Avant d’attaquer la chronique de
Black Abomination Spawn, premier album d’Omegavortex tout juste sorti chez Invictus Productions, je souhaitais me pencher dans un premier temps sur la compilation
Spectral Blackness réunissant tout ce que le groupe a pu sortir en amont, de l’époque où celui-ci s’appelait encore Ambevilence jusqu’à ces deux démos promotionnelles datant respectivement de 2017 et 2018. Un programme plutôt chargé puisqu’avec ces douze titres on dépasse ici de quelques minutes l’heure de jeu...
Sortie l’année dernière sur Goat Throne Records (Burial, Cystic, Granulated, Molder...) cette compilation reprend pour artwork la célèbre photo de la nébuleuse du sablier (ou MyCn 18) capturée par le télescope Hubble en 1996 et déjà largement popularisée par un certain Pearl Jam sur son album
Binaural. Néanmoins, on n’en voudra pas aux Allemands, le rendu en noir et blanc offrant quelque chose de moins tangible et d’un peu plus menaçant.
Comme la plupart des compilations,
Spectral Blackness s’ouvre sur les titres les plus récents (ceux composés sous le nom d’Omegavortex entre 2017 et 2018, de "Omega Spheres" jusqu’à "Malevolent Chaos") suivi de fil en aiguille par les morceaux les plus anciens (de "Metamorphic Evil" à "Hallucinations" composés à partir de 2009 et ce jusqu’en 2014 lorsque le groupe se faisait encore appeler Ambevilence). Une progression antéchronologique justifiée ici, outre ce changement de nom, par la grande disparité qui existe en matière de production puisque près de la moitié du tracklisting est ici trustée par des titres étiquetés "Rehearsal 2009/2010". Loin du travail relativement soigné offert sur les sept premiers morceaux (mais qui forcément d’une sortie à l’autre diffère déjà quelque peu), ces enregistrements captés en répétitions n’affichent naturellement pas les mêmes qualités. Brouillonne, bancale, déséquilibrée et lointaine, la production (à vrai dire inexistante puisque le groupe s’est probablement contenté de fixer ici et là quelques micros) sur ces quelques titres ne trompera personne (si ce n’est peut-être l’amateur de Black Metal cradingue et primitif) sur leur statut. Alors oui, on appréciera de voir ces quelques enregistrements proposés ici, surtout afin de porter un regard complet sur les origines d’Omegavortex. Sauf qu’en vrai, passé le titre "Sigil Of The Perverse", je ne suis pas certain que beaucoup d’entre nous poursuivront la lecture de
Spectral Blackness… Une fois, ça va, deux fois…
Vous l’aurez donc compris, cette compilation certes généreuse vaut surtout pour sa première moitié, bien meilleure quelques soient les critères sur lesquels on décidera de s’attarder. Mais du coup, de quoi s’agit-il exactement ? Et bien Omegavortex/Ambevilence est un quatuor allemand qui pratique un Black / Death extrêmement virulent (qui pourrait rappeler par moment le Death Metal hystérique de formations telles que Beyond, In Obscurity Revealed, Vorum, Concrete Winds, Taphos, Malicious...) qu’il va dérouler le temps de compositions relativement longues puisque parmi ces titres les plus récents, tous affichent des durées supérieures à cinq minutes. Ces titres qui tendent ainsi à s’étirer dans le temps suggèrent cependant l’idée qu’Omegavortex n’est pas du genre à se contenter de foncer tête baissée dans l’espoir de faire le plus de dégâts possibles mais qu’il préfère travailler sur ses atmosphères en créant ainsi une certaine dynamique. Pour se faire il n’y a évidemment pas trente six solutions. Aussi, à ces passages tendus menées le couteau entre les dents à coups de blasts sauvages et frénétiques (pour ne pas dire épileptiques), de solos chaotiques et de riffs nerveux et affutés aux illuminations mélodiques typiques d’un Black Orthodoxe, on va retrouver tout un tas de séquences plus ou moins plombées et/ou tarabiscotées qui vont permettre aux Allemands de nuancer leur propos et d’offrir autre chose à se mettre sous la dent que ces moments explosifs qui, étant donné la durée des titres et l’intensité déployée, auraient pu finir par devenir un brin redondant et donc lassant... Heureusement il n’en est rien, Omegavortex enchainant les punitions auditives avec suffisamment d’intelligence pour varier les plaisirs tout en restant d’une sévérité sans faille !
Bien que disparate dans son contenu,
Spectral Blackness n’en reste pas moins une très bonne compilation réunissant sous un seul et même format tout ce qu’ont pu sortir (et même ne pas sortir puisqu’un titre comme "Malevolent Chaos" n’apparait vraisemblablement sur aucun support listé sur Metal Archives) Omegavortex et Ambevilence. Si on rentrera un peu plus dans le détail de la musique des Allemands avec la chronique prochaine de
Black Abomination Spawn, vous devriez malgré tout avoir après la lecture de ces quelques lignes une idée assez claire de ce qui vous attend si vous décidez de vous plonger corps et âme dans l’univers sombre, dense et explosif d’Omegavortex.
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène