sans vergogne, même si cette dernière se montre parfois moins assidue. Quoi qu’il en soit, la force principale de Chaos Abomination réside dans cette dynamique presque excessive en l’absence de tout compromis. Il y a bien quelques passages moins tendus mais ils sont trop peu nombreux pour être véritablement significatifs (même s’il faut reconnaître qu’ils sont les bienvenues). En cela, la musique d’Atomicide se rapproche pas mal de celle de ses compatriotes de Slaughtbbath (avec un côté Black tout de même plus discret) voir même de Wrathprayer (sans cet aspect dense et opaque). Un pédigrée pour le moins alléchant pour quiconque connaît un tant soit peu la scène chilienne.
Quant à la production, celle-ci à le bon goût de ne pas être trop hermétique, permettant ainsi d’assimiler assez facilement les neuf titres de Chaos Abomination. Le chant, un growl arraché, est situé un peu en retrait dans le mix avec évidemment ce qu’il faut de reverb’ pour un album de ce genre. Les autres instruments sont parfaitement équilibrés même si j’aurai aimé entendre davantage cette basse saturée à l’image de ce break à 1:29 "Prepare Your Gallows".
Inutile donc de vous faire un dessin, la musique d’Atomicide (dont le nom est plutôt sans équivoque) se destine principalement à ceux qui aiment leur Death Metal intense et extrêmement bas du front. Ainsi, Chaos Abomination ne réserve absolument aucune surprise mais soyons clair, ce n’est pas ce que l’on attend d’un album de ce genre. Pour le reste, les Chiliens sont fidèles à ce Death/Black primaire qui caractérise depuis maintenant un paquet d’années cette scène sud-américaine passionnée et sincère qui continue un peu de me ravir chaque jour.
| AxGxB 28 Mars 2015 - 602 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo