…And Death Said Live marquait le retour in extremis (split évité de justesse) de Mors Principium Est il y a tout juste deux ans chez AFM Records. Les adeptes des Finlandais et de death/thrash mélodique « qualité deluxe » auront été comblés, plutôt rare pour le genre en ces temps moroses. Mené désormais par le Britannique prodige Andy Gillion (les vertus de l’Internet), ce dernier reprenait quasiment trait pour trait le riffing laissé par Jori Haukio sur
Liberation = Termination. Un « comeback » qui ne tapera pas vraiment dans la fourmilière et caressera dans le sens du poil les fans de Mors Principium Est. Trop peut-être ? Le groupe désormais remis en selle, Andy allait-il oser dévier de trajectoire ? La réponse se trouve quelques lignes plus loin. Mais avant de produire ce nouvel opus, la bande verra le départ de son guitariste rythmique Andhe Chandler au profit de notre Frenchie Kevin Verlay (bassiste live pour Aborted) qui les aura aidés pendant leur tournée japonaise l’année dernière.
Ma chronique de
Dawn Of The 5th Era pourrait tenir en une ligne. Difficile pour moi d’écrire du neuf (la bête noire du chroniqueur) et de ne pas faire légèrement la moue lors d’une ouverture (« God Has Fallen ») trop prévisible... Il faudra patienter jusqu’à l’imparable « We Are The Sleep » pour pleinement se décrisper. N’attendez donc aucune (r)évolution pour 2014, Andy Gillion ne prend (malheureusement ?) aucun risque et ira ici affiner son jeu. Pour les néophytes, Mors Principium Est c’est un death/thrash survolté (At The Gates sous amphétamines, avis aux déçus de leur retour) à la rythmique martiale déshumanisée et aux mélodies froides entêtantes. Mais comme un nouveau challenge, le niveau technique manque d’un bon cran, à tel point que sur certains passages des groupes comme
Arsis ou le méconnu
Codeon (en hibernation) viennent en tête. Le père Andy se déchaîne : riffs alambiqués, accélérations démentielles et cargaisons de soli injouables sur chaque titre. La production du Panic Room (même studio que
…And Death Said Live) semble encore plus puissante et « claire » ainsi qu’au rendu moins synthétique malgré un son de caisse claire (et toms) sujet à débat (le pétard mouillé du break de « The Journey » est un bon exemple). Volume élevé de rigueur, cela permet de fait d’écouter de façon optimale les instruments (le boulot d’Andy est assez faramineux) mais aussi les vocaux de Ville. On se rend alors compte que le bonhomme a gagné en coffre et varie d’avantage son timbre. Sa meilleure performance (on criera à ses côtés le couplet d’« Innocence Lost »).
L’oreille minutieuse à la recherche de l’ambiance glaciale de
The Unborn ou des tubes inoxydables de
Inhumanity (11 ans déjà…), il faudra se faire un raison et oublier cette quête... Le clavier en soutient donnant cette effet « brise fraîche » perd en présence et paraîtra atrocement kitsch lors de ces rares utilisations (Kalmah du pauvre de « Innocence Lost » et « Monster In Me » ou l’intro AB Production de « The Forsaken »). Le début d’album ou certains passages peinant à démarrer, sentiront parfois les chutes de studio du précédent opus et n’aideront pas non plus. Quant à cette touche émotive (« God Has Fallen », « The Journey » et « The Forsaken »), elle n’est ma foi pas déplaisante mais n’arrivera pas à retenir réellement notre attention. Ces baisses d’intensité mises de côté, le plaisir d’écoute est heureusement bien présent. On se prendra encore au jeu (« air guitar » et « headbang » dans son salon) sur les uppercuts « We Are The Sleep », « Innocence Lost », « Monster In Me » (couplet redoutable !) et « Wrath Of Indra » ou bien les leads heavy/power de « I Am War » et de l’interlude « Apricity ». Mors Principium Est connaît parfaitement sa recette.
Dawn Of The 5th Era confirme la domination de Mors Principium Est dans ce genre discret qu’est le death/thrash mélodique (à la sauce Europe du Nord). Un album léché, accrocheur et casse nuque aux compositions les plus complexes des Finlandais à ce jour. Reste que le père Andy (seul à la création) semble malgré tout moins inspiré que sur
…And Death Said Live. L’enchaînement habituel de gros hits demeure absent, fragmentés ici sur plusieurs passages redoutables qui raviront les disciples. On aurait souhaité quelques prises de risque (trois premiers albums résolument différents les uns des autres) plutôt qu’un
…And Death Said Live-v2. L’efficacité reprendra le pas.
8 COMMENTAIRE(S)
26/12/2014 15:33
Peut-être l'homogénéité des compo' dessert un peu trop ces albums...
Ne boudons pas non plus notre plaisir en ces temps de disette melodeath !
A surveiller dans le genre "groupes melodeath peu connus mais prometteurs" : les nouveaux Eventide, Harasai et Canopy.
05/12/2014 15:21
bref le moins bon de la disco car le moins singulier.
27/11/2014 12:12
California Dreamin'.
26/11/2014 11:49
Pas le meilleur, peut-être même le moins bon, mais c'est dire la qualité de leur discographie !
25/11/2014 19:16
Tout pareil ^^
21/11/2014 21:55
21/11/2014 17:58
21/11/2014 17:25