Warsawwasraw - Sensitizer
Chronique
Warsawwasraw Sensitizer
Salut les amis ! Vous aimez Full Of Hell ? Vous aimez aussi United Nations ? Orchid ? Corrosion of Conformity ? Ok, alors cette chronique est pour vous. Je dois bien vous avouer que je ne sais jamais comment parler de tout ce qui a trait de près ou de loin à la Powerviolence. Je ne suis pas vraiment capable de dire autre chose que « Hey, ça tape fort, donc c'est cool ! ». Le problème, c'est qu'on peut aussi dire ça à propos de Calvaiire, de Nostromo ou même d'Archgoat. Ce qui n'arrange rien au problème puisque personne dans cette histoire ne fait le même genre. Le groupe du jour est donc un pur produit Sludgy-Grind-Powerviolence répondant au doux nom de Warsawwasraw et sorti chez le fameux Music Fear Satan dont on ne cessera jamais de vanter les qualités.
« Sensitizer », bien caché derrière sa petite pochette toute tranquille dans des teintes franchement classiques et avec un design somme toute assez simpliste planque sévèrement son jeu. Qu'on soit clair : ce disque dépote. Et pas qu'un peu. Je comparerais le son de ces Français à ce qui s'en rapproche le plus selon moi, c'est à dire le « Rudiments Of Mutilation » de Full Of Hell avec un poil moins de Noise. C'est bien simple, si vous espériez vous poser avec des instants planant, sympathiques ou reposants : vous pouvez directement aller vous faire voir chez les Grecs. Ceux de Dephosphorus par exemple, qui partagent avec l'entité tricolore le même amour du bordel déconstruit et des larsens qui dépassent.
On ne respirera presque pas pendant ce « Sensitizer » diablement expéditif. Bon OK, on aspirera à grande gorgée des litres de souffre, notamment sur ce « Hell's Angles », compilant huit minutes de dévastation concentrée ainsi que deux ou trois passages dans le disque (« Slumber Attendant » et son début) qui semblent montrer un certain appétit pour la lourdeur Sludge. On pourrait également toucher un mot de « Hidden Ashes », dernier morceau lui aussi un poil plus posé qui distille quelques passages noircis par la morosité ambiante, les ruelles désertes du XIXème et l'odeur de pisse qui règne en maîtresse dans les couloirs du métro, en particulier ceux de la ligne 13. Warsawwasraw m'inspire tout le dégoût que j'ai pour Paris. Le Paris puant, celui de Kickback et de Cowards qui vous rappelle à quel point la province est un lieu béni pour ceux qui en viennent.
Cet album laisse le goût en bouche d'une bière premier prix, d'une barre de fer implantée involontairement dans la mâchoire par un type complètement allumé, de bouts de pâtes carbonaras vomies qui restent coincées entre vos dents quelques heures après avoir rendu votre estomac, de ces petits blacks qui défoncent tout dans le clip « Stress » de Justice sans trop qu'on pige pourquoi. « Sensitizer » est un patchwork d'images apparaissant en tête, de violences gratuites, peu importe la forme qu'elles prennent. On peut penser racket, on peut penser meurtre ou simplement alcoolo notoire rossant à coup de trique sa femme et ses gosses. Oui, « Sensitizer » décuple les actes barbares et les expulse avec une sincérité prenante.
« Les seringues mortes se ramassent à la pelle, sur les trottoirs de la rue La Chapelle », disait ce brave Doc Gynéco dans son premier disque. Et bien, si tant est que musicalement, cela n'ait rien à voir, Warsawwasraw me laisse cette même impression de ville pourrie. Peu importe qu'elle soit grande, hexagonale, moderne, polonaise, petite ou que-sais-je encore... Du moment qu'elle sent la merde et qu'elle ne peut malheureusement que se complaire dans cette dernière. Et même si Warsawwasraw le prend avec un certain humour à en juger par les titres des chansons (« Hollow Cost », « Deaf Ignition », « Spray For Salvation » et j'en passe...), on ne peut pas vraiment douter du côté « Bof, mieux vaut en rire que d'en pleurer » de ces intitulés. « Sensitizer » est une bonne sortie, à réserver à ceux qui ont la rage au corps, les yeux injectés de haine pour tout ce qui se trouve en dehors de leur champ de vision et les poings si serrés qu'on peut encore observer leurs plis sur les mains quand ils les relâchent. Une pulvérisation en règle dont il serait finalement dommage de se passer. Priez pour vos âmes, au feu le savoir. Et niquez-vous.
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