Darkest Hour - Undoing Ruin

Pour beaucoup si je vous dis « The Sadist Nation », une bosse assez distincte se forme au niveau de la braguette car un certain nombre de personnes (dont moi) ont découvert Darkest Hour par ce titre monumental. Le groupe nous revient deux ans après la sortie de Hidden Hands Of A Sadist Nation, album alliant mélodie et brutalité avec une touche et une ambiance indescriptible et comprenant en plus une production écrasante de puissance et des invités de luxe (Tompa, Anders Björler ou Marcus Suneson par exemple) fiouuu…bref l’album de la reconnaissance et de la confirmation du potentiel musical du groupe après un So Sedated, So Secure tout aussi remarquable. La nouvelle tombe enfin : Devin Townsend s’occupe de la production du quatrième album de Darkest Hour pour une sortie fin juin…Autant dire qu’après çà, ce Undoing Ruin était un des albums les plus attendus de cette année 2005 !

Alors que peut bien nous offrir Darkest Hour avec cette nouvelle cuvée ? Je répondrai du Darkest Hour point barre. Enfin la base du style si indescriptible (qui fait la différence avec la flopée de groupe metalcore) reste la même, la direction prise change par rapport au précèdent album. Le titre d’ouverture « With A Thousand Words To Say But One » rend compte du léger changement et notamment de la production privilégiant le son clair et la distinction des instruments ainsi que les nombreux arrangements des compositions. Si on compare cette introduction d’album à « The Sadist Nation », il est clair qu’elle fait vraiment pâle figure mais se rattrape heureusement sur un break vraiment monstrueux (© Les Inconnus power) ! Rassurez vous tout de même ce Undoing Ruin possède son lot de hits en puissance avec clairement l’un des meilleurs titres de Darkest Hour à mon sens, je parle bien sûr de « Sound The Surrender » où l’efficacité est à son paroxysme ! Là évidemment on dit « Merci » aux guitaristes de nous balancer des riffs aussi géniaux mais surtout au dénommé Kris Norris qui vous laissera sur le cul à coup sûr ! (Et là on comprend pourquoi le bonhomme donne des leçons sur son propre dvd) Ceci se traduisant par des démonstrations techniques sur chaque titre de l’album et des vagues de riffs thrashy ou mélodiques ultra efficaces par paquet de cent.

Car effectivement cette fois-ci un retour aux sources se fait grandement ressentir, place aux mélodies entêtantes suédoises bien présentes à l’instar d’un The Mark Of The Judas mais ceci toujours dans l’esprit de Darkest Hour : rage dans des paroles significatives et ambiance chaotique sont toujours au programme ! Les hymnes au chaos comme « This Will Outlive Us » ou « District Divided » confirment bien que nous écoutons du Darkest Hour, toujours ces passages barbares et furieux pour épileptiques à vous mettre une fosse en feu mais tout en gardant une base très mélodique. Le groupe a aussi pensé aux splendides interludes instrumentaux pour calmer nos tympans : « Pathos », titre acoustique tout droit sorti d’un album d’In Flames ou « Ethos » nous exposant encore les prodiges de Kris. Certain titres sortent tout droit de Suède et on vient même à se demander si l’album n’a pas été enregistré là-bas et non au Canada ! Que ce soit le supra mélodique « These Fevered Times » ou bien « Tranquil » et ses mélodies leitmotivs entêtantes à souhait qui concluent fort bien ce Undoing Ruin.
Allons donc maintenant au rayon nouveauté, même si l’album se veut plus mélodique, Darkest Hour garde son côté sombre et sensible, « Convalescence » pourra effrayer les fans du groupe où pour la première fois en John Henry ponctue ses cris torturés par un chant parlé assez étonnant. Pour certain ce titre est l’un des pires du groupe, pour d’autre l’un des meilleurs (moi compris), l’ambiance triste et noire du titre aidée par ces riffs poignants ainsi que cette variation de chant succincte, fera dresser les poils d’un bon nombre. Dans le même esprit « Paradise » confirme le génie et l’alchimie dominante du groupe à nous offrir une musique touchante qui ne tombe pas dans le mielleux.

Pour conclure, Darkest Hour nous offre un bien bon album qui n’est pas une copie conforme des précédents albums ou de la foule d’autres groupes où le style s’y rapproche. Nan la touche personnelle du groupe est toujours percevable et pas encore égalée, les réfractaires trouveront le côté trop accessible écoeurant et traiteront le groupe de vendus. Pour ma part le seul vrai reproche que je pourrai faire c’est la durée bien trop courte de ce Undoing Ruin qui me laisse vraiment sur ma faim et enfin pour chipoter je trouve la production de Townsend un peu faiblarde par rapport au son bulldozer des studios Fredman, enfin çà reste une question de goût hein ! Allez vivement un deuxième concert en France pardi !

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