Mettant fin à leur carrière abruptement en 1996 après deux albums, masqués par le mastodonte Dissection, les Suédois d'Unanimated n'ont clairement pas eu le succès tant mérité (l'artwork des albums n'aidant pas) malgré un style novateur et une reconnaissance certaine dans le milieu (source d'inspiration de Naglfar). Mais le roi est malheureusement mort (Dissection) et la couronne du black/death suédois n'a toujours pas trouvé repreneur. Ainsi 12 années plus tard et malgré de vaines tentatives de reformation de Richard et Jojje face à des problèmes de calendrier et de situation (Richard vit au Texas et a eu quelques soucis avec la justice, lui valant un petit séjour en prison), Unanimated se reforme avec le même line-up qu'en 1996, à savoir ses géniteurs, pour enfin dévoiler son troisième album,
In The Light Of Darkness. Les Suédois ne sont pas seuls, Erik Danielsson (Watain), Set Teitan (ex-Dissection, ex-Aborym), Sebastian Ramstedt (Necrophobic), Erik Wallin (Death Breath, Merciless) et Necro (Pest) iront les épauler.
Voilà 14 ans que les adeptes de
In The Forest Of The Dreaming Dead et
Ancient God Of Evil ou autres joyaux black/death mélodique attendaient ce troisième album, désormais Unanimated est enfin réuni et plus soudé que jamais. Même si les déclarations alléchantes de Richard Cabeza montaient la température, le très mauvais souvenir du retour de Dissection en 2005 (
Reinkaos) planait encore dans bon nombre d'esprits… Mais l'introduction instrumentale Dissectionnesque « Ascend with the Stench of Death » mettra rapidement les choses au clair,
In The Light Of Darkness est l'album qui aurait dû sortir en 1997. Croisement entre le très death mélodique
Ancient God Of Evil et le glacial
In The Forest Of The Dreaming Dead, Unanimated reprend ses bases même si des changements majeurs sont à prévoir. Les Suédois délaissent ainsi le côté rock ‘n' roll et iront cette fois calmer le jeu. La rythmique groovy (les restes d'Entombed) de maître Peter se veut cette fois nettement plus variée, accélérant aussi bien comme un damné (« Retribution In Blood », « Serpent's Curse », « Death To Life ») que jouant façon doomy (titre éponyme, « Enemy Of The Sun »).
L'aura mélodique d'Unanimated reste toujours en première ligne, dans la pure tradition des années 90 et croyez-moi vous n'échapperez pas aux leads mélodiques de Jojje, si simples au premier contact mais à vous traverser le corps et vous hanter des jours durant (« The Endless Beyond », l'énormissime « The Unconquered One » ou l'imparable « Serpent's Curse »). Direct et peu subtil en début d'écoute (part belle aux mélodies et aux gros riffs), le travail de composition de Richard et Jojje demeure toujours aussi recherché. Les écoutes à répétition dévoileront les nombreux arrangements parsemés, ces passages acoustiques typiques (mon dieu ce « Strategia Luciferi ») et les leads monstrueux des invités. La production dans l'air du temps mais sans aucun artifice du Necromorbus Studios (Watain, Funeral Mist), permettra de se délecter du travail fourni de façon optimale. Contrairement au Necrophobic dorénavant aseptisé, Unanimated conserve ses racines black, l'ambiance demeure toujours aussi inquiétante et triste (« Diabolic Voices » en tête). Le chant poignant de Micke, qui aura pris du coffre en 14 ans (plus grave et puissant), confirmera ces émotions ressenties par l'auditeur.
In The Light Of Darkness semble tout avoir pour être l'album de cette année 2009. Mais une fois l'écoute terminée on restera malheureusement sur sa faim. Malgré un ficelage irréprochable, la musique semble très convenue et manque parfois cruellement de hargne, en particuliers sur les dispensables « In The Light Of Darkness » et « Enemy Of The Sun » (sentant bon les fonds de tiroirs mais sauvés par les leads somptueux). On ne demandera pas un Sacramentum-bis mais un chant plus énervé et des accélérations plus poussées de Peter (le bougre frappant merveilleusement bien) pour tenir l'attention, chose qui faisait déjà défaut à
Ancient God Of Evil. L'atmosphère froide gagne encore à être approfondie afin de marquer encore plus les esprits (les arlésiennes mythiques Dawn et Vinterland comme exemples).
« Fear the return », le slogan est cette fois bien approprié : les maîtres du black/death mélodique suédois sont bien de retours. On pourra regretter le départ de leur feeling rock ‘n' roll les démarquant à l'époque, des baisses de régimes légèrement grinçantes ainsi qu'une ambiance sombre pas assez développée mais en ces temps de crise du style, on ne fera pas la fine bouche :
In The Light Of Darkness reste du black/death mélodique de première qualité. Quel plaisir de pouvoir réécouter Unanimated et de savoir qu'ils ressortiront un album prochainement et passeront peut-être par la case France !
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