Sylosis - Edge Of The Earth
Chronique
Sylosis Edge Of The Earth
Dans un monde parfait, METALLICA n'aurait jamais sorti “Load” en un jour funeste de juin 1996. De nombreuses âmes métalleuses eurent été épargnées et, plutôt que de sombrer du côté crooner de la force, les Mets auraient été suffisamment bluffés par « The Gallery » (une certaine idée de la perfection à la suédoise, 1995) pour se mettre au death mélodique, Kirk Hammett retrouvant alors l'usage de ses doigts et Lars Ulrich ses réserves d'anabolisants, au placard depuis les sessions d'enregistrement de « … And Justice For All ». Incapable de growler correctement après s'être cassé la voix (Patriiiiiiiiiick !!!) sur « Nothing Else Matters », James Hetfield aurait laissé son micro vacant et le choix des américains se serait porté, cocorico, sur notre Stéphane Buriez National, le timbre d'ours mal léché du frontman Josh Middleton (SYLOSIS, formé en 2000 à Reading, on y vient !) étant assez proche de celui du leader de LOUDBLAST. Dans un monde parfait, les Four Horsemen n'auraient pas tué tout espoir d'une vie meilleure avec « Reload » et le Royaume Uni aurait continué à engendrer des formations aussi essentielles que la génération death/grind qui valut à Earache son statut de firmament de l'extrême au début des années 90. On n'aurait donc jamais connu BULLET FOR MY VALENTINE et SYLOSIS, qui en est à son second coup d'essai après deux EPs chez In At The Deep End et « Conclusion Of An Age » (2008) chez Nuclear Blast, serait le groupe parfait par excellence, capable à lui seul de fédérer sous son nom bannières classic thrash et banderoles death mélo.
Pourquoi diable cette tentative de metallic fiction me direz vous ? Parce que dans ses meilleurs moments, SYLOSIS combine l'essence d'un thrash à l'américaine – METALLICA donc sur « From The Edge Of The Earth » et « Altered States Of Consciousness », mais également le MACHINE HEAD hyper heavy des deux derniers albums sur « Dystopia » et « Apparitions » – au death mélo classieux d'un DETONATION, meilleure variation connue d'un DARK TRANQUILLITY qui ne se serait pas encore noyé sous une couche de claviers émo dégoulinants de mièvrerie. L'arme fatale de SYLOSIS ? Son six-cordiste Josh Middleton, dont chaque éclair lead ira droit au cœur des amateurs de motifs mélodiques fluides et enchanteurs : on est bien au-delà de la simple plus value tant le bonhomme joue juste et transcende des compos d'obédience death thrash (même si la formulation death reste à tempérer) qui, sans son apport, n'auraient pas du tout la même envergure. Régulièrement ponctuées de véritables instants de grâce pour tout fan de contenu mélodico-brutal qui se respecte, « Edge Of The Earth » a potentiellement tout de la terre promise mais souffle pourtant le chaud - un contenu progressif ambitieux, le cachet héroïque des guitares lead, un mélange des genres thrash et death aux petits oignons – et le froid, l'album étant malheureusement affligé d'une foule de petits défauts assombrissant un bien fascinant tableau (superbe artwork au passage).
Premier grief, le chant, également assuré par Middleton. Qu'il soit clair (usage modéré ici) façon Rob Flynn en plein accès de crise émo (« Apparitions », encore) ou à la limite du bûcheron aviné échappé d'un groupe de sludge, le bougre peine franchement à convaincre, quand il ne franchit pas régulièrement la ligne jaune en abusant de gueulantes criardes dignes d'un combo metalcore de troisième zone. S'ils veulent jouer dans la cour des grands, les anglais de SYLOSIS ont donc tout intérêt à dégotter un chanteur sérieux! Deuxième point d'achoppement, la durée excessive des morceaux (6 minutes en moyenne) et la longueur déraisonnable de l'opus, surtout compte tenu de la relative neutralité de certains plans thrash up tempo pas des plus significatifs. Seul extrait à échapper aux nombreuses baisses de régime qui tirent malheureusement « Edge Of The Earth » vers le bas, l'instrumental aux tempis modérés « Where The Sky Ends » ; très convaincant lorsqu'il ralentit la cadence ou se laisse porter par des solis aériens de toute beauté, SYLOSIS tient là deux axes de travail pour l'avenir, le manque de variété de jeu du batteur Rob Callard restant dans l'immédiat moins préjudiciable. Ces réserves émises, reste un skeud de grande qualité qui, s'il demande de faire abstraction de certaines failles évidentes, n'en demeure pas moins une très bonne surprise et si dans un monde parfait Kevin Costner n'aurait pas arrêté le cinoche après son passage chez Clint Eastwood, on ne voit pas, vu les armes dont il dispose, comment SYLOSIS pourrait s'abaisser au niveau d'un « The Postman » ou d'un « Waterworld ».
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4 COMMENTAIRE(S)
citer | je viens d'écouter leurs 2 albums, et franchement je suis conquis, y'a vraiment de TRES bon morceaux... Riffs meurtriers, solos de folie, changements de rythme efficaces etc etc ... fan de thrash, metalcore, death technique, enfilez votre casque et savourez! |
citer | AH ouais les extraits sont foutrement bons (à part "Empyreal")!
Achat obligatoire! |
citer | donvar 27/02/2011 15:38 | note: 8/10 | Ou ciel c'est bon! Leur teaser , "making-of" m'avait déjà donné très envie.
J'espère vraiment le trouver pas cher d'ici peu. |
citer | Ecouté rapidement, ça avait l'air bien sympatoche ! |
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4 COMMENTAIRE(S)
28/12/2011 02:18
27/02/2011 18:47
Achat obligatoire!
27/02/2011 15:38
J'espère vraiment le trouver pas cher d'ici peu.
25/02/2011 09:28