« One nation under the gun… », le rouleau compresseur
Hidden Hands Of A Sadist Nation résonne encore et encore chez les anciens adeptes lorsque l'on parle de Darkest Hour (ah ce « Veritas, Aequitas » à vous prendre les tripes…). Pourtant limité à ce petit bijou de noirceur après un enragé
So Sedated, So Secure, le très mélodique
Undoing Ruin avait aussi su faire son effet et convertir un plus large public. Dans ce cercle vicieux de conquête de nouveaux disciples, le « mainstream » (refrains au chant clair dans la mouvance « core ») et peu inspiré
Deliver Us signera le divorce avec ceux réfractaires à cette direction « catchy » prise par
Undoing Ruin. Pour couronner le tout, le soliste extraterrestre Kris Norris quittera la bande peu de temps après (vous savez le monsieur responsable de
Hidden Hands Of A Sadist Nation et des soli infaisables), remplacé par Michael Carrigan, monstrueux lead guitariste d'At All Cost. Invité d'honneur lors de la tournée d'At The Gates aux USA et conscient de leur évolution à des années lumières de leurs débuts, Darkest Hour reprend ses rennes et annonce un retour aux sources avec un sixième album au titre explicite
The Eternal Return.
A l'instar d'un Nightrage sorti il y a quelques jours, je dois vous avouer avoir pris ce
The Eternal Return de manière assez blasé, sans rien attendre d'exceptionnel en retour. Pourtant Darkest Hour gomme tous les odieux aspects de
Deliver Us, fini le chant clair et les mélodies niaises en complet décalage avec leurs paroles engagées. La band de Washington privilégie le titre « direct » et non mielleux comme à la bonne époque : riffs death/thrash incisifs à la suédoise, tempo accéléré et chant déchaîné sont au menu. Un John dorénavant sous hormones, le bonhomme tapant d'avantage dans les graves (l'alcool peut-être) voire carrément dans un pattern death (le terrible « Bitter » ou « Black Sun ») ! L'environnement reste quant à lui très mélodique et reprend ce qu'avait laissé
Undoing Ruin. Mélodies et refrains accrocheurs à foison donc : le tube « The Tides », « Blessed Infection », « Distorted Utopia » ou « Black Sun » sauront rassasier l'adepte du riff qui colle, la nouvelle recrue remplaçant Kris Norris n'y étant pas étrangère. Ceux connaissant At All Cost auront déjà eu un avant goût des capacités du monsieur, les autres écoutez donc « The Tides » et son solo interminable pour en juger.
Pourtant la « furie », ce mot si cher au groupe et dans leurs gênes punk/hardcore n'est toujours pas revenu marquer les esprits. Malgré une certaine patate dans la musique (« Bitter » et sa minute de folie !), on est encore à des années lumières d'un « vrai » Darkest Hour post-apocalyptique. Cela reste bien mou du genou, le principal fautif étant sans nul doute ce son (sans Devin Townsend cette fois) exécrable de propreté (
So Sedates, So Secure paraît « raw » à côté) et peinant en puissance (Fredrik Nordström en rigole encore) créant un réel fossé entre ce qui est joué et le rendu final. Et puis il faut avouer que la bande possède encore des reliquats amorphes de
Deliver Us, ce qui n'aide pas foncièrement la chose… En dehors de ça, on trouvera un Darkest Hour encore peu inspiré (« Transcendence » est un bon exemple) sans les hits habituels malgré une maîtrise certaine de son sujet. Ajoutez à çà une durée bien courte (une petite demi-heure) et vous aurez le sentiment mitigé que je peux avoir après moult écoutes.
Honorablement ficelé et exécuté avec brio (avec qui ?),
The Eternal Return n'est pourtant pas le « retour » tant attendu. En effet Darkest Hour déversera en demi-teinte son énergie dévastatrice (production et composition) et jouera la carte de la facilité en ne faisant que le strict minimum pour passer sa mention « bien ». Espérons juste que la bande passe la troisième car elle risque d'être oubliée très vite sans un vrai déclic. Wait and listen.
2 COMMENTAIRE(S)
29/08/2009 12:12
28/07/2009 15:45
9a s'éloigne un peu (beaucoup) de l'orientation prise pas "Undoing Ruin, ça tabasse de bout en bout avec certains passages bien sympa (No God par exemple) mais j'ai du mal à y retrouver la gniak d'antan et ce qui m'avait fait adorer "Hidden Hands Of A Sadist Nation"... L'album est bon mais je ne pense pas que j'y retounerai à la différence de ses prédécesseurs...