Auteur d’un
« Edge Of The Earth » pas loin d’être remarquable, SYLOSIS remet le couvert à peine un an et demi plus tard et se retrouve, à l’automne 2012, confronté à un double défi ; monter en première ligne d’un package modern metal attractif sur le papier (FEAR FACTORY et DEVIN TOWNSEND, au Bataclan le 10 décembre) et surtout livrer le digne successeur d’un album qui figurait haut la main parmi les très bonnes pioches de l’année passée. Si l’on n’est pas trop inquiet sur la capacité des Anglais à éclipser une usine à peur malheureusement frappée d’obsolescence, on peut d’ores et déjà se désoler que pour leur troisième incursion studio, la bande à Josh Middleton n’ait pas su se montrer à la hauteur de sa réputation grandissante.
Middleton ? N’attendez pas de moi la moindre vanne sur la duchesse de Cambridge, la calvitie galopante du Prince William ou les frasques de Pipa car si le frontman Josh mérite d’être la cible des tabloïds, c’est bel et bien pour des lignes de chant bas de gamme déjà décriées en ces pages du temps de leur deuxième full length. Les timides envolées de chant clair quasiment remisées au placard (le titre fleuve « Enshrined » mis à part), ne reste plus qu’un va et vient growl médiant/chant hurlé aussi pénible que l’alternance UMP/PS, le talentueux guitariste compensant du mieux qu’il peut ces carences persistantes avec une plâtrée de riffs à l’ancienne (le METALLICA de « Master Of Puppets » et « …And Justice For All » passé à la moulinette néo thrash), saupoudrés de leads/solis de première main. Problème, ce qui fonctionnait la plupart du temps sur
« Edge Of The Earth » ne suffit plus ici, habitués que nous sommes à être subjugués par les éclairs de génie d’un Middleton qui aurait sûrement gagné à mûrir un peu plus son « Monolith ». Car si l’ensemble des compositions proposées ici donne dans l’agréable, l’essentiel a foutu le camp et plutôt que de tailler des croupières à ce qui alourdissait l’opus précédent, SYLOSIS joue de nouveau la carte de la rallonge (une heure et quart de thrash, record à battre!), quitte à laisser l’amateur de modern thrash burné sur le bas côté.
Et puisqu’aucun titre ne se hisse vraiment au dessus de la mêlée, on se contentera des quelques mèches allumées ici et là (la speedée « A Dying Vine », le thème central de « All Is Not Well »), en regrettant que le combo de Reading n’ait pas opté pour un format court plus propice aux raids éclairs, ainsi qu’à l’élaboration d’un tracklisting efficace. Car en l’état, les quelques scories qui alourdissaient l’écoute d’un
« Edge Of The Earth » autrement plus inspiré (une certaine propension à la redite, qui mettait à mal la fluidité de la galette) prennent le pas sur les qualités naturelles d’un SYLOSIS à 50% de ses capacités ici, et qu’on a sans doute amené à forcer par manque de temps. Dommage également, que la plupart des riffs donnent dans le fonctionnel et que la section rythmique se contente d’assurer le minimum syndical, à l’instar d’une production de Romesh Dodangoda qui ne leur rend absolument pas justice. Des morceaux (et un album) trop longs, des changements de rythme et d’ambiance pas assez appuyés, un chanteur hors sujet et des coéquipiers au fond de jeu un peu limité, voilà pour les failles évidentes qui freinent encore l’ascension de SYLOSIS, groupe ô combien prometteur dont on attend avec impatience qu’il soigne son entrée chez les cadors du genre. Car si ce « Monolith » somme toute correct n’a rien d’infamant, les Anglais vont vite devoir sortir de leur zone de confort, sous peine de végéter dans une division inférieure dans laquelle ils n’ont plus grand-chose à prouver.
4 COMMENTAIRE(S)
14/09/2012 21:01
14/09/2012 09:39
13/09/2012 21:53
10/09/2012 16:28
Par contre c'est vrai qu'ils pourraient essayer de faire plus court! "Edge of the earth" était déjà trop long et celui là prend le même chemin...