Parfois la raison humaine est bien étrange.
Au début de l’année dernière, alors que je fouinais dans les bacs « occasions » de mon disquaire en général assez peu fourni en réjouissances métalliques, je suis tombé nez à nez avec cet opus d’Arkhon Infaustus. Si mon histoire avec ce groupe avait commencée par un festival à Nancy ou le groupe se produisait live, c’est bien grâce à cet opus que j’ai vraiment attaqué l’œuvre du combo Black/Death parisien. Mais bizarrement, alors que « Filth Catalyst » doit être dans le « Top 3 » des albums les plus écoutés dans ma demeure l’année dernière, je me retrouve finalement un peu dans le flou pour en rédiger une chronique. En effet, il y a vraiment beaucoup à dire au sujet de ce disque, ô combien mythique à mes yeux.
Evidemment on pourrait commencer en précisant qu’Arkhon Infaustus est un groupe composé de quatre membres qui ont depuis déployés leurs ailes dans la sphère extrême française en fondant des groupes pour certains, ou en participant à des formations reconnues pour d’autres. Mais je pense qu’Arkhon Infaustus mérite plus que ça en guise de présentation. Pour moi Arkhon c’est déjà quatre albums eux-mêmes divisibles en deux « parties ». «Hell Injection/Filth Catalyst » là où règne le satanisme primaire, brut et sale et « Perdition Insanabilis/Orthodoxyn » symboles de dévotion, de satanisme plus réfléchi et d’ambiances clairement possédées. Par ailleurs en terme qualitatif « Filth Catalyst » est plus réussi que son grand frère. Exactement de la même manière,
« Orthodoxyn » se veut plus abouti que
« Perdition Insanabilis ». Cependant ne nous méprenons pas, les deux albums moins « développés » restent de très bons disques mais il est clair qu’Arkhon Infaustus a été capable de sortir deux monstres dans son parcours musical.
« Filth Catalyst » se présente au départ comme un
« Hell Injection » poussé au maximum et on peut aisément constater cette prise de position via l’artwork. Moins provocateur et direct que celui de son prédécesseur (et pour avoir
« Hell Injection » en T-shirt, je peux vous dire que j’en ai traumatisé des gamins…) mais toujours dans un détournement de la religion catholique (ici, « La vierge à l’enfant ») sur une teinte rouge. On notera aussi Satan, toujours aussi présent, et les allusions au sadomasochisme déjà disséminées sur le disque précédent.
Et autant dire que ça tape fort dès le début puisqu’on prend directement (après quelques cris de jouissance toutefois…) une grosse mandale avec « Words of Flesh », titre sans concessions et rudement efficace. Le riffing est méchant, la batterie cartonne (en même temps avec Azk.6 derrière les fûts, comment pouvait-on en douter ?) et les deux voix alternant growls et chants typiquement Black se conjuguent à merveille…. Que demande le peuple ? De même on citera la production, un rien plus propre qu’auparavant mais parfaitement dans l’ambiance poisseuse de la musique du combo.
Mais toute cette perfection apportée n’est rien, elle n’est au mieux qu’une balise de repérage, au pire qu’une simple illusion. « Filth Catalyst » se vit et c’est pour ça qu’il sera vénéré par certains qui auront percés ses secrets et qu’il ennuiera les autres qui resteront insensibles à ce qui se cache derrière la crasse. Ce disque est une drogue qui provoquera soit l’extase quasi-absolue, soit les nausées et les vomissements. Il est comme un périple dans un véhicule (que vous ne contrôlez pas, bien sûr…) lancé à fond sur une route inconnue. La montée cardiaque sur « Ravaging the Nine Pillars » ou les picotements sur les chœurs de « The Fifth Inquisitors » sont autant de symptômes qui accompagnent le voyage. Bien entendu tout le monde ne sera pas apte à acquérir son ticket mais dans le cas ou ça marcherait il vaut mieux faire la queue au guichet pour être sûr de ne rien louper.
En ce sens « Filth Catalyst » n’est pas une fille de Jersey Shore, il ne couche jamais le premier soir et il vous faudra le courtiser bien longtemps pour qu’il daigne vous offrir son cœur et son corps. Mais une fois ceci fait vous pourrez vous attendre à une expérience déroutante, puissante et extrême. Une sensation unique tantôt prenante et tantôt terrorisante qui pourra vous conduire vers des émotions musicales nouvelles, possédées par le mal en personne et relativement excitantes. Il est par ailleurs évident qu’Arkhon Infaustus ne bidonne pas et que les membres sont convaincus de ce qu’ils prêchent. La conviction est l’ingrédient incontournable pour faire du Back Metal edans ma conception du styl. Arkhon vit dans ce monde de débauche et de noirceur qu’il retranscrit dans sa musique et ça se sent, mon bon monsieur. Et c’est aussi ça qui offre sa puissance à cet opus, cette « Dimension Satan » comme ils le diront plus tard.
« Filth catalyst » est donc un album intégralement réussi et il est vivement conseillé de le découvrir et d'en faire l'acquisition si ce n’est pas encore fait.
Le bois qui pourra vous permettre d’allumer le feu sacré de Sa grandeur. A.M.S.G. AMEN.
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