Un revenant ? On croyait Mors Principium Est (MPE) mort et enterré depuis 2007… A vrai dire leur avenir semblait plus que compromis après le départ de l’unique compositeur (Jori Haukio) peu de temps après l’enregistrement de
Liberation = Termination. Il sera suivi par l’autre guitariste fondateur, Jarkko Kokko… Malgré un silence pesant, les membres restants tenteront en vain de rassurer tous leurs adeptes sur le futur de MPE. Voilà que la magie d’Internet arrive. Les Finlandais postent en 2011 une annonce sur Facebook pour retrouver deux guitaristes. Si le recrutement échoue, l’histoire de MPE s’arrêtera là. Il en sera tout autre. Le Britannique Andy Gillion devient le lead guitariste, pour la rythmique il s’agira du Néozélandais (installé en Finlande dorénavant) Andhe Chandler. Armé de ses deux nouveaux musiciens, le groupe signera sur le label allemand AFM Records puis enregistrera ses instruments dans le studio de l’ex-guitariste Jori. MPE partira ensuite en Suède au Panic Room (Scar Symmetry, Torchbearer, AtomA…) pour le chant et le mixage. Mars 2007,
Liberation = Termination. Décembre 2012,
… and Death Said Live : clin d’œil à leur retour, celui d’une des plus grosses pointures du death mélodique.
Si vous recherchiez un vent de fraîcheur dans la scène en provenance de Finlande, ne continuez pas plus loin la chronique. Les deux nouveaux guitaristes ne se risquent à aucune expérimentation, reprenant le death/thrash mélodique typé suédois (At The Gates burné) et moderne laissé sur
Liberation = Termination. Un bonheur de réentendre le chant criard de Ville, simple et toujours aussi redoutable avec ces quelques expérimentations vocales que l’on tentera d’imiter sous la douche (le break guttural de « Dead Winds of Hope » à 3:24, on en redemande !). Il en ira de même pour le jeu de batterie martial (presque robotique) de Mikko ne lésinant pas sur la double pédale, marque de fabrique qui a prouvé son efficience depuis
Inhumanity. Ah ces deux premiers albums… Une pointe de nostalgie refera inéluctablement surface. Les écoutes défilent et on ne retrouvera pas l’atmosphère glaciale unique de
The Unborn ni les hits intemporels de
Inhumanity. Et que dire de cette recette usée par tous les pores : tempo survolté, soli de « guitar hero », nappes de claviers… Des faux airs d’un Kalmah par exemple (« The Meadows of Asphodel » en tête). Déception ?
Et bien non, plutôt une bonne surprise même ! Comme beaucoup, j’étais assez sceptique de ce remaniement radical de line-up (amputation de la tête pensante). La composition de
… and Death Said Live passe cette fois à un niveau supérieur (la quantité de riff est assez impressionnante) et les prouesses techniques d’Andy surpassent de loin son prédécesseur. Chaque titre ayant droit à son solo infaisable et interminable (épaulé par Ryan Knight de The Black Dahlia Murder), le coup de grâce étant fait sur la monstrueuse conclusion « Dead Winds of Hope » (le meilleur titre de la galette). Pas vraiment de concession donc, l’efficacité reste l’objectif principal : tempo soutenu, riffs accrocheurs par poignée, son massif et ça dès l’ouverture « Departure ». Impossible de ne pas secouer sa crinière et de mimer le jeu de guitare (l’imparable « What the Future Holds? »), signe avant coureur d’une musique jouissive, rare en ces temps ! Pourtant quelques frayeurs viendront se glisser les premières écoutes. Le spectre du death mélodique « next gen » fadasse (le dernier Cipher System) pointera son nez sur quelques introductions mais sera de suite balayé par des riffs incisifs casse nuque (« Bringer Of Light », le hit « Ascension » ou « Destroyer Of All »). « Next gen » ? Un clavier bien mieux utilisé que sur son prédécesseur. En soutient, il rappellera par moment le souffle gelé et futuriste de
The Unborn tout en accentuant cette impression de « densité » délivrée par la musique de MPE.
Cinq ans et demi que l’on attendait le quatrième album de Mors Principium Est… Forcément beaucoup feront la fine bouche sur ce retour in extremis et sans prise de risque des Finlandais. L’œuvre en demi-teinte
Liberation = Termination prenait la poussière pour ma part.
… And Death Said Live demeure quant à lui nettement plus carré et redoutable. Aucune surprise il est vrai mais la scène actuelle est tellement pauvre qu’on ne pourra que se laisser emporter par la musique de MPE. « 8/10 ? » hurleront certains. 7.75 n’étant pas possible avec le système de notation, on arrondi donc au chiffre supérieur. Peut-être que l’album suivant exposera des guitaristes plus « libres », obligés ici de reprendre les fondations laissés par Jori Haukio afin de rester dans l’esprit du groupe et de ne pas décevoir les fans. En attendant, un death/thrash mélodique sans baisse de régime de la sorte, je prends les oreilles grandes ouvertes.
11 COMMENTAIRE(S)
23/12/2012 19:28
23/12/2012 18:05
Ben y' a de quoi se sentir coupable d'headbanguer la-dessus
22/12/2012 19:28
18/12/2012 20:18
Putain c'est énorme !
13/12/2012 16:57
Carrément Digne de The Unborn en quoiqu'il en soit..
12/12/2012 19:56
12/12/2012 19:21
C'est un débat dans lequel je ne rentrerai pas
12/12/2012 17:37
C'est pas inventif pour un sou mais ce son et cette patte, c'est eux qu'ils ll'ont inventé.
12/12/2012 16:46
12/12/2012 16:00
Liberation = Termination est enregistré en septembre 2006. Il quitte le groupe en décembre 2006. D'où le long silence de MPE, sans compositeur.
EDIT : ah bah t'as corrigé !
12/12/2012 15:57
En tout cas, le groupe de melodeath moderne le plus prometteur à l'époque et définitivement chef de file du genre grâce à cet album, je l'espère...