Sur son lit de mort, tout prêt d’être débranché après le départ de ses deux guitaristes en 2011, Mors Principium Est (MPE) aura été sauvé in extremis par le jeune (24 ans à l’époque) Britannique multi-instrumentiste surdoué Andy Gillion (merci aux réseaux sociaux). Andy, sorte de “geek” à l’humour communicatif, est devenu ainsi le groupe MPE à lui tout seul, groupe désormais duo depuis cette année, du line-up historique il ne restera plus désormais que son frontman Ville Viljanen, le batteur fondateur et le bassiste quittant l’aventure peu après la sortie de
Embers Of A Dying World. Pour ce septième album tout simplement intitulé
Seven et pour confirmer la géolocalisation en Finlande, MPE rappellera le batteur de session Marko Tommila présent sur
Liberation = Termination.
... And Death Said Live devait répondre aux attentes des adeptes de MPE, en confirmant son talent de composition pour délivrer une musique répondant aux codes tout en étant efficiente, Andy n’a plus les mains liées. Le guitariste a pu ainsi ensuite libérer ses appétences aux claviers et à la programmation d’orchestration. Pas forcément le plus friand de ses expérimentations “eurodance” ou son piano parfois kitsch au possible (plus particulièrement sur
Embers Of A Dying World), le gaillard ne les gomme pas encore (constat dès l’introduction de “A Day For Redemption”) mais remettra sa guitare au front. Une six cordes qui ne se limite pas qu’à des démonstrations de soli (syndrome Arch Enemy), place à un réajustement de la dose death/thrash suédois sous perfusion. Un résultat affuté pour secouer notre coupe mulet (oui plus beaucoup de cheveux sur le dessus à nos âges) : “Lost In A Starless Aeon”, “In Frozen Fields”, l’imparable “Rebirth” ou un très “catchy” “The Everlong Night”... Finalement je pourrais citer tout l’album, l’accroche est totale. Evidemment tout cela encore ponctué d’élans heavy/power virtuoses d’Andy mais finement dosés.
Principal responsable du rendu final, Andy n’est pourtant pas seul sur l’embarcation. Le jeu martial et véloce de Marko donnera un véritable coup de fouet à la musique de MPE. Pour l’occasion je me suis remis
Liberation = Termination (un peu dur sur la chronique à sa sortie je dois avouer) et on retrouve typiquement l’impact d’un “cyber At The Gates bodybuildé”. Rappelez vous des morceaux “Finality” (oh que c’est bon !) ou “Sinners Defeat”. Mettez ensuite la casse nuque “Rebirth” (véritable retour en 2007), les frappes musclées de “Master Of The Dead” ou les blast beats sur le final “My Home, My Grave”. Comme un air de famille ! Comme à son habitude depuis 17 ans, rien à redire sur le chant du vétéran et porte étendard de l'héritage MPE, Ville Viljanen, quitte même à tenter de l’imiter sur certains refrains (“Rebirth” encore lui : “Arise !”) !
A l’image du retour en trombe sur
... And Death Said Live en 2012, Mors Principium Est semble de nouveau rajeuni et sort reboosté par une rythmique percutante. Comme d’habitude le boulot de composition d’Andy est juste hallucinant mais plutôt que des patés d’orchestrations et de soli étouffant, le retour des guitares incisives à l’efficacité antérieure changera la donne. Du death mélodique haut de gamme garanti sans temps mort, impensable pour ce genre éteint à notre époque. Un compagnon qui plus est parfait pour ce confinement, comme quoi cette fin d’année n’est pas si noire que ça.
6 COMMENTAIRE(S)
01/03/2021 08:40
Et je me range définitivement dans le camp des messages précédents : le death mélo, c’est plus trop ma came mais quand c’est autant une putain d’usine à tubes avec une patate monstre, ben ça poutre !
26/01/2021 19:17
26/11/2020 19:06
Alors que les précédents depuis la réactivation en 2012 étaient assez bof, ce dernier rejeton met dans le mille avec une fougue peu commune et hautement communicative. Une putain d'inspiration au service d'une énergie de tous les instants; aucun titre faible, une prod moderne et évidemment plastoc mais ici osef car ça fonctionne, des mélodies néo-classiques absolument imparables, des riffs qui font mouche à tous les coups... bref, un grand coup de pompe mélo-death dans le derche (un peu comme celui que m'avait asséné un certain Wintersun en 2004, c'est dire si ça remonte loin...) !
9 titres = 9 branlées + une excellente reprise du tubesque Uprising de Muse qui clôture à merveille ce bouillonnement créatif. Très rarement un machin estampillé "mélo" m'a vraiment obligé à changer de calbut dans l'heure, là oui ^^
Du grand art !
13/11/2020 17:47
Et belle reprise, une fois de plus (Muse cette fois-ci) !
09/11/2020 10:53
09/11/2020 08:20