Huronian - As Cold As A Stranger Sunset
Chronique
Huronian As Cold As A Stranger Sunset
Comme pour de nombreux musiciens un peu partout sur la planète les confinements successifs ont été l’occasion pour eux d’élargir leurs horizons musicaux et de se lancer dans de nouveaux projets, bien différents de ce qu’ils pratiquent d’habitude. C’est le cas pour HURONIAN qui regroupe en son sein des membres passés et actuel de l’excellent VALGRIND, qui ont décidé de s’éloigner totalement l’univers pratiqué par le combo pour aller vers un mélange entre Black et Death Metal ultra-burné et primitif, mais ponctué de nombreuses interventions mélodiques inspirées autant par DISSECTION que par AT THE GATES. Ayant sorti l’an dernier dans la foulée de sa création un Ep très court qui donnait le ton de ce qu’allait être la musique du trio, celui-ci n’a pas perdu de temps pour passer à l’étape supérieure avec ce premier long-format qui en trente-deux minutes à peine va tout ravager sur son passage, de par sa virulence et son côté frontal qui ne va pas faire dans la finesse durant la majeure partie de l’écoute. Car effectivement le tabassage et la vitesse vont être de rigueur de façon quasiment continue, emmenant ainsi l’auditeur dans une tempête débridée et sans espoir de retour vers des cieux plus cléments, pourtant à bien écouter tout cela plus attentivement on va s’apercevoir que les transalpins savent lever le pied quand il le faut, et amener ainsi un peu d’espoir au milieu de cet océan de noirceur hermétique.
En effet dès la fin de l’intro que ce soit avec « Portals To The Unspeakable » et « A Tale Of Frost And Stone » on va s’apercevoir que les gars ne sont pas là pour rigoler tant ça tatane dans tous les sens, porté en cela par une rapidité prépondérante et du riff agressif comme il faut. Néanmoins au milieu de tout cela ils n’hésitent pas à lever le pied pour alourdir leur propos et surtout proposer un peu de lumière parmi ces ténèbres, via du solo tout en toucher et à la mélodie imposante qui permet de souffler avant le retour des déferlantes. Cependant dès que le tempo s’accélère on s’aperçoit d’un petit problème qui est la lié à la production, tant la batterie est mixée très en avant et finit par carrément bouffer tout l’espace disponible dès que ça blaste et tabasse au maximum, noyant de fait le jeu de la guitare pourtant aiguisé au possible. Si cette faute de goût va s’avérer être fatigante à la longue cela n’entame en rien la qualité des morceaux, surtout quand un côté Suédois bien grassouillet transparaît (comme sur le radical « Hopeless Baricade » qui renvoie aux plus belles heures de la scène nordique) ou que des parties propices au headbanging émergent du chaos (« Birds Among Insects » et son mid-tempo imparable et remuant), cassant ainsi la routine que l’on peut ressentir ici et là.
S’il est difficile d’y échapper dans un style si dépouillé on la retrouve via des plans assez interchangeables et une certaine linéarité, mais malgré tout cela ne va pas avoir de gros impacts sur le rendu global tant la fougue déployée et les parties éthérées amènent une accroche supplémentaire, qui passe finalement très bien dans cette avalanche d’explosivité. Si cela n’apparaît encore de façon très flagrante sur « Awakened In A Nameless Time (Pt. 1) » qui joue le grand-écart de façon très classique, la lumière se fait plus franche sur le très dense « Ever-Burning » où un long break acoustique fait son apparition, où la nostalgie est de rigueur du fait d’un magnifique lead contemplatif qui amène de la douceur dans ce monde de brutes. Sentant les 90’s par tous les bouts ce travail superbe du guitariste est un des grands moments de grâce de cet opus, qui va repartir à bride abattue histoire de terminer là-encore à fond les ballons via les redoutables « Emissary Of The Void » et « Shadow Cast By Eternal Sails ». Reprenant le même schéma et la même construction générale que ce qui a été entendu auparavant ces deux ultimes plages offrent un dernier panel de lourdeur intense et de rythmiques débridées jouées à cent à l’heure, d’où émergent quelques accents Punk bien sentis et furibards écrit et composés à l’instinct pour plus de hargne et de défouloir en règle.
Mené par des morceaux qui ne s’éternisent nullement ce disque est une réussite indéniable malgré ses quelques petits faux-pas et prouvent que les Italiens ont eu raison de créer cette entité, qui sert visiblement à exprimer leur frustration et le plaisir de revenir vers quelque chose de régressif et d’underground. S’il manque encore un truc pour pouvoir espérer mieux que cela (voire d’en sortir) cette bonne petite galette sera le parfait médicament pour mettre le cerveau en veille et évacuer tout ce qui nous pourrit la vie, éliminant toutes les mauvaises ondes qui abîment le quotidien et faisant oublier le temps de son écoute les tracas quotidiens, même s’il n’est pas certain qu’on y revienne fréquemment malgré toute notre meilleure volonté.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo